Efficacité énergétique : des solutions existent, pour rattraper notre retard !

La France compte beaucoup d'entreprises innovantes dans le domaine des économies d'énergie. Mais les innovations se diffusent peu. La faute à une politique économique et fiscale inadaptée. Par Hervé Morin, ancien ministre, Président du Nouveau Centre et du conseil national de l’UDI Chargé des PME et de la croissance dans le contre-gouvernement de l’UDI

 Dans l'efficacité énergétique, comme dans tant d'autres domaines, la France est riche de talents et d'innovations. Pourtant, la politique économique et fiscale qui est menée par le gouvernement est loin d'être à la hauteur des enjeux sur cette question essentielle.

Comme l'ensemble de l'économie, le secteur de l'énergie est traversé par une incroyable vague d'innovations technologiques issues du numérique : logiciels de simulation et de pilotage de la consommation énergétique des bâtiments, création de capteurs variés (fuites, mauvaise qualité de l'air), mise sur le marché de nouveaux objets capables de communiquer entre eux (thermostats intelligents, robots…).

La France, berceau des nouvelles technologies de environnementales

La France, on ne le sait pas assez, est l'un des berceaux de ces nouvelles technologies, avec des entreprises majeures, multinationales, mais aussi ETI, PME et start-ups. Tant mieux pour nous : dans un rapport récent, l'AIE estime que les marchés de l'efficacité énergétique dans le monde ont attiré jusqu'à 222 milliards d'euros d'investissements en 2011.

Alors que l'on comprend sans peine que l'énergie la moins chère est celle que l'on n'a pas consommée, le concept de l'efficacité énergétique ne connait pas une diffusion satisfaisante aujourd'hui dans notre pays. Selon une récente étude du CREDOC, alors que 69% des Français voudraient réduire leur consommation d'énergie, seuls 30% ont déjà réalisé des travaux d'efficacité énergétique.

Pourquoi une diffusion si lente des innovations?

Mais si nous sommes l'un des leaders mondiaux en termes d'innovation, comment se fait-il que l'efficacité énergétique se diffuse si lentement ? Comme souvent, la faute en revient à une politique fiscale et économique défaillante qui freine l'innovation et bloque le développement de nouveaux marchés. Fidèle à sa méthode et faute de moyens, le gouvernement oscille entre le saupoudrage et la poudre aux yeux alors que réussir la transition énergétique nécessiterait, en réalité, de mobiliser ce remarquable écosystème français. Loin d'une politique de subventions souvent volatiles ou d'incitations fiscales exotiques, il convient de favoriser la mise en place de dispositifs innovants de financement de l'efficacité énergétique.

Faciliter le remboursement de prêts pour la rénovation thermique

Par exemple, pourquoi ne pas favoriser l'investissement dans l'efficacité énergétique, en facilitant le remboursement des prêts destinés à la rénovation thermique des bâtiments grâce aux économies générées par ces mêmes rénovations ? Avec ce système, baptisé « tiers financement », des fonds avancent les sommes d'argent nécessaires à l'investissement dans l'efficacité énergétique et se remboursent sur une partie des économies d'énergie réalisées.

Pour l'entreprise, la collectivité territoriale ou le propriétaire de bâtiments, ce dispositif permet de n'engager aucune somme tout en bénéficiant dans un délai assez bref d'économies d'énergie. Les investisseurs privés ou publics, quant à eux, sont incités à orienter leurs fonds dans ces projets environnementaux grâce à des retours sur investissement conséquents : en Allemagne, pour 1euro injecté sous forme de soutien à la rénovation par la banque publique KFW, les pouvoirs publics ont reçu entre 1,8 euro et 4,3 euros.

Lever les verrous juridiques

Mais pour mobiliser l'écosystème privé, encore faut-il que l'Etat lève les verrous juridiques et institutionnels qui freinent aujourd'hui l'innovation dans notre pays comme par exemple la suppression des verrous réglementaires qui permettraient aux collectivités territoriales et aux copropriétés de contracter aisément des contrats de performance énergétique ou la possibilité pour les collectivités territoriales et les entreprises de constituer aisément des sociétés de tiers financement. Les fonds mis en réserve pour le démantèlement des centrales nucléaires pourraient aussi être consacrés à des placements dans le secteur de l'efficacité énergétique, afin d'accélérer et renforcer la transition énergétique.

L'innovation dans l'efficacité énergétique est donc aujourd'hui freinée et gâchée, faute de décisions politiques permettant aux acteurs locaux, industriels et financiers d'expérimenter et de prendre leurs responsabilités. L'enjeu n'est pas aujourd'hui de s'agiter, mais de décider.

 

 

 

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Commentaires 4
à écrit le 31/01/2014 à 15:17
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Depuis qu'on l' a réveillé , ce monsieur est en plein délire .

le 02/02/2014 à 10:56
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Mais non il a prévus de convertir la dépression en électricité et vus l'état dans lequel les gouvernements de droite de gauche laissent le pays pas une ampoule va supporter les surtensions produitent...

à écrit le 31/01/2014 à 13:27
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Mouais... Pourquoi il n'a rien fait quans il était au pouvoir?

le 02/02/2014 à 12:42
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Parce qu'il est comme tous les autres, totalement incompétent et roublard au possible. On découvrira dans les prochaines années quelques comptes remplis de par nos impôts a son profit...

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