Pourquoi Paris veut se doter d'un plan d'urbanisme bioclimatique

La ville de Paris vient de confirmer l'élaboration d'un PLU bioclimatique, qui devrait être adopté fin 2023-début 2024. L'opposition appelle la majorité municipale au pragmatisme plutôt qu'au dogmatisme.
César Armand
D'ici à la fin de l'année, l'équipe d'Anne Hidalgo veut poser les jalons d'un environnement plus favorable à la santé moins exposé aux nuisances, une ville davantage résiliente et adaptée aux changements climatiques, une économie circulaire du bâti et des services urbains ou encore d'un développement économique durable.
D'ici à la fin de l'année, l'équipe d'Anne Hidalgo veut poser les jalons d'un "environnement plus favorable à la santé moins exposé aux nuisances", "une ville davantage résiliente et adaptée aux changements climatiques", "une économie circulaire du bâti et des services urbains" ou encore d'"un développement économique durable". (Crédits : Philippe Wojazer)

"Vie quotidienne", "espace public et mobilité", "habitat et solidarité", "cadre bâti et patrimoine", "nature, biodiversité et paysage" et "travail, économie et attractivité". Tels étaient les six thèmes soumis ces dernières semaines à une conférence citoyenne de cent parisiens et métropolitains afin d'aider la ville de Paris à co-construire son plan local d'urbanisme (PLU) bioclimatique.

94% veulent des matériaux éco-responsables

D'ici à la fin de l'année, l'équipe d'Anne Hidalgo veut en effet poser les jalons d'un "environnement plus favorable à la santé moins exposé aux nuisances", "une ville davantage résiliente et adaptée aux changements climatiques", "une économie circulaire du bâti et des services urbains" ou encore d'"un développement économique durable".

"C'est assez décevant. Ils ont voulu singer Emmanuel Macron et sa convention citoyenne sur le climat", fustige le maire (LR) du VIème arrondissement Jean-Pierre Lecoq, orateur du groupe "Changer Paris" sur l'urbanisme. "J'aurais souhaité qu'on leur fournisse davantage d'éléments, des cartes, des réflexions, plutôt qu'ils accouchent de propositions qui enfoncent des portes ouvertes", regrette-t-il.

94% des panélistes souhaitent par exemple "contraindre à l'utilisation de matériaux éco-responsables dans l'infrastructure urbaine afin de réduire la pollution sonore, visuelle, environnementale et lumineuse". De même que 85% d'entre eux recommandent de "favoriser la végétalisation des espaces de circulation via l'aménagement d'axes verts" et d'"adopter une démarche environnementale pour les constructions parisiennes (murs, rues et places végétalisées, récupération de l'eau et de la chaleur)".

"Il s'agit d'un travail extrêmement riche, résultat d'une très grande qualité. Nous nous engageons à prendre en compte l'intégralité de ces propositions", a déclaré le premier adjoint Emmanuel Grégoire lors d'une visioconférence le 10 novembre, confirmant "une phase de diagnostic prévu en 2021, une phase réglementaire en 2022 et une adoption par l'exécutif parisien fin 2023, début 2024".

"Passez par les maires d'arrondissement !" (J.-P. Lecoq)

D'ici là, son opposant Jean-Pierre Lecoq appelle, lui, la majorité parisienne au pragmatisme plutôt qu'au dogmatisme. "Nous pouvons nous retrouver là-dessus, mais pas sur des concepts fumeux comme les forêts urbaines", prévient-il. Lorsqu'il a élargi les trottoirs de la rue de Rennes dans son arrondissement, la maire du VIème aurait aimé planter des arbres, mais entre la ligne 4 du métro et le réseau d'égouts en sous-sol, il n'en a pas eu la capacité. 

En matière de biodiversité, ajoute-t-il, "l'orientation est bonne, mais ça ne va pas se faire en cinq minutes", prévient le conseiller (LR) de Paris. Il plaide pour des plantations en pleine terre, refuse les jardinières qu'il faut arroser - "ce n'est pas absolument pas écologique"  - et encourage la Ville à passer des conventions avec les congrégations, les institutions et même les ministères pour qu'ils ouvrent leurs jardins au public.

Plus généralement, prêchant pour sa propre paroisse, Jean-Pierre Lecoq appelle l'Hôtel de Ville à "passer par les maires d'arrondissement" pour aménager l'espace public. Conseiller régional d'Ile-de-France, conseiller métropolitain du Grand Paris et premier édile du VIème, il demande en outre "un plan de circulation" au niveau de la métropole, au niveau de la commune et au niveau du quartier pour construire la capitale de demain.

César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 14/11/2020 à 7:31
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Lorsque on voit ce que la ville de Paris avec le maire du 6 eme arrondissement veut faire pour la transformation d'un jardin au 110 rue de Vaugirard, on comprend que c'est juste de l'affichage. Un jardin en pleine terre avec une cinquantaine d'arbre,...

à écrit le 14/11/2020 à 2:09
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A Paris, ils sont drogués aux travaux. Et oui, il faut bien occuper les employés municipaux, alors tous les prétextes sont bons.

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