Son "innovation", Virgin Mobile comptait l'annoncer avec éclat. Pour la présenter aux médias, l'opérateur mobile virtuel français avait même convoqué son actionnaire britannique, le très excentrique milliardaire Richard Branson. Mais "Sir Richard" a eu beau débouler sur scène déguisé en Che Guevara de carnaval et entouré de jeunes dames vêtues de treillis moulants, des fuites la veille, sur la signature d'un accord avec Bouygues pour proposer la 4G a quelque peu télescopé le plan de communication de l'entreprise.
Résultat: le quatrième opérateur français a dû jongler avec deux informations: le lancement prochain de la 4G et sa fameuse nouvelle offre "révolutionnaire" - d'où le déguisement de Richard Branson. Cette nouvelle offre, baptisée Telib (un clin d'oeil au Velib) consiste en un forfait sans engagement avec appels et SMS illimités en France et vers 50 destinations, 10 gigaoctets de téléchargement dans l'Hexagone et 1 giga en Europe, avec un smartphone 3G + prêté pendant deux ans, pour 19,99 euros par mois.
La 4G avant Noël
Geoffroy Roux de Bézieux, le patron de Virgin Mobile, a également confirmé les fuites sur la 4G et indiqué que la signature d'un accord avec Bouygues Telecom datait de la veille seulement. Il a précisé que la présentation officielle des offres pour les mobiles à très haut débit aurait lieu "avant noël", pour un lancement effectif après les fêtes "le temps de régler les détails techniques".
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L'actuel vice-président du Medef a surtout défendu son nouveau concept. Une "vraie réponse" à la "tornade" Free? "C'est la réponse la plus forte qu'on ait faite depuis le lancement" de ses forfaits à prix cassé, confirme-t-il. L'opérateur a récemment lancé une offre pour les entreprises ainsi qu'une offre de mobile "low-cost".
Un smartphone prêté, puis "recylcé"
Présenté par Pascal Rialland, directeur général de Virgin Mobile France, comme le forfait qui assure la plus grande "liberté", le dernier en date Telib présente cependant plusieurs contraintes. La première: le choix du terminal appartient à Virgin Mobile. Il s'agit d'un modèle Acer Liquid Z3, un téléphone doté du système d'exploitation Android. Il est "mis à disposition" gratuitement avec sa carte sim pour les clients ayant souscrit ce forfait, et peut être renouvelé au bout de deux ans.
"Il est indispensable d'en changer en raison des évolutions technologiques", plaide Pascal Rialland. Après 24 mois, le smartphone sera récupéré puis "recyclé" sur le marché de l'occasion par Virgin Mobile. Pour les prochains modèles, l'entreprise se garde le droit de changer de partenaire pour les smartphones. En cas de non restitution après une résiliation, il en coûtera 59 euros. Vols, panne de batterie au bout de 18 mois ou autre dégradation seront réglés "au cas par cas".
Le modèle de la "box"
Chez les autres opérateurs, les offres à prix réduits ne comprennent pas le téléphone ce qui laisse au consommateur le choix d'un appareil devenu objet intégrant de la vie quotidienne et quasi "prolongement de la main". Mais Virgin Mobile s'adresse à un public de primo-accédants ou d'utilisateurs misant avant tout sur la simplicité.
"La meilleure comparaison c'est la box [ pour les forfaits internet, télévision, téléphone fixe ndlr] en termes de concept de propriété", explique Geoffroy Roux de Bézieux. D'après ce dernier, de la même manière que pour les "gens qui veulent avant tout un moyen de transport efficace et facile", la marque et le modèle de l'appareil mobile qu'ils utilisent importerait peu du moment qu'ils peuvent accéder aux services qui les intéressent.
La cible: des voyageurs pas trop "geeks" qui utilisent beaucoup le web mobile?
Et en matière de services, Virgin Mobile compte attirer des clients qui utilisent beaucoup les applications mobiles et internet, puisque l'offre comprend un forfait de 10 gigaoctets (contre 3 chez Free par exemple) mais qui ne tiendraient pas particulièrement à posséder le smartphone dernier cri des deux leaders du marché: Apple et Samsung.
L'offre s'adresse également aux voyageurs et frontaliers avec 1 giga sans surcoût. "Sur ce point nous allons plus vite que la Commission européenne", s'est vanté Pascal Rialland. Ce dernier faisait références au projet de Bruxelles de mettre fin aux tarifs d'itinérance des appels passés ou reçus à l'étranger ("roaming"). A noter cependant: cette offre qui couvre certains pays de la zone euro ne concerne que l'usage d'internet sur le mobile, pas les appels et ni les sms. En clair: l'utilisateur qui voyage en Belgique ou en Grande-Bretagne, pourra se connecter au web sans surcoût jusqu'à 1 giga mais devrait payer en plus pour téléphoner ou envoyer des sms.
Une formule adaptée pour la 4G
Disponible depuis ce 18 octobre, et pour l'instant, jusqu'au 12 novembre, cette formule pourrait évoluer.... Et pourquoi pas s'adapter à la 4G. Mais avec des tarifs plus élevés. Le patron de Virgin Mobile laisse la porte ouverte à une telle éventualité. Là, les perspectives sont d'autant plus intéressante que "si le parc 3G existe déjà, avec la 4G, on part de quasiment zéro. Il faut donc l'équiper ".
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