Redéfinir la mobilité à l'ère du travailleur augmenté

OPINION. Si la pandémie a créé une véritable rupture du marché de l'emploi, l'intégration de technologies avancées dans les environnements de travail le transforme de manière durable. Grâce à l'intelligence artificielle, les professionnels nomades peuvent vivre une expérience de mobilité plus intelligente et sécurisée. Nous sommes entrés dans l'ère du travailleur nomade augmenté. Par Fabien Bréget, fondateur et PDG de Nomadia.
(Crédits : DR)

Un employé qui utilise un outil pour améliorer ses performances est, par définition, un travailleur augmenté. A première vue, rien de très nouveau, dans la mesure où chaque innovation technologique ou avancée industrielle des dernières décennies a permis à l'homme d'améliorer sa productivité ou ses conditions de travail - voire les deux ! Mais avec le développement de technologies avancées comme l'intelligence artificielle et les profonds bouleversements postpandémiques du monde du travail, l'augmentation prend une nouvelle dimension.

Désormais, il ne s'agit plus simplement d'apporter de nouveaux outils, mais de réinventer des métiers, en redéfinissant la place des travailleurs et le rôle des technologies. L'intelligence artificielle sort des bureaux pour augmenter les collaborateurs là où ils travaillent, avec pour conséquence une évolution substantielle des métiers impliquant une forme ou une autre de mobilité sur le terrain.

L'IA s'adapte aux besoins des travailleurs sur le terrain

Depuis le début de la pandémie, les professionnels itinérants - commerciaux, livreurs et techniciens - sont confrontés à de nombreux défis au quotidien pour mener à bien leur mission : organisation des plannings perturbée à cause des restrictions sanitaires, pression sur les chaînes d'approvisionnement, augmentation du coût de l'énergie ou encore complexité de la gestion du dernier kilomètre.

L'intelligence apportée par les technologies leur est indispensable pour assurer leur métier dans des conditions optimales, et garantir la meilleure expérience possible pour tous. En devenant travailleurs nomades augmentés, ils peuvent optimiser leurs déplacements, accéder à des informations contextualisées sur le terrain, anticiper le nombre d'intervenants requis pour une mission spécifique, prédire plus précisément une heure estimée d'arrivée (ETA) ou encore bénéficier d'une assistance lors de l'exécution des missions, tout en allégeant leurs tâches administratives.

L'ère du travailleur nomade augmenté est en marche

La connectivité est le premier prérequis du travailleur nomade augmenté. Si depuis quelques années déjà les smartphones et tablettes sont largement utilisés pour améliorer la communication entre les collaborateurs ou favoriser l'accès au système d'information de l'entreprise à distance, les applications mobiles servent aujourd'hui de point d'entrée vers toutes les ressources et outils nécessaires sur le terrain : agenda, guidage GPS, caractéristiques des installations, tâches à accomplir, édition de rapports d'intervention...

L'augmentation du travailleur nomade se met également au service de sa sécurité. Les technologies de géolocalisation permettent aux professionnels « isolés » de rester en contact permanent avec leur base pour faire face aux imprévus (rendez-vous annulés, retards, urgences...) ou obtenir une aide immédiate en cas de danger ou de difficulté.

Et l'augmentation se poursuit. Le travailleur nomade complète progressivement sa boîte à outils avec de nouvelles technologies, encore à différents degrés de maturité, comme des montres ou bracelets connectés, des casques de réalité virtuelle et de réalité augmentée, voire prochainement des neuro-technologies.

Vers une mobilité plus durable

Au-delà, les bénéfices d'une augmentation se mesurent aussi en bilan carbone pour se mettre au service des politiques RSE des entreprises. Les algorithmes d'optimisation dopés à l'IA permettent de réaliser jusqu'à 30 % d'économies de carburant grâce à la réduction des kilomètres parcourus.

Une bonne nouvelle pour les gestionnaires de flottes professionnelles, car avec l'ambition d'atteindre la neutralité carbone en 2050, les réglementations françaises en faveur d'une mobilité plus respectueuse de l'environnement évoluent, incitant les entreprises à déclarer leurs émissions de gaz à effet de serre.

Depuis cette année, la loi LOM contraint également les entreprises à intégrer dans leur parc un certain nombre de véhicules à faibles émissions (10 % du renouvellement de parc en 2022, 20% en 2024). Bénéficier d'informations en temps réel sur les stations de recharge et d'outils qui permettent d'optimiser les tournées de flottes vertes est donc plus que jamais essentiel.

Le travailleur nomade augmenté devient un atout stratégique pour les entreprises, en leur permettant de concilier impératifs de performance économique et engagements de responsabilité sociale et environnementale. Le terme de « mobilité intelligente » prend tout son sens.

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