Le développement des EDIH, European digital innovation Hub ou, en français, pôles européens d'innovation numérique, a été souhaité par la Commission européenne dans le cadre du programme Digital Europe. Les EDIH ont pour mission la mise en œuvre d'une double transition verte et numérique dans les territoires. Objectif affiché, aider les entreprises, en particulier les TPE et PME, à relever les défis numériques de manière dynamique et à devenir plus compétitives.
Financé par l'Europe et le Feder BFC, à hauteur de 3,7 millions d'euros sur trois ans, en région Bourgogne-Franche-Comté, le projet intitulé « Dedihcated BFC », officiellement lancé mardi 4 avril, à Dijon, rejoint ainsi un réseau de quelque 200 pôles déjà lancés en Europe. Il regroupe un consortium de 13 partenaires aux expertises complémentaires, pôles de compétitivité, clusters, universités ou encore institut technologique.
Grâce à son expertise européenne, le pôle Véhicule du futur a pris en main la coordination de ce projet. Le hub n'est pas uniquement destiné à l'automobile et aux transports, mais à tous les secteurs industriels de la région : la métallurgie, la plasturgie ou encore l'agroalimentaire et les microtechniques.
Comment ça marche ?
En principe, le guichet unique s'adresse aux 7 000 entreprises de la région Bourgogne-Franche-Comté. « Dans un premier temps, nous visons le diagnostic de 200 entreprises, puis sur trois ans, l'accompagnement de 350 entreprises », ambitionne Marc Becker, président du pôle véhicule du futur. Première étape pour l'entreprise : remplir un questionnaire. Il doit permettre d'établir un diagnostic de maturité numérique intégrant des questions pratiques, et ainsi de définir une évaluation précise des besoins de l'entreprise.
Ensuite, « nous l'orientons vers des solutions internes ou des solutions préexistantes », explique Emmanuel Paris, coordinateur de DEDIHCATED BFC. Une attention particulière est menée afin de ne pas créer d'offres en doublon.
« Nous agissons en complément de ce qui existe et non en supplément des programmes existants portés par les membres du consortium » insiste-t-il.
En fonction du niveau de maturité de l'entreprise qui ressort, trois parcours sont proposés.
Intelligence artificielle et jumeaux numériques
Le premier intitulé « de la donnée à l'intelligence artificielle pour la gestion d'entreprise » permettra d'optimiser les process. « Il s'agit d'interpréter la donnée pour identifier le fonctionnement optimisé de la machine », précise Gérard Vallet, délégué régional au Cetim. Pour la papeterie Gemdoubs (qui représente 50 millions d'euros de chiffre d'affaires et 70 salariés) proche de Besançon, l'objectif est de placer des capteurs sur les machines, afin de contrôler au plus près l'aspect de la matière.
« Les capteurs m'indiquent au grammage près, où le papier est de meilleure qualité. Ce qui me permet d'apporter une offre supplémentaire au client en lui donnant une information supplémentaire », précise Sylvie Vermont, responsable qualité chez Gemdoubs.
Grâce à la gestion de ses données, l'entreprise peut désormais agir aussi sur son impact environnemental avec un système intelligent de maîtrise de l'énergie et de l'eau. Le second « reste le Graal », c'est « la digitalisation des activités et des processus de production vers le jumeau numérique ».
« C'est le thème phare de la digitalisation des procédés dans l'entreprise. Le jumeau numérique est une image numérique de l'installation. Lorsqu'il y a un dérèglement sur le réel, l'opérateur peut faire des simulations sur le jumeau sans risquer d'abîmer la machine », explique Gérard Vallet.
Enfin, le troisième parcours « identification des partenaires et des financements potentiels ». Un pack cybersécurité est également proposé de manière transversale aux parcours 1 et 2. Dès le mois d'avril, le hub doit réaliser les premiers diagnostics de maturité numérique délivrés aux entreprises régionales.
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