Grand Paris Express : pourquoi le conseil de surveillance suscite les convoitises

L'organe de contrôle de la Société du Grand Paris, l'établissement public qui construit le super-métro francilien, devait se réunir ce 6 octobre, mais le rendez-vous a été ajourné sine die, en attendant la nomination de son président.
César Armand
(Crédits : DR)

Qui sera le prochain président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris (SGP) ? L'organe de contrôle de l'établissement public qui construit le Grand Paris Express devait se réunir ce mardi 6 octobre 2020, mais le rendez-vous a été ajourné sine die, faute de nomination officielle. Dans ce flou persistant, sont néanmoins pressentis François Durovray, le président (LR) du conseil départemental de l'Essonne et Olivier Klein, le maire (PS) de Clichy-sous-Bois et président de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU).

Le conseil de surveillance joue pourtant un rôle essentiel dans la réalisation du super-métro francilien. Composé de onze représentants de l'Etat et dix élu(es), à commencer par la présidente (Libres) de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo et les sept autres président(e)s de département, il "valide les orientations générales de la politique de l'entreprise, contrôle ses comptes financiers ainsi que les opérations d'aménagement et de construction" conduites.

Deux hommes pour un fauteuil

A la suite du départ du président (PCF) de Plaine Commune, Patrick Braouezec, de la vie politique, le siège de dixième représentant du collège "élus" est resté vacant... Jusqu'à la nomination, le 25 septembre dernier, d'Olivier Klein, maire (PS) de Clichy-sous-Bois, réélu aux dernières élections municipales avec le soutien d'En Marche, et président de l'ANRU. Certains y ont vu alors le futur président de l'organe de contrôle de la SGP, le poste revenant toujours au patron d'une collectivité desservie par le Grand Paris Express. Ce dernier se borne à déclarer à La Tribune qu'il n'a "aucune nouvelle pour le moment".

En face, le président (LR) du département de l'Essonne, François Durovray, espère toujours remporter la mise. Il dit avoir été approché par le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, être soutenu par plusieurs membres du gouvernement, mais il n'a plus de nouvelles non plus. Sollicité, le cabinet de Jean-Baptiste Djebbari déclare ne pouvoir s'exprimer aujourd'hui sur le sujet et promet "une communication en temps et en heure".

Vers une nouvelle loi sur le Grand Paris ?

En attendant, François Durovray plaide pour une nouvelle loi sur le Grand Paris et demande notamment la réalisation de la portion, aujourd'hui en pointillés, entre Versailles, terminus de la ligne 18, et Nanterre, gare de la ligne 15. De même qu'il souhaite deux gares supplémentaires dans son département de l'Essonne: à Morangis et à Palaiseau. Lui président, il mettrait également l'accent sur l'aménagement des 68 gares du Grand Paris Express et sur les interconnexions avec le réseau de transports existants pour démultiplier les pôles urbains et économiques. Avec sa nomination, espère-t-il, l'exécutif "montrerait que la grande couronne est aussi concernée".

Pour l'heure, aucun(e) président(e) de conseil départemental n'a effectivement présidé le conseil de surveillance, alors que des décisions politiques peuvent affecter directement ces collectivités. En novembre 2019, lors de l'examen du projet de loi de finances, le gouvernement entendait prélever 75 millions d'euros en 2020 puis 60 millions d'euros les années suivantes sur leurs droits de mutation à titre onéreux, dits aussi "frais de notaire".

Lire aussi : Financement du Grand Paris Express : les départements accusent l'Etat de mentir

Politique de la chaise vide

En réaction, les départements avaient décidé de pratiquer la politique de la chaise vide au sein de l'organe de contrôle, jusqu'à ce que le Conseil constitutionnel censure cette disposition en janvier dernier. C'est d'autant plus surprenant que leurs président(e)s jouent toujours le rôle de casque bleu avec les élus locaux lorsqu'un problème survient sur le chantier du super-métro.

Quand il a fallu trouver un nouvel emplacement pour la gare de la Défense - le premier étant complexe sur le plan technique -, le président des Hauts-de-Seine et de l'établissement public Paris La Défense, Patrick Devedjian, décédé de la Covid-19 en mars 2020, avait mis autour de la table les villes de Nanterre et de Puteaux. La nouvelle gare se trouvera dans cette dernière, au cœur du quartier de la Rose de Cherbourg.

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 07/10/2020 à 8:49
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Les salaires ? En général dès qu'il y a le mot "surveillance" c'est que ce sont des emplois bien rémunérés pour seulement valider les décisions prises par les cabinets financiers. Les mecs ils auront du temps et de l'argent pour s'occuper de leur...

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