
L'épisode 3 du confinement, annoncé hier soir par le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran, ne passe pas auprès des décideurs économiques franciliens.
« C'est un drame ! » réagit ce 19 mars 2021 le président du Medef d'Île-de-France. « Je continue de dire que les commerçants non-essentiels sont en train de boire le calice jusqu'à la lie », ajoute Daniel Weizmann.
« Nous sommes bien au-delà des 110.000 commerces évoqués par Bercy », abonde le président de la CPME Paris Île-de-France. « Les services de proximité et l'artisanat vont aussi être impactés », poursuit Bernard Cohen-Hadad
Pour le Medef francilien, les commerces ne constituent pas des clusters de contamination. « Je peux comprendre leur amertume », déclare son président Daniel Weizmann. « Renforçons la vaccination des entrepreneurs et des personnels en contact avec le public », soutient, pour sa part, son homologue de la CPME.
Le stop-and-go commence à lasser
Depuis un an, le stop-and-go confinement-déconfinement-reconfinement-déconfinement commence à lasser les chefs d'entreprise d'Île-de-France aux dires de leurs représentants. « A moyen et long-terme, cette situation ne va pas les inciter à investir ou à recruter », redoute le président du Medef d'Île-de-France « Si nous voulons obtenir un vrai effet de levier sur le télétravail, nous devons mettre le paquet sur le développement du numérique, comme l'accès à la fibre », relève de son côté Bernard Cohen-Hadad.
« En réalité, seuls les commerçants sont invités à rester chez eux. Aussi, cela va favoriser de nouveau les acteurs d'Internet », s'étonne le président de la chambre de commerce et d'industrie Paris Île-de-France. « J'aurais aimé qu'on dise ''Vous pouvez vous promener le week-end quatre heures par jour mais vous pouvez rentrer chez tous les commerçants que vous voulez en respectant la jauge'' », insiste Didier Kling.
« La relance va aussi servir à l'urgence, comme les dispositifs de foncières commerciales qui sont mis en œuvre pour aider les commerçants durant cette période », tempère la directrice régionale de la Banque des territoires d'Île-de-France. « Nous sommes en train d'y travailler avec un certain nombre de villes et notamment avec la ville de Paris », assure Marianne Louradour.
La vaccination, le meilleur moyen de sortir de la crise
En attendant, la vaccination reste, pour l'ensemble des parties prenantes, le meilleur moyen de sortir de cette crise économique et sanitaire. « L'impact massif du testing n'a pas été une réalité. Ça ne va pas très vite », s'agace Daniel Weizmann. « Je suis surpris qu'on n'ait pas mis le paquet sur les tests salivaires », appuie Bernard Cohen-Hadad.
« J'ai eu la chance d'être vacciné alors que je ne rentre pas dans les critères » confie Didier Kling. « J'étais à mon bureau personnel samedi dernier quand la pharmacie près de la CCI, qui avait ouvert une liste d'attente, m'a appelé pour me dire que les gens prioritaires ne voulaient pas de l'Astra Zeneca », affirme encore le patron de la CCI IDF.
Il demeure en outre deux lueurs d'espoir pour les professionnels : le maintien des écoles comme « clé de l'économie » et l'accord de Bercy, à titre dérogatoire et exceptionnel, de prolonger le fonds Résilience à hauteur de 50 millions d'euros jusqu'au 31 mars prochain.
Ce dernier permet aux acteurs de l'économie sociale et solidaire (ESS), comme aux indépendants, libéraux et TPE de moins de 20 salariés passés entre les mailles des filets des différents dispositifs nationaux et locaux, d'obtenir des avances remboursables de 3.000 à 100.000 euros sur six ans avec un différé de deux ans maximum.
« La Banque des territoires a remis 12,5 millions d'euros », souligne Marianne Louradour, également présente sur l'ESS avec des dotations d'investissement auprès des réseaux spécialisés comme France Active ou Initiative. « Ces enveloppes sont disponibles ! » conclut-elle. A bon entendeur...
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