En Bourgogne-Franche-Comté, deux entreprises sélectionnées pour le programme ETIncelles

Dans le cadre du programme ETIncelles, lancé par le gouvernement en janvier dernier auprès de 50 PME, afin de les accompagner à devenir des entreprises de taille intermédiaire (ETI), une deuxième promotion de 50 entreprises a rejoint le dispositif en cette fin d’année. Deux d’entre elles sont en région Bourgogne-Franche-Comté. Présentation.
Un opérateur de Suntec Industries France manipule la machine Nakamura NTJ100 : Tour bi-broches & 10 axes pour l’usinage de moyeu et corps aluminium.
Un opérateur de Suntec Industries France manipule la machine Nakamura NTJ100 : Tour bi-broches & 10 axes pour l’usinage de moyeu et corps aluminium. (Crédits : SUNTEC INDUSTRIES FRANCE)

Le programme ETIncelles est né d'un constat simple : la France compte 5.600 entreprises de taille intermédiaire (ETI) selon la classification de l'Insee, contre 8.000 en Italie et 12.500 en Allemagne. À mi-chemin entre les PME et les grands groupes, cette catégorie d'entreprises compte entre 250 et 4.999 salariés. Née en 2008 avec la loi de modernisation de l'économie (LEM), elle est pourtant un actif stratégique pour la France.

Pour combler ce retard français, le président de la République s'est alors donné pour ambition d'accompagner 500 PME présentant un fort potentiel de croissance à devenir des ETI d'ici la fin de son quinquennat.

Lever les freins administratifs

Si le faible nombre d'ETI en France peut en partie s'expliquer par la richesse du tissu économique français avec les grandes entreprises (les ETI et les grandes entreprises représentent conjointement 57 % de la valeur ajoutée en France contre 53 % en Allemagne), il existe également des difficultés structurelles à la croissance des PME, en particulier des freins administratifs.

L'objectif du dispositif ETIncelles est donc simple : « Fluidifier au maximum les relations des entreprises du programme avec l'ensemble des services de l'État en levant les blocages administratifs éventuels et ainsi les faire grandir. »

Des PME de Bourgogne-Franche-Comté dans le dispositif

Depuis début janvier, 50 PME ont ainsi été accompagnées dans le cadre du programme. Et 50 nouvelles rejoignent le dispositif en cette fin d'année. Et parmi elles, deux sont en région Bourgogne-Franche-Comté. La première est Jeantet Groupe, (le PDG n'a pas souhaité s'exprimer sur sa participation au dispositif), qui compte une centaine de collaborateurs, à Saint-Claude dans le Jura. La PME est spécialisée dans la conception et la production de pièces en caoutchouc et en thermoplastique pour les secteurs de l'automobile, du ferroviaire, des mobilités, des canalisations, des technologies, et des loisirs.

La seconde est l'entreprise Suntec Industries France, située à Longvic, près de Dijon. Celle-ci emploie 140 personnes dans la région et une vingtaine aux Etats-Unis, pour un chiffre d'affaires de trois millions d'euros. Faire partie de ce dispositif lui a permis de rentrer en relation avec l'UGAP, la centrale d'achat de l'État. « Auparavant, je n'aurais pas su qui contacter et comment le faire. Depuis que nous sommes inscrits au programme, nous sommes pris par la main et nous avons déjà fait un webinaire avec les personnes concernées pour proposer notre solution », témoigne Laurent Chevalier, président chez Suntec Industries France.

«Nous avons attiré l'attention car nous sommes en pleine diversification»

L'entreprise bourguignonne fabrique des pompes à engrenage interne qui servent à réchauffer des halls d'accueil ou des lieux de stockage. Toutefois, la PME réalise 97% de son chiffre d'affaires à l'étranger. « Nous vendons nos pompes à des établissements militaires étrangers. L'idée est de dire qu'en tant que fabricant français, nous pouvons sûrement équiper des acteurs publics nationaux », souligne le chef d'entreprise.

un engrenage Wolters

(Un engrenage Wolters)

Suntec Industrie fait partie des dernières entreprises de mécanique de précision en France. « Nous avons attiré l'attention car nous sommes en pleine diversification de notre modèle économique, à l'origine dirigé vers les combustibles fossiles », précise Laurent Chevalier. Historiquement, Suntec Industries fabriquait des pompes à engrenage interne qui servaient à réguler, en débit de pression, des combustibles fossiles pour alimenter des systèmes de combustion, tels que des chaudières ou des brûleurs.

Et depuis six ans, la PME a enclenché une diversification de ses activités, notamment vers les biocarburants, le gaz et l'hydrogène, et de nouvelles applications de ses pompes dans le secteur hydraulique.  « Par exemple, nous avons développé une pompe, qui sert à alimenter des brûleurs, et qui sera montée dans des bus électriques pour chauffer l'intérieur de la cabine, afin d'éviter de puiser l'énergie des batteries », précise le dirigeant.

Une entreprise qui gagne en crédibilité grâce au programme

Faire partie du programme ETIncelles, a permis à la PME de gagner en crédibilité dans sa transition écologique. « A court terme, c'est sur la marque employeur et sur l'image interne et externe qu'il y a eu un impact », constate Laurent Chevalier. Comme de nombreuses PME de l'industrie, Suntec Industries France a d'importants besoins de recrutement pour développer ses nouvelles gammes de produits, que ce soit des chefs de produits ou des ingénieurs. « Lors des entretiens d'embauche, être reconnue par la puissance publique comme entreprise ou PME ayant un potentiel est un véritable atout », remarque le chef d'entreprise.

L'effectif moyen des deux promotions est de 113 salariés pour un chiffre d'affaires moyen de 27,3 millions d'euros. L'accompagnement est prévu pour une période minimum de 12 mois. Un second point d'étape est réalisé au bout de 18 mois pour s'assurer du bon traitement des problématiques. Au-delà de ce calendrier, l'équipe ETIncelles demeure à disposition de l'entreprise pour dénouer d'éventuels problèmes qui pourraient survenir.

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Commentaire 1
à écrit le 28/11/2023 à 23:06
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La France n'aime que les Cadors! C'est mieux pour l'image. Voyez la Tour Eiffel, le Château de Versailles; le reste, c'est le concours Lépine.

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