Généreuse Aventure à Dunkerque

Pour se départir de l'image industrielle qui colle à la ville, la Communauté urbaine de Dunkerque prend l'initiative d'organiser, depuis trois ans, un festival de musique qui ne fait pas l'unanimité sur son financement.
41.000 festivaliers ont participé à l’événement les 22 et 23 juin dernier sur le front de mer de Malo-les-Bains.
41.000 festivaliers ont participé à l’événement les 22 et 23 juin dernier sur le front de mer de Malo-les-Bains. (Crédits : Cécile Gervaix)

L'affiche était prestigieuse cette année. Avec, pêle-mêle, Meute, Charlotte Gainsbourg, Parcels, Therapie Taxi ou encore Groundation... Surtout, l'entrée était gratuite, hormis une soirée payante. Cette belle programmation, associée au fait de n'avoir pas à débourser un centime, a persuadé 41.000 festivaliers de passer les 22 et 23 juin derniers à Dunkerque, sur le front de mer de Malo-les-Bains plus précisément. Ils étaient 26.000 lors de la première édition en 2017, et 35.000 en 2018.

Coup d'envoi de la saison touristique

L'objectif de ce festival lancé il y a trois ans par la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) dans cette ville industrielle : « Changer l'image du territoire et attirer des personnes à Dunkerque durant l'été. » Mais aussi donner le coup d'envoi de la saison touristique. Pour cela, la collectivité a fait appel à l'association Les Nuits Secrètes, qui organise depuis dix-huit ans le festival du même nom à l'autre bout de la région, à Aulnoye-Aymeries, paisible village de l'Avesnois.

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Le hic, c'est forcément le budget consacré par la collectivité à cet événement, qui ne génère pas de recettes de billetterie : 900.000 euros. Cela a fait un peu tiquer les associations locales, qui ont critiqué l'absence de coordination et de communication autour du festival, et surtout le manque de transparence sur la ventilation de ce budget. La CUD se défend en invoquant des coûts de sécurité importants et la mise en place d'appels à projets accessibles aux structures locales.

Absence de bilan financier

Le fait, quelques associations ont mis en oeuvre des projets, grâce à une enveloppe de 150.000 euros versée par la CUD. Ainsi, Materlait a aménagé un coin pour les tout-petits, jusqu'à 3 ans. Les Frères Crayon ont dessiné une immense fresque sur la digue, et Droit au Vélo a proposé des virées à deux-roues pour découvrir un « parcours secret ». La structure de musiques actuelles Les 4 Écluses et l'association Leçons d'Ailleurs ont proposé deux jours de musique jamaïcaine, entre autres. Du côté des acteurs économiques locaux, cinq foodtrucks ont élu domicile sur le site du festival. Quant à la boisson, la part belle a été faite à la brasserie Castelain (Chti), ainsi qu'à dix autres bières bouteille régionales et à la limonade de Saint-Omer.

Reste que, depuis trois ans, aucun bilan financier n'a été clairement établi... Contactés, ni l'organisation du festival, ni la CUD, ni l'office de tourisme n'ont été en mesure de communiquer des chiffres concernant les retombées économiques pour le territoire lors de ces deux jours de festival. Début juillet, le bilan était encore « en cours ». Quoi qu'il en soit, la prochaine édition de La Bonne Aventure est déjà programmée les 27 et 28 juin 2020.

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Commentaire 1
à écrit le 06/10/2019 à 9:58
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"Reste que, depuis trois ans, aucun bilan financier n'a été clairement établi..." Et c'est bien pour cela qu'il faut le faire, les "bilans financiers" ayant massacré notre planète et son humanité !

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