Un journal est aussi une entreprise, avec un actionnaire. Quand l'actionnaire fait des choix stratégiques pour l'entreprise qu'il détient et préside, c'est son droit. Le devenir d'une entreprise appartient à ceux qui la possèdent, c'est la loi de l'économie de marché, qu'un journal économique ne saurait contester, fût-ce quand elle s'applique à lui-même. Que le directeur de la rédaction exprime son désaccord avec ces choix et en tire les conséquences, c'est sa liberté. Je quitte donc La Tribune après trois années, dont une passée à diriger la rédaction. Ce départ se fait sans amertume et sans colère, ni d'un côté, ni de l'autre, mais avec le respect mutuel qui a toujours gouverné les relations entre Valérie Decamp, la propriétaire du journal, et moi-même.
Merci aux nombreux lecteurs qui ont suivi le journal dans cette période foisonnante d'actualité et de bouleversements en matière économique et financière. Merci à ceux qui nous ont écrit, pour nous féliciter ou pour s'indigner, ou tout simplement pour partager leurs réflexions sur la marche du monde. Merci à ceux qui ne nous ont pas écrit, mais qui nous ont fait l'honneur et le plaisir de consacrer un peu de leur temps à lire les idées écloses dans la conférence de rédaction quotidienne et les phrases que chacun d'entre nous, journalistes, usinons patiemment au fil de la journée.
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