Le futur des élections passera-t-il par l'utilisation de la blockchain  ?

OPINION. Alternative performante au vote traditionnel, la blockchain permet d'organiser des élections fiables, transparentes et sécurisées. Une innovation technologique qui insuffle un nouvel esprit démocratique. Par Sadry Bouhejba, CIO Archery Blockchain.
Vote électronique en Pennsylvanie (Etats-Unis).
Vote électronique en Pennsylvanie (Etats-Unis). (Crédits : Reuters)

Technologie de stockage et de transmission d'informations transparente, sécurisée et décentralisée, la blockchain est née avec le Bitcoin, la monnaie numérique. Rien n'aurait pu prédire que cette alternative aux intermédiaires traditionnels pour les transferts en monnaie s'immiscerait dans le processus électoral et réinventerait grandement le fonctionnement de la démocratie. Tel est le projet entamé déjà par de nombreux pays, bien décidés à se servir de ce registre décentralisé et inviolable dans le cadre de leurs élections. C'est le cas de l'État américain de Virginie qui a été le premier à implémenter cette technologie ou encore le gouvernement estonien qui utilise la blockchain pour l'ensemble de ses services administratifs. Mais les pouvoirs publics ne sont pas les seuls à s'emparer de cette technologie. Les entreprises pourraient également recourir à la blockchain dans le cadre de leurs élections internes (délégués du personnel, comité d'entreprise). La blockchain se révèle être une technologie aux possibilités infinies qui vont bien au-delà des marchés financiers.

Une technologie aboutie pour les élections électroniques

Les élections traditionnelles sont des événements complexes à organiser : inscriptions sur les listes, accueil des millions d'électeurs, mobilisation d'agents et comptage des bulletins. Face à ces processus fastidieux et coûteux, la blockchain apparaît comme la panacée face à un système traditionnel désuet. Dans le cadre du vote par blockchain, le citoyen dispose d'un jeton associé à une adresse électronique privée non visible assurant son anonymat. En interdisant structurellement les doubles transactions, la blockchain empêche les électeurs de voter plusieurs fois, en assurant une transparence complète sur le processus de vote. Avec le vote traditionnel, une fois le bulletin glissé dans l'urne, il est impossible de savoir ce qu'il devient. La mise en place d'un système décentralisé permet de suivre le bulletin et de compter les votes en temps réel. Toute tentative de fraude suppose de modifier les informations d'un bulletin de vote sans être détecté : chose impossible, car chaque bloc est lié de manière cryptographique au précédent.

La démocratisation du vote

Face aux nombreux scandales d'élections truquées, les accusations de « bourrage d'urnes » et les dysfonctionnements, les citoyens sont de plus en plus méfiants vis-à-vis des pouvoirs publics. Dans ce contexte de tensions et de corruptions, la vraie question est de savoir s'il n'est pas plus opportun d'abandonner le comptage humain au profit d'un système informatique même si ce dernier présente ses propres risques. En effet, connecter des ordinateurs extérieurs à la blockchain privée augmente le risque d'attaques et de piratages, mais permet toutefois à une plus grande majorité de citoyens de participer à l'élection.

Actuellement, en France, ce sont davantage les personnes âgées qui se déplacent aux urnes pour décider des orientations politiques des futures générations. Or, le suffrage universel ne peut être l'expression de la volonté d'une minorité. Grâce à la technologie blockchain, chaque citoyen pourrait voter en un simple clic augmentant ainsi de façon conséquente l'engagement électoral. Certes, voter via la blockchain implique de disposer d'une connexion à Internet... Et le chemin est encore long avant que les populations isolées puissent voter via cette technologie, notamment dans les zones reculées, même si le taux d'accès à Internet augmente chaque année. De plus, rien n'empêche la mise en place d'un système hybride avec la possibilité de vote par blockchain, mais également des ordinateurs à disposition dans des bureaux de vote.

Mettre en place une politique ouverte et transparente

Les bénéfices apportés par la blockchain répondent particulièrement bien aux problématiques des élections. Toutefois, il conviendrait d'encadrer et sécuriser ce système en mettant en place une politique ouverte et transparente. Un projet de cette ampleur nécessite de mobiliser des experts techniques et juridiques aux côtés de la société civile pour anticiper et éviter les effets pervers d'une telle technologie.

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Commentaires 5
à écrit le 07/11/2019 à 18:58
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Avant de lancer de nouvelle magouille, il serait plus intéressant de pouvoir contrôler nos élus pendant leur mandat par le biais de la pétition!

le 07/11/2019 à 23:24
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Oui car la tradition les faisaient démissionné, a présent trop de magouilles tue l'effet produit. Balkany est a mon avis le meilleur des exemples sur la probité. Cela serait une idée, ensuite déterminer l'éviction de celui ci en fonction du manda...

à écrit le 07/11/2019 à 18:53
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La meilleure des fraudes c'est de taire le résultat!

à écrit le 07/11/2019 à 14:55
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"Toute tentative de fraude suppose de modifier les informations d'un bulletin de vote sans être détecté : chose impossible, car chaque bloc est lié de manière cryptographique au précédent." "En effet, connecter des ordinateurs extérieurs à la blockc...

à écrit le 07/11/2019 à 13:19
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Vous mélangez tout, vous dites des trucs interessants mais brassé par le n'importe quoi. "Face aux nombreux scandales d'élections truquées, les accusations de « bourrage d'urnes » et les dysfonctionnements, les citoyens sont de plus en plus méfia...

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