
Qui a dit que les Volkswagen se ressemblaient les unes les autres ? Il est vrai que seuls des yeux exercés sont capables de faire la différence entre les deux dernières Passat et plus encore sur les deux dernières Golf. Il semblerait toutefois que sur Tiguan la marque allemande a décidé de nous surprendre en accentuant la distinction entre les deux modèles. Au point que les badauds sont désormais capables de nous interpeller en reconnaissant la nouvelle Tiguan.
Le retour des arêtes
En y regardant de plus près, il faut reconnaître que le nouveau SUV de Volkswagen a totalement revu ses lignes aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. Le Tiguan célèbre le grand retour des arêtes, enterrant pour de bon l'époque des lignes arrondies. Les nervures du capot avant musclent le regard, et donnent une impression de robustesse renforcée. Ces nervures se prolongent et s'accentuent sur les flancs formant une arête. Celle-ci s'étire sur tout le flanc ajourant la ligne à hauteur des poignées de porte, donnant une tonalité moderne tout autant que sportive. Les nouveaux feux à Led, la signature lumineuse plus travaillée, les barres de toit... Le Tiguan réaffirme un caractère plus trempé et met aux oubliettes son style consensuel d'antan, qui se voulait une passerelle avec l'esprit familial des monospaces.
Ambiance lounge à l'intérieur
À l'intérieur, c'est également le jour et la nuit. Fini les compteurs fixes et les boutons dans tous les sens... Le nouveau Tiguan s'équipe d'un écran personnalisable en lieu et place des compteurs de vitesses et où il est désormais possible de placer le guidage GPS ou d'autres fonctions (appel téléphonique, musique, statut du véhicule...). La planche de bord ne brille pas de mille feux, mais a perdu en austérité et gagné en chaleur. Elle est raisonnablement égayée par un rappel carbone au-dessus de la boite à gant. L'écran GPS est tactile, compatible avec Mirror Link, Android Auto et Carplay. Au niveau du tunnel central, deux rangements malins pour poser une boisson et un ingénieux système pour la bloquer.
En finition Carat, l'assise est excellente : accueil moelleux, mais assise ferme. L'élégant contraste entre l'anthracite et l'orange qui se retrouve sur les sièges avec un rappel aux portières améliore encore l'ambiance intérieure. L'excellente acoustique de la voiture est un vrai plus pour le Tiguan. Ajouté au confort des sièges, de l'habitacle généreux, elle nous plonge dans une véritable ambiance lounge, mais qui aurait toutefois gagné avec un système de son de meilleure qualité.
Une conduite de haute qualité, mais avec peu d'émotions
Mais ce SUV ne serait rien sans cet agrément de conduite quasiment irréprochable. Excellentes suspensions, une direction de qualité surtout en version quatre roues motrices, le Tiguan est d'une étonnante agilité, très appréciée en milieu urbain. En revanche, la motorisation manque de peps au démarrage ou en relance. Un problème déjà constaté sur les motorisations du groupe allemand. Le problème est mineur pour une conduite calme et posée, mais pour les conduites plus nerveuses, le mode sport ne suffira pas à satisfaire votre besoin d'émotions fortes.
Au final, on se retrouve avec un SUV de très haute qualité qui n'a plus rien à envier à un Audi Q5. Sauf peut-être en termes de tarifs puisqu'avec un prix de départ de 25.250 euros (finition Trendline, en essence) et 29.050 euros (même finition en diesel), le Tiguan est beaucoup plus compétitif. La boîte automatique à double embrayage en série est à 34.370 euros sur un deuxième niveau de finition (Confortline) en essence, et à 37.150 euros en diesel. Mais même en version Carat, la finition haut de gamme, la fourchette de prix reste en deçà de ce que propose l'Audi Q5, tout en commençant à piétiner sur la grille de prix du Q3. Le Tiguan se situe entre ces deux modèles en termes de dimensions.
Cannibalisation par le haut?
Volkswagen a toujours promis que ses différentes marques ne se cannibaliseraient pas. Sur le Tiguan, le niveau de prestation, la vie à bord, l'agrément de conduite jusqu'à son design extérieur ringardisent dangereusement le SUV de sa sœur Premium. À l'inverse, le Tiguan creuse l'écart avec l'Ateca, son alter ego de chez Seat, autre filiale du groupe. À lire dans un prochain essai...
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