Les atouts du bambou occitan

Cette plante, utilisée depuis plus de six mille ans en Asie, doit son retour en force à son action naturelle en faveur de l’environnement.
(Crédits : © LTD / François Rozenzweig)

François Rosenzweig explore un trésor inexploité des campagnes françaises : ses réserves de bambou. « À la fin du XIXe siècle, retrace le créateur de l'atelier de construction Bambouctou, des jardiniers ont importé de Chine des bambous géants pour aménager les châteaux des familles aisées. Puis, à partir des années 1920, des agriculteurs ont commencé à le cultiver, séduits par ce matériau à la fois grand et léger. » L'artisan a découvert en Ariège et en Haute-Garonne d'immenses parcelles de bambous laissées à l'abandon pendant des décennies. À partir de ces massifs qu'il fait revivre, François Rosenzweig réalise des paniers géants végétalisés pour créer des îlots de fraîcheur en ville. Il fournit aussi de la matière première à des artisans pour fabriquer des vélos, à des décoratrices de festival ou à des architectes.

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Cette plante ancestrale, utilisée depuis plus de six mille ans en Asie, doit son retour en force à son action naturelle en faveur de l'environnement. Le bambou est un véritable puits de carbone, absorbant beaucoup plus de CO2 qu'un arbre. Au sud de Toulouse, la société Cobratex s'approvisionne auprès des bambouseraies occitanes pour confectionner toute une gamme de produits.

Du bambou dans les avions

Ses réalisations ont permis de voir naître il y a un an un bateau de plaisance dont la coque, le pont, l'aménagement intérieur et même le safran sont en bambou. Le navire a déjà été soumis à rude épreuve pour accomplir les qualifications de l'Imoca, passage obligé pour les voiliers destinés aux courses en solitaire comme le Vendée Globe ou la Route du Rhum. « Pendant une course, les pièces métalliques ont été abîmées mais les morceaux en bambou n'ont pas bougé », salue Édouard Sherwood, fondateur de Cobratex. La société a aussi déjà fabriqué des casques de moto, des palmes, des bâtons de ski et même des prothèses à base de cette plante.

D'ici quelques années, le bambou pourrait même faire irruption dans les avions, notamment pour les portes des compartiments à bagages et les chariots utilisés par le personnel de cabine pour distribuer les repas aux passagers. Son poids plume permet d'alléger celui de l'avion et in fine de consommer moins de kérosène. « Les avionneurs sont aussi attirés par le côté esthétique du bambou, qui tranche avec les matériaux existants dans les avions », remarque Édouard Sherwood. L'entrepreneur imagine déjà d'autres applications pour les satellites, les trains et même l'habillage intérieur des voitures. La production en France reste limitée, mais la filière tricolore pourrait trouver des débouchés à travers une myriade d'applications haut de gamme.

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