La raquette connectée de Babolat débarque en Europe

Après les États-Unis, la raquette de l'entreprise lyonnaise débarque en Europe avec l'ambition de révolutionner le tennis et l'utilisation même de la raquette.
Laszlo Perelstein
La raquete Babolat Play est disponible depuis le 22 mai en Europe, pour 399 euros. (Photo : Babolat)

À en croire Babolat, une fois qu'un joueur a testé sa raquette connectée, il lui est impossible de s'en passer. Depuis jeudi, les Européens peuvent s'essayer à la Babolat Play. Présentée en 2012 à Roland-Garros et introduite en 2013 sur le marché américain, cette raquette, qui est le fruit de 10 ans de travail, devrait révolutionner le tennis, assure Eric Babolat, le PDG de l'entreprise familiale lyonnaise.

 "L'utilisation même de la raquette change. Il va falloir l'allumer avant de commencer à jouer."

                                                 Babolat Play raquette connectée

Photo : Babolat.

Le fameux bouton d'allumage du capteur est situé en-dessous du manche, juste à côté du branchement micro-USB, qui permet de recharger les système d'enregistrement et capteurs incorporés à la raquette, sans entraîner "aucun changement de poids ou d'équilibre" assure Eric Babolat.

Une fois la batterie pleine, elle dispose d'une autonomie d'utilisation de 6 heures et d'une capacité de stockage de 150 heures, pour ceux qui oublieraient de transférer leurs statistiques, en Bluetooth ou via un clé USB, sur ordinateur ou sur tablette, grâce à l'application.

Un premier pas vers la "gamification" du tennis

Disponible sur ordinateur, mobile et tablette, l'application est la clé de voûte du système puisqu'elle "arrive à faire communiquer" la raquette et permet d'exploiter toutes les données brutes collectées au cours des séances d'entraînement ou des matchs.

On peut ainsi obtenir des informations très détaillées sur la zone du tamis la plus utilisée, quel coup est gagnant, le pourcentage d'ace (grâce à l'intervalle entre chaque frappe de balle), de coups droits et de revers, à quelle puissance il frappe et quel effet il met dans sa balle.

L'application pousse les joueurs à s'entraîner grâce à un système de niveau : il faut enchaîner différentes séries de coups pour progresser, un peu comme dans un jeu vidéo. Un premier pas vers la"gamification" du tennis (de "gaming", jeu vidéo). A l'heure des réseaux sociaux, la Babolat Play incite aussi le joueur à partager son score et le comparer à celui d'autres personnes ou même à celui de professionnels ayant eu la raquette entre les mains.

Ce sont les pros qui ont d'ailleurs permis de calibrer certaines données. La puissance du service (mesurée en pourcentage et non en km/h pour des raisons techniques) est ainsi indexée sur celle de l'Américain Andy Roddick, dont le service a plusieurs années durant été le plus rapide au monde, allant jusqu'à atteindre 249 km/h. Alors que le niveau d'effet est indexé sur celui de Rafael Nadal, "égérie" de Babolat et fidèle compagnon de l'entreprise lyonnaise depuis ses 15 ans.

Concurrence rude

Le soutien des joueurs professionnels, Jo-Wilfried Tsonga,  le désormais numéro deux français, en tête, sera un avantage de poids pour Babolat dont la raquette connectée arrive en Europe dans un contexte concurrentiel fort. Il existe d'ores et déjà des systèmes pour obtenir une raquette connectée : le Personnal Coach d'Artengo (Décathlon), qui se fixe sur la raquette), l'anti-vibrateur se fixant sur le cordage de Shots Stats (uniquement en pré-commande via le projet Kickstarter), le Smart Tennis Sensor de Sony  (sortie prévue au seul Japon fin mai) et le Zepp Sensor, qui se placent tous deux sous le manche de la raquette.

Babolat se distingue en étant la seule raquette connectée, avec les avantages et inconvénients qui vont avec, comme l'obligation de garder une seule et même raquette, et son prix de 399 euros, bien plus élevé que les autres (entre 100 et 150 euros). Un tel montant s'explique par l'objet en lui-même qui est avant tout une raquette, dont la version standard coûte déjà quelque 150 euros.

Cette concurrence ne semble d'ailleurs pas inquiéter la marque française, qui s'en réjouit au contraire et l'accueille comme une "bonne nouvelle", qui "permettra l'expansion du marché" tout en "rassurant sur la direction à prendre". L'entreprise française a d'ailleurs déjà rencontré Sony, même si aucun partenariat n'est à venir. Mais qui sait, peut-être pourra-t-on un jour jouer sur la future PlayStation avec ses propres statistiques de tennisman, durement acquises sur le cours au fil des entraînements.

Laszlo Perelstein

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