Des bonus bientôt encadrés

Réunion ce soir et demain, à Londres, des ministres des finances du G20. Objectif : préparer les décisions du G20 des chefs d'Etat du la fin du mois. Un dossier emblématique : les bonus des traders. Et là, ça avance...

Oui, moraliser le capitalisme, réguler la finance, relancer l'activité, ce sont, depuis un an, depuis la faillite de Lehman Brother, la banque américaine, les objectifs du G20, ce groupe des chefs d'Etat et de gouvernement des vingt plus grandes puissances de la planète.

Alors, on a souvent tendance à douter de la capacité du G20 à fixer des règles communes à la finance mondiale. Les intérêts en jeu sont énormes. Il y a, entre les pays, des pratiques, des cultures, des ambitions financières très différentes.

Généralement, les Anglo-saxons - en clair, les Américains et les Britanniques - ne veulent pas entendre parler de règles, encore moins de règles universelles, ça leur donne des boutons. A l'inverse, les continentaux - les Français ou les Allemands - ne jurent que par la réglementation.

Avec la crise, tout le monde a bien pris conscience qu'il fallait mettre un peu d'ordre dans tout cela. Sur les bonus, ces méga-primes versées par les banques à leurs traders, on voit aujourd'hui se dessiner des règles qui pourraient s'imposer à tous...

Londres a rallié, hier, la proposition  franco-allemande visant à encadrer ces bonus...

Oui, Paris et Berlin ont fait des bonus un test pour le G20. Et c'est malin. Sarkozy et Merkel, très en pointe, peuvent s'appuyer dans ce dossier sur l'opinion publique mondiale. Partout dans le monde, même aux Etats-Unis, ces bonus - des dizaines de millions d'euros par personne parfois - scandalisent l'opinion. Elles poussent les banques à prendre des risques excessifs. Les bonus, c'est typiquement un sujet sur lequel une loi commune, mondiale, acceptable par tous, doit s'imposer, doit pouvoir s'imposer aussi. Et c'est effectivement ce qui est en train de se passer.

Le couple franco-allemand a d'abord convaincu les pays de l'euro, puis Londres, très récalcitrant au départ. Ce soir, l'Europe présentera donc une position commune aux Américains, aux Chinois et aux autres membres du G20. Les bonus devront être raisonnables, étalés dans le temps, remboursables en cas de pépin...et cela partout dans le monde.


Il a fallu faire des concessions aux Britanniques...

Bien sûr. Deux grosses concessions. Les bonus garantis, un scandale, ça, ce sera toujours possible - Paris et Berlin voulaient les interdire. Il n'y aura pas ensuite de plafond unique pour ces bonus : là aussi, c'est dommage. Mais, les concessions, c'est le jeu de toute négociation.

Si les autres pays du G20 l'acceptent, les Etats-Unis notamment, et ce n'est pas exclu, il y aura, demain, un début de code de la route pour la finance mondiale. Ce sera la preuve que l'on peut avoir des règles du jeu communes. Alors, même si on commence par le petit bout de la lorgnette, pas nécessairement d'ailleurs le plus essentiel, ce sera quand même un bon début.

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