Actions de groupe : La Quadrature du Net déclare la guerre aux GAFAM

L'association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet lance un appel à signature pour déposer des plaintes collectives contre les GAFAM - Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. La Quadrature du Net veut dénoncer le modèle économique de ces géants d'Internet, modèle qui repose en tout ou partie sur la collecte de données personnelles.
Anaïs Cherif
Facebook vends du temps de cerveau disponible à des annonceurs, selon Arthur Messaud, juriste à la Quadrature du Net.
Facebook "vends du temps de cerveau disponible à des annonceurs", selon Arthur Messaud, juriste à la Quadrature du Net. (Crédits : DADO RUVIC)

Les GAFAM sont dans le viseur de La Quadrature du Net. L'association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet lance ce lundi un appel à signature pour former des actions de groupe contre Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Le but ? Déposer des plaintes collectives auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) le 25 mai prochain. La date n'a pas été choisie au hasard : elle signe l'entrée en vigueur du fameux Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui consacre de nouveaux droits pour les internautes.

"Nous voulons dénoncer le modèle économique des GAFAM. Ces acteurs dominants centralisent Internet. Avec l'achat de données personnelles, ils ont détruit le web", assure Arthur Messaud, juriste à La Quadrature du Net, partant du postulat que l'Internet doit être ouvert, basé sur un réseau décentralisé, pour favoriser le débat d'idées.

La Quadrature du Net vise douze services :

  • Google Search; Gmail, YouTube, Android (qui appartiennent tous à Google)
  • iOS, le système d'exploitation d'Apple
  • Facebook et ses filiales, WhatsApp et Instagram
  • Amazon
  • Outlook, Skype et LinkedIn (propriétés de Microsoft)

Promouvoir le consentement explicite

L'association va fonder son argumentation juridique sur le consentement explicite, nouvelle notion définie par le RGPD. Dans le cadre du nouveau règlement, l'utilisateur devra donner un accord non ambigu pour la collecte et l'exploitation de ses données. S'il refuse, il devra tout de même pouvoir accéder au site concerné, dans la mesure du possible. Ce qui n'est pas le cas actuellement : de nombreux acteurs imposent d'accepter l'exploitation des données personnelles - dans des termes souvent peu clairs - sous peine de se voir refuser l'accès au service.

"Le consentement devra être libre : il ne pourra plus être donné sous la menace - ou la contrainte - de ne pas accéder à un service", commente Arthur Messaud.

Lire aussi : RGPD : neuf notions essentielles à retenir

D'ici au 25 mai, l'association veut s'attarder toutes les semaines sur le modèle économique de chaque géant visé par le recours collectif. En plein scandale Cambridge Analytica, La Quadrature du Net s'attelle en premier lieu à Facebook.

Ce réseau social est "la caricature du modèle économique que nous voulons dénoncer", estime Arthur Messaud. "Selon Facebook, tout peut être vendu, même nos données personnelles et nos libertés fondamentales."

Le message est clair : alors que la contestation anti-GAFAM gagne du terrain dans l'opinion, les défenseurs de la vie privée en ligne comptent sauter sur la moindre opportunité -ici l'entrée en vigueur du RGPD- pour tenter de les affaiblir.

Anaïs Cherif

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Commentaire 1
à écrit le 17/04/2018 à 8:56
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Notre minable consortium financier européen s'est totalement fait dépasser par manque d'investissement de nos milliardaires et du coup maintenant elle gémie, d'ailleurs elle ne sait faire plus que ça, gémir. "Hâte toi déclin !" Nietzsche

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