Ils sont fous chez Citroën ! Pour remplacer la très élégante C5, les équipes de design ont été chargées d'imaginer un vrai mouton à cinq pattes. Il s'agit de réunir le meilleur de trois univers en puisant dans l'élégance de la berline, la fonctionnalité du break et la position haute du SUV. Fidèle à sa culture de l'audace technologique et stylistique, la marque a relevé le défi en concevant le C5X. En dépit de la qualité exceptionnelle de ses prestations, ce véhicule du segment D doit encore trouver un public alléché par son allure iconoclaste.
L'ornithorynque de l'automobile
Il faut dire que sur le look, Citroën y a été fort ! Un morceau de berline par ci, un morceau de break par là... Une garde au sol relevée... C'est certain, cette espèce d'ornithorynque de l'automobile ne plaira pas à tout le monde. Les proportions sont déséquilibrées entre ce museau sculpté et aux lignes effilées et cet arrière massif et vertical. On aime pourtant ces lignes très élégantes que l'on a découvert sur la dernière C4 et qui rompt avec les tonalités colorées d'une C3. Citroën gagne en stature sans verser dans la prétention.
Oui mais si le design extérieur peut paraître clivant, l'intérieur est remarquable. Le travail autour de la planche de bord est extrêmement soigné avec des textures et des matériaux du plus bel effet. L'agencement des commandes est ergonomique et la prise en main est intuitive. Le système de navigation a été revu et simplifié. Des graphiques plus simples, de même que l'écran derrière le volant. L'affichage tête haute est également de bonne qualité. L'assise est de bonne facture, conformément à l'ambition de Citroën de s'imposer comme référence du confort à bord. Sur l'acoustique, on préfèrera les versions équipées des vitres feuilletées pour une ambiance feutrée maximaliste. L'immense coffre est l'un des arguments chocs de cette grande routière... Elle grignote toutefois sur les places arrière qu'on aurait pensé plus importantes pour une voiture de cette envergure. De même que l'habitacle à l'avant est plutôt généreux mais pas spécialement exceptionnel. Dernier bémol, la posture SUV n'est pas franchement évidente.
Agrément de conduite impressionnant
Mais peu importe puisqu'on en arrive au principal : l'indiscutable agrément de conduite parmi les plus impressionnants du segment. Dès la version de base, la 130 chevaux, la C5X se montre particulièrement agréable à conduire : réactivité, puissance... Il y a peu à redire, si ce n'est quelques à-coups à bas régime à peine perceptibles... Sur la 180 chevaux, ces à-coups disparaissent et on gagne encore en dynamique de conduite, en puissance d'accélération. La direction est magnifiquement fluide autant que l'adhérence au sol est bonne. Et pour finir, la C5X accueille une version améliorée des suspensions à butées hydrauliques qui sont désormais pilotées. Citroën monte d'un cran l'agrément de conduite de sa grande routière et la positionne directement face à des véhicules de marque plus haut de gamme.
La C5X est également disponible en hybride rechargeable, assorti du moteur 225 chevaux. Une expérience intéressante, une puissance augmentée, une réactivité encore plus accentuée. Mais on s'interroge sur l'écart de prix avec la 130 chevaux qui n'est pas proportionnel à l'écart des prestations. Il faut dire que la version d'entrée de gamme est particulièrement compétitive à 32.900 euros (la C5X est uniquement disponible en boite automatique). D'ailleurs, elle devrait constituer le cœur des ventes de Citroën. La version PHEV, qui démarre à 44.950 euros, intéressera plus particulièrement les flottes.
Imaginé en France, produit en Chine
La C5X figure parmi les voitures les plus étonnantes du marché. Les qualités de ce véhicule sont indiscutables, et compte tenu de sa grille tarifaire, en fait un produit particulièrement compétitif. Il confirme la capacité de Citroën de concevoir des voitures qui ne ressemblent à aucune autre sans faire de compromis sur la qualité. Il n'empêche que le design reste le critère d'achat numéro un. Et il est possible qu'une certaine frange de la population ne lui pardonne pas non plus sa fabrication délocalisée en Chine. Mais cela n'enlève rien au génie de ce véhicule qui, lui, est bien "made in France".
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