« En finir avec les mythes dévastateurs pour Israël » (Raphaël Morav)

OPINION-Raphaël Morav, Ambassadeur chargé d’affaires d’Israël en France se livre sur le conflit entre l'État hébreu et le Hamas.
(Crédits : DR)

Alors qu'Israël a progressivement repris le contrôle et sécurisé les zones frontalières avec la bande de Gaza que les terroristes avaient infiltrées, l'ampleur du massacre perpétré par le Hamas a été révélée.

À ce jour, nous pleurons plus de 1 400 civils assassinés, parmi lesquels des bébés, des enfants, des femmes et des personnes âgées. Des familles entières ont été décimées dans leurs maisons. Des nourrissons ont été mutilés et des enfants exécutés avec leurs parents. Environ 260 jeunes ont été abattus, la plupart mitraillés, lors d'un festival de musique. Au moins 3 500 personnes ont été blessées, et beaucoup oscillent encore entre la vie et la mort. On décompte 199 personnes kidnappées vers Gaza, sans que l'on connaisse leur sort. Et des milliers de roquettes ont déferlé sur Israël pour faire le plus grand nombre de victimes possible.

L'attaque du Hamas dans le sud d'Israël constitue une tuerie de masse, une boucherie préméditée, de civils inoffensifs. Le lancement de roquettes contre la population israélienne est une nouvelle tentative de terroriser et de tuer des citoyens innocents. Alors que la réalité révélée est terrifiante, il est grand temps de dissiper les mythes qui pervertissent la vérité des faits afin de comprendre leurs conséquences dévastatrices. Le premier mythe de « la violence des deux côtés » se traduit par une recherche de pondération dans de nombreux médias grand public, aboutissant à narrer de manière trompeuse un conflit meurtrier et ce, dans une vaine tentative de préserver un équilibre en soi inexistant, ce qui est éthiquement répréhensible.

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En réalité, alors que le but d'Israël est de promouvoir la paix et la coexistence, les organisations terroristes palestiniennes, et en particulier le Hamas, ne valorisent que l'anéantissement d'un peuple et le règne de la terreur. Alors que, tout au long du conflit, Israël s'est efforcé de minimiser les dommages qui pouvaient être causés à des civils, les terroristes palestiniens ont choisi de faire de civils innocents leur principale cible. Le Hamas commet un double crime de guerre : celui de prendre pour cible des civils israéliens tout en instrumentalisant ses propres habitants de la bande de Gaza - qu'il gouverne - comme boucliers humains. Il ne peut y avoir de comparaison ni d'équivalence entre ceux qui attaquent délibérément des civils innocents et ceux qui, pour survivre, doivent se défendre contre ces attaques barbares.

Le deuxième mythe, beaucoup repris, stipule que le recours à la force serait inutile ou intrinsèquement immoral. C'est faux. Dans certains cas, le recours à la force est nécessaire, voire obligatoire, et constitue la seule ligne de conduite morale. Face à la gravité des exactions perpétrées par des terroristes - comme ceux du Hamas, dont le souhait était d'assassiner des bébés et de faucher des innocents dans leur lit -, il est de l'obligation de chaque État d'utiliser tous les moyens dont il dispose pour faire en sorte que de telles atrocités ne se reproduisent plus, en empêchant ces terroristes d'atteindre leurs objectifs.

Il est inacceptable que le droit de recourir à la force en cas de légitime défense soit constamment remis en question lorsque cela concerne Israël. Comme tous les autres États du monde, Israël a le droit et l'obligation de protéger ses citoyens et de prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre sa population. Il est insupportable que certains puissent remettre ce droit en question. Lorsque des personnalités, des journalistes ou autres, questionnent la légitimité d'Israël à pouvoir s'auto-défendre, le peuple d'Israël tout entier se demande : combien d'entre eux doivent-ils être assassinés pour que ce droit leur soit reconnu, comme il l'est pour n'importe quelle autre nation dans le monde ?

Le troisième mythe touche à l'essence même du conflit entre Israël et les extrémistes palestiniens. Il impose de croire que le conflit porte uniquement sur des éléments tangibles, comme le territoire, l'eau ou d'autres biens matériels, alors que le véritable enjeu est l'existence même de l'État d'Israël. L'un des clichés les plus répandus est que « si Israël faisait ceci ou cela, il y aurait la paix ». En l'occurrence, l'attaque contre le sud d'Israël démontre que le Hamas, comme les autres extrémistes palestiniens, n'a aucunement la volonté de trouver un compromis sur des questions matérielles ou de prôner la coexistence et le vivre-ensemble. Il n'est animé que d'une haine profonde le conduisant à vouloir anéantir le peuple juif, tel qu'il l'a exprimé dans sa charte fondatrice. Son souhait est d'anéantir Israël tout entier, qu'il refuse de reconnaître sous quelque forme que ce soit.

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Il s'agit en fait d'une bataille existentielle dans laquelle la survie d'Israël est en jeu. Israël a parcouru un long chemin pour tenter de parvenir à une coexistence pacifique. Il a reconnu l'Autorité palestinienne et cédé des territoires aux Palestiniens. Israël s'est retiré de l'ensemble de la bande de Gaza et a démantelé toutes les localités juives sur ce territoire. Mais nous ne pouvons plus continuer à tendre la main à nos bourreaux. Les efforts d'Israël pour la paix n'ont é té récompensés que par la haine. Les territoires dont il s'est retiré ont été transformés en camps d'entraînement pour terroristes et en bases de lancement d'attaques. La paix ne sera possible que lorsque la majorité des Palestiniens choisira le camp de la paix plutôt que le conflit armé et qu'ils expulseront les extrémistes de leurs rangs.

C'est cette même barbarie, cette même haine meurtrière qui vient de toucher la France à travers l'exécution d'un enseignant. Si le savoir est un partage de lumière, le tuer, c'est condamner l'humanité à vivre dans l'obscurantisme et la terreur. Notre chair est collectivement meurtrie par le terrorisme. Nous devons unir nos forces contre le fléau de l'islamisme. Au-delà du soutien émotionnel et matériel que de nombreuses personnes nous apportent, le soutien moral est primordial pour aider Israël en ces temps difficiles. Les déclarations publiques de hauts dirigeants politiques, ainsi que celles d'élus, les rassemblements communautaires de solidarité dans les synagogues, les églises, les temples, et l'illumination de bâtiments publics en bleu et blanc (les couleurs de notre drapeau) dans toute la France sont autant d'exemples d'actions qui peuvent nous apporter réconfort et soutien, et sont très appréciées du peuple d'Israël, ami proche de la France.

À l'heure des réseaux sociaux, tout le monde a une voix et peut devenir un ambassadeur de bonne volonté. Si vous souhaitez soutenir Israël, aidez-nous à dissiper les mythes et à faire connaître la vérité. Notre force de vie vaincra. Il s'agit d'une bataille existentielle dans laquelle la survie du pays est en jeu

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Commentaires 2
à écrit le 22/10/2023 à 9:53
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Mouais enfin regardez, même si elle est dans un sale état, l'Allemagne dont la création ne repose que sur des mythes et légendes est quand même à la tête de l'europe hein. Alors certes c'est catastrophiques mais dans nos sociétés néolibérales nihilis...

le 23/10/2023 à 19:02
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Absolument, la RFA s'était largement construite sur des mythes, comme celui de la "Wehrmacht propre" alors que sur le front de l'Est, elle ne valait pas tellement mieux que les SS ou encore de la "dénazification" alors que les germes du nazisme étaie...

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