Comment le Grand Paris Express révolutionne les transports

D’ici à 2030, date de sa livraison intégrale, le super-métro va bouleverser l'organisation des mobilités en Ile-de-France.
César Armand
(Crédits : Agence Wilmotte)

En moins de dix ans, ce ne sont pas seulement 200 kilomètres de nouvelles lignes qui vont sortir de terre avec le Grand Paris Express (GPE). Mais également près de 140 km2 de morceaux de ville. Rien que si l'on trace un cercle d'un rayon de 800 mètres -entre dix et quinze minutes à pied - autour des 68 futures gares, l'on obtient près d'une 1,4 fois la superficie de Paris intra-muros (105 km2). Autant de surfaces disponibles qui vont être prises d'assaut par les piétons, les vélos, les trottinettes, les bus et les voitures. Car c'est mathématique : plus vous offrez d'alternatives aux véhicules individuels, plus les gens y ont recours.

Il faut aussi anticiper les trajets domicile-GPE de demain et penser à l'intermodalité. En avril 2018, l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) a publié une étude sur « le rabattement aux futures gares », en s'appuyant sur les exemples de Saint-Denis-Pleyel, futur carrefour des lignes 14, 15, 16 et 17, prévu pour les Jeux olympiques, et de Noisy-Champs, terminus des lignes 15 Sud et 16 Est annoncée aussi pour 2024. L'Apur estime que le flux des voyageurs va être multiplié par deux ou trois, dans les deux kilomètres environnants les stations du Grand Paris Express.

Moins de pollution

L'association propose donc d'y créer des gares routières modernisées et sécurisées, comportant des « points de service et de stationnement vélo » et des « centrales de services en nouvelles mobilités ». Autrement dit, de l'accès libre, de l'abonnement, du gardiennage, de la location et même d'un côté de la réparation de vélos. Et de l'autre, des bornes de recharge GNV, électrique, hydrogène, ainsi que des systèmes d'autopartage, de covoiturage et de navettes autonomes.

Favoriser les autres modes permettrait, en outre, selon l'Atelier parisien d'urbanisme, « d'accélérer les changements de comportements », voire même « d'enrayer l'augmentation constatée du taux de motorisation des ménages ». En effet, dix minutes de vélo suffisent pour parcourir deux kilomètres, limitant l'intérêt d'utiliser sa voiture pour se rendre à une gare. Selon la Société du Grand Paris (SGP), l'établissement public chargé de construire le super-métro, « le bilan des émissions de gaz à effet de serre sera positif à partir de 2031 », même en retenant le scénario le plus prudent.

Lire aussi : Le « moins de voitures » à Paris atteint-il ses limites ?

Lorsque l'infrastructure sera en plein fonctionnement, elle permettra « d'éviter environ 750.000 tonnes équivalent CO2 par an », poursuit la SGP. L'établissement public assure que le facteur d'émission pour le métro est « largement inférieur » à celui de la voiture particulière : 0,003 kg équivalent CO2 par passager au kilomètre contre 0,35 équivalent CO2 pour les utilisateurs de véhicules individuels. Autrement dit, le Grand Paris Express sera cent fois moins polluant que la voiture.

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En chiffres

750.000. Tonne équivalent C02 réduction annuelle d'émission permise par le super-métro.

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[Cliquez pour agrandir le graphique ci-dessous]

Infographie, H311, Grand Paris Express, pp26,

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Le calendrier de livraison du Grand-Paris Express au 19 novembre 2019

2024 
- Prolongement de la ligne 14, de l'aéroport d'Orly à Saint-Denis-Pleyel.
- Portions des lignes 16 et 17 entre Saint-Denis-Pleyel et Le Bourget RER.
- Tronçon de la ligne 17 entre Le Bourget RER et Le Bourget Aéroport.

2025
- Portion de la ligne 16 entre Le Bourget RER et Clichy-Montfermeil.
- Sud de la ligne 15 entre Noisy-Champs et Boulogne-Pont de Sèvres.

2026
- Axe Massy-Saclay de la ligne 18

2027
- Tronçon de la ligne 17 entre Le Bourget Aéroport et le Triangle de Gonesse.
- Axe Orly-Massy de la ligne 18.

2030
- Portion de la ligne 16 entre Clichy-Montfermeil et Noisy-Champs.
- Ouest, nord et est de la ligne 15 entre Boulogne-Pont de Sèvres via La Défense et Saint-Denis-Pleyel.
- Tronçon de la ligne 17 entre Triangle de Gonesse et Le Mesnil-Amelot.
- Axe Saclay-Versailles-Chantiers de la ligne 18.

César Armand

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Commentaires 8
à écrit le 28/11/2019 à 9:42
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2030: cela fait dix ans à attendre et pendant ce temps là, les banlieusards continueront à perdre du temps (donc de l'argent) pour eux et leur famille.L'entretien de l'existant n'est plus réalisé ce qui pénalise fortement l'offre de transport en RP. ...

le 28/11/2019 à 16:01
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Je ne comprend toujours pas pourquoi on a abandonné ou fractionné depuis très longtemps déjà "la petite ceinture"

le 28/11/2019 à 16:02
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Je ne comprend toujours pas pourquoi on a abandonné ou fractionné depuis très longtemps déjà "la petite ceinture"

à écrit le 28/11/2019 à 7:32
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D'ici 2030, la galère des parisiens et des habitants de l'Ile de France va continuer chaque jour

à écrit le 28/11/2019 à 3:11
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Discours a mettre au conditionnel. Rien ne sera pret en temps et en heures.

à écrit le 27/11/2019 à 23:18
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La majeure partie de ces "grands travaux" va servir les intérêts de politiciens dans le domaine des œuvres sociales à coup d’enveloppes très discrètes

à écrit le 27/11/2019 à 18:03
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Le "Grand Paris Express" est mort né. Ce projet ne sera jamais achevé, c'est la dernière tour de Babel de la région parisienne. Ce projet est complètement contre nature. L'heure devrait être à la décentralisation, et non à l'urbanisation à outrance d...

le 28/11/2019 à 9:37
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Mort né je ne sais pas, mais complètement d'accord sur l'urbanisation à outrance. Cette absence de vision, une erreur qui coûtera très cher au pays à moyen terme.

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