Comment opère BlackRock, le géant américain dans la gestion d'actifs

OPINION. Le fonds BlackRock a connu une croissance exponentielle grâce au développement de la mondialisation financière, de l'augmentation de l'épargne mondiale et de la généralisation des retraites par capitalisation dans les pays anglo-saxons. Par Nicolas Tarnaud, Frics directeur du MBA Immobilier International à Financia Business School et Chercheur associé à LAREFI, Université de Bordeaux.
(Crédits : Lucas Jackson)

Le monde est plus que jamais gouverné par les GAFAM, les marketplaces d'Internet et les fonds d'investissements. Avec plus de 7.000 milliards de dollars sous gestion, employant 13.500 personnes, dont 180 en France, BlackRock est devenu en trente ans le premier gestionnaire d'actifs au monde devant d'autres acteurs américains comme Vanguard gérant plus de 5.000 milliards de dollars, State Street gérant 3.000 milliards de dollars et Fidelity avec près de 3.000 milliards de dollars en gestion.

En effet, depuis sa création en 1988, le fonds BlackRock créé et dirigé par Larry Fink a connu une croissance exponentielle grâce au développement de la mondialisation financière, de l'augmentation de l'épargne mondiale et de la généralisation des retraites par capitalisation dans les pays anglo-saxons. Les clients de BlackRock sont aujourd'hui les grands institutionnels de ce monde comme les fonds de retraite et d'épargne. Ainsi, BNP Paribas Banque Privée a signé avec BlackRock un partenariat exclusif en France en avril 2019 afin de commercialiser le fonds de co-investissement «BlackRock Private Equity Opportunities ELTIF» (BlackRock PE ELTIF) auprès des clients de la banque privée.

27,4 milliards d'euros confiés
par les clients institutionnels français

Ces derniers peuvent ainsi investir directement dans des entreprises non cotées conjointement à d'autres fonds de Private Equity reconnus par la communauté financière. Cotés en Bourse à New York, les deux tiers des actifs gérés par les fonds de BlackRock sont aujourd'hui localisés sur le continent américain. Cependant, le reste du monde l'intéresse de plus en plus. Ainsi, en France, le fonds basé à New York gère 27,4 milliards d'euros confiés par les clients institutionnels français. Aussi, le 6 janvier 2020, BlackRock était actionnaire dans 24 entreprises du CAC40 représentant une participation de 52,17 milliards d'euros. Ce montant ne prend pas en compte les autres participations de BlackRock dans des entreprises françaises cotées ou non à Paris.

Contrairement aux idées reçues, Blackrock n'investit pas pour son compte propre mais pour des comptes de tiers.

Le produit star maison est l'Exchange Trading Fund (ETF, fonds négocié en Bourse) qui permet aux clients d'accéder à des fonds indiciels dans le cadre d'une gestion passive, activité principale de l'entité. Par exemple, un ETF S&P 500 reproduit la performance de l'indice majeur des actions américaines puisqu'ils ont investi dans les 500 plus grosses capitalisations boursières américaines. Aux États-Unis, les particuliers peuvent ainsi diversifier leurs investissements dès 1.000 dollars avec des frais de transaction réduits, permettant aux particuliers de se constituer une épargne financière à moindre coût.

Lire aussi : Retraites : qui est le mastodonte BlackRock au coeur de la polémique ?

Aussi, BlackRock facture à ses clients corporate un pourcentage des actifs sous gestion ainsi que des commissions sur les performances obtenues par les équipes de BlackRock. Les frais de gestion ont toujours été moins élevés que ceux de la concurrence pour des produits similaires. Les investisseurs, à travers le monde, sont sensibles à la question des coûts.

Une concurrence qui se retrouve derrière BlackRock puisque ce dernier augmente régulièrement ses encours sous gestion aux États-Unis comme à l'étranger.

En 2018, BlackRock a réalisé un bénéfice de 4,3 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires de 14,2 milliards de dollars, des chiffres en évolution par rapport aux années précédentes.

Par ailleurs, comme certaines banques d'affaires américaines et étrangères, les managers de BlackRock conseillent également les États sur la gestion de leurs dettes (financement et refinancement). Face aux désengagements de l'État providence dans de nombreux pays de l'OCDE, les conseils des analystes de BlackRock portent également sur la stratégie à mettre en place lors d'éventuelles privatisations d'entités publiques ou semi-publiques ou dans des structures où l'État est encore actionnaire.

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Commentaires 5
à écrit le 30/01/2021 à 22:38
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Que tout ceci est malsain quand beaucoup galère pour joindre les 2 bouts a la fin du mois Quelles parades contre ce genre de pratiques rendues légales par les plus puissants de ce monde ? Quand les politiques ne sont plus que des marionnettes cons...

à écrit le 08/01/2020 à 0:01
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Ne soyez pas fasciné par l'ogre vous répondre Finance Watch dans son ouvrage "« La fascination de l’ogre – ou comment desserrer l’étau de la finance », (mars 2019)." Alors, la pub BlackRock me laisse froide, très froide. J'espère que La Tribune a ...

à écrit le 07/01/2020 à 8:48
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À la lecture et à l'écoute de la documentation ainsi mise à disposition (on n'est jamais assez bien informés) ...doit-on conclure que du sang et des larmes sont promis aux futurs (et présents) retraités !? L.E.N. Ce 07/01/2020 - 08H48

à écrit le 07/01/2020 à 8:20
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Tout est dit dans le dernier paragraphe. " Les analystes de Black Rock conseillent les États en matière de privatisation". Ben voyons.....! Nos gouvernants, des traîtres vendus au capital, aux marchés financiers. Simpliste ? Eh bien non , la stric...

à écrit le 06/01/2020 à 16:15
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"Le monde est plus que jamais gouverné par les GAFAM, les marketplaces d'Internet et les fonds d'investissements." N'importe quoi... Si vous voulez publier un article référant ne le commencez pas par une phrase se croyant spectaculaire alors que ...

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