Le numérique, un allié incontournable de la transition énergétique

OPINION. L'urgence n'est plus à démontrer. 2020 a été qualifiée d'année la plus chaude dans le monde et en mai dernier, l'Agence internationale de l'énergie a délivré un message choc : si nous voulons atteindre la neutralité carbone en 2050, il nous faut rompre avec le pétrole et investir deux fois plus dans la transition énergétique, jusqu'à 5 000 milliards de dollars par an. (*) Par Sylvie Jéhanno, Pdg Dalkia (Groupe EDF)
(Crédits : Dalkia)

En disant adieu aux énergies fossiles, nous ne faisons pas que substituer une forme d'énergie à une autre. La transition énergétique est à la fois un bouleversement complet de nos modes de consommation, une diversification inédite de nos sources d'énergie dans les territoires, et une nouvelle façon de concevoir et d'opérer les systèmes énergétiques.

Ainsi, pour produire de la chaleur, qui représente près de la moitié des consommations d'énergie des particuliers, des entreprises et des collectivités, il va nous falloir ne plus avoir recours comme aujourd'hui au pétrole, au gaz ou au charbon. Nous allons développer des écosystèmes de plus en plus complexes qui vont s'adapter à la diversité des situations. L'enjeu est non seulement de valoriser les ressources locales, qu'il s'agisse de solaire, de géothermie, de biomasse, de valorisation des déchets, ou encore de récupération de chaleur dans l'industrie (sur des data centers par exemple), mais aussi de piloter en temps réel les consommations énergétiques et le recours à des solutions de flexibilité telles que le stockage d'énergie. Ce n'est donc plus uniquement la production qui répond à la demande, mais bien l'ensemble du système énergétique qui doit être pensé et opéré comme un tout cohérent, répondant aux enjeux du changement climatique.

Capter des énergies hétérogènes et diverses

Pour résoudre cette équation, nous mettons en place des outils de pilotage de plus en plus sophistiqués qui s'appuient sur les capacités du numérique. Nous devons en effet être en mesure de capter des énergies hétérogènes et diverses, de les coordonner au sein de réseaux locaux d'optimiser 24h sur 24 la consommation d'une usine, d'un hôpital ou d'un aéroport, etc. Nous devons aussi être en mesure de gérer l'acquisition massive de données et de les traiter pour encore plus de performance énergétique. C'est dire le pouvoir des data quand on sait le combiner aux expertises des ingénieurs qui conçoivent les solutions, ou des techniciens qui exploitent et maintiennent les installations sur le terrain. Je suis intimement convaincue que le numérique est un levier d'accélération de la transition énergétique.

Nous pourrions objecter que le secteur du numérique en forte croissance voit ses consommations d'énergie également en croissance. Il n'y a pas de fatalité ici et chez Dalkia, au-delà de notre propre transformation numérique, nous accompagnons les acteurs de ce secteur dans leur neutralité carbone, en les aidant à moins consommer et à développer des solutions bas carbone.

Il est cependant essentiel de rappeler que le numérique est un moyen, au service d'un collectif humain. Dans les entreprises, il ne s'agit pas de plaquer de nouveaux outils et de ne rien changer autour, il faut penser et agir autrement, faire monter les compétences et réinventer les métiers.

Plus globalement, l'expansion du numérique nous donne une connaissance approfondie et une compréhension du fonctionnement de nos sociétés qui sont de formidables opportunités pour répondre aux défis de ce siècle. Au niveau mondial, le volume de données traitées devrait être multiplié par 45 dans les 15 prochaines années. Sachons les utiliser avec responsabilité et efficacité, au service d'objectifs choisis en commun.

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Commentaires 2
à écrit le 20/07/2021 à 17:47
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le numerique c'est 2 fois les émissions du transport aérien , avec une croissance de 10% l'an. non soutenable avec l'internet des objets.!!!!!

à écrit le 30/06/2021 à 10:52
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Je croyais que c'était une rediffusion d'un article d'il y a 5 ans comme vous le faites parfois mais non c'est seulement encore quelqu'un qui n'a rien à dire mais n'hésites pas à la redire. Où quand les politiciens sont aussi cupides que les hommes d...

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