Le spécialiste de la sécurité informatique CheckPoint Software a saisi l'occasion de sa conférence utilisateur européenne pour lancer une nouvelle formulation de son offre. En s'inspirant des grands centres de données informatiques qui fonctionnent avec des serveurs dits « lames » (on peut les enfoncer ou les retirer d'un logement ad hoc comme une lame dans un fourreau), CheckPoint a mis au point une architecture de sécurité que ses clients peuvent configurer à la demande. Ils peuvent d'abord choisir parmi une dizaine de « lames » : filtrage d'URL, Anti-Spam et sécurité de la messagerie, accélération du trafic web, détection anti-intrusion, VPN ou pare-feu. Par la suite, ils peuvent configurer leur système de protection en fonction de leur choix puis le gérer en fonction de leur ressources et de leur priorité. Eventuellement, ils peuvent installer d'autres solutions sur cette architecture.

« Cette technologie va nous accompagner pendant les dix prochaines années, explique Gil Shwed, un des co-fondateur de l'entreprise. Elle permet d'offrir beaucoup de flexibilité à nos clients. Ils peuvent choisir, en fonction de leur besoin, entre un système haut de gamme et rapide ou un système moyen de gamme et peu rapide. Avec une telle solution ils n'ont surtout pas besoin de payer pour ce qu'ils n'utilisent pas ».

Cette nouvelle offre pourrait dynamiser CheckPoint Software qui a senti passé le ralentissement économique mais qui a montré de la résistance. Ainsi, au cours de son quatrième trimestre 2008, la société a enregistré une augmentation de 5,3% de son chiffre d'affaires à 217,6 millions de dollars. Le résultat net est ressorti à 86,5 millions de dollars, contre 87,9 millions un an plus tôt. Sur l'exercice entier, le chiffre d'affaires augmenté de 11% pour atteindre 808,5 millions de dollars. Le bénéfice net est en hausse de 15% à 356,5 millions de dollars. Fin décembre 2008, la société possédait 1,44 milliards de dollars de liquidité. A noter que les produits constatés d'avance, représente 330,8 millions de dollars, soit 21% de plus qu'à la fin de 2007. Cela traduit une bonne marche de la vente d'abonnements aux divers services de protection de CheckPoint Software.

L'année dernière, le groupe a acheté l'activité sécurité de Nokia, son partenaire de longue date. Il s'agit d'une activité de vente de boîtiers de sécurité qui utilisait les solutions logicielles de CheckPoint Software. Cela lui apporte un portefeuille de 23.000 clients, avec 220.000 boîtiers installés. CheckPoint peut-il utiliser son cash pour acheter à bon compte des sociétés ? Ce n'est pas sûr. « Il y a au moins 600 éditeurs différents sur notre marché, précise Gil Shwed. Il est difficile de concentrer 600 éditeurs en un petit nombre de sociétés. En revanche, vous pouvez très bien avoir quelques entreprises leaders qui entraînent le marché. Notre nouvelle architecture de sécurité permet aux acteurs de niche de s'associer avec nous ».