Les banques, la bonne exception française

Par Pierre-Angel Gay, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.
Copyright Reuters

Lorsqu'elle avait confirmé la note AAA de la dette française, la meilleure possible, l'agence Standard and Poor's avait créé la surprise. On en a aujourd'hui la raison. Au moins en partie. En annonçant mercredi un bénéfice de 3,6 milliards d'euros, sept fois supérieur à celui de 2009, BPCE, l'une des banques françaises ayant le plus souffert de la crise, a montré qu'elle l'avait effacée. La banque remboursera donc, avant la fin du trimestre, le solde (2,2 milliards) des aides (7,05 milliards) que l'Etat lui avait apportées en 2009. Elle sera le dernier établissement hexagonal à le faire, confirmant ainsi la solidité retrouvée du système bancaire français.

Cette solidité est d'autant plus remarquable, qu'elle est encore peu partagée. Au Royaume-Uni, Lloyds Banking Group et Royal Bank of Scotland, partiellement nationalisées pendant la crise, ne sont pas prêtes à quitter le giron de l'Etat. Pis, en Allemagne, en Espagne ou encore en Irlande, la restructuration de tout ou partie du système bancaire reste encore à venir. Outre-Rhin, le rétablissement de Commerzbank ne doit pas masquer le maintien sous perfusion des banques publiques régionales, les Landesbanken, et notamment de WestLB.

Outre-Pyrénées, ce sont les Cajas, les caisses d'épargne, qui exigent encore un important effort d'assainissement. Leur exposition à l'immobilier, un secteur durablement sinistré, atteint toujours 217 milliards d'euros, dont 100 milliards sont jugés problématiques par la Banque d'Espagne. En Irlande enfin, la liquidation d'Anglo Irish Bank et d'Irish Nationwide Building Society vient à peine de commencer, malgré les 46 milliards d'euros déjà injectés par Dublin pour éviter un "crash" du système bancaire. Encalminée dans ses déficits et sa croissance molle, la France n'a, au moins, pas ce souci-là.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.