En 2010, 94 millions de personnes dans le monde sont passés par Paypal pour réaliser leurs achats en ligne, dont 4 millions en France. Le tout représente un volume de 92 milliards de dollars. "Dépasser les 150 milliards de dollars d'ici 2013", c'est l'objectif du groupe, a répété ce mardi Alexandre Hoffman, le PDG de Paypal France à l'occasion d'une conférence de presse. Mais doubler de taille implique d'élargir son champ d'intervention. Aussi Paypal entend-il tirer profit des quatre tendances qui "révolutionnent le commerce".
Le mobile tout d'abord. Ou plus exactement le paiment sur mobile ou M-Commerce. Les ambitions sont fortes dans ce domaine puisqu'après avoir enregistré un volume de paiements de 750 millions de dollars en 2010, Paypal prévoit de tripler ce chiffre cette année. Le groupe profite notamment de la croissance qu'eBay, sa maison-mère, enregistre en matière de M-Commerce (2 milliards de dollars en 2010, 4 milliards attendus en 2011).
Pour les biens numériques (presse, musique, jeux,....), Paypal a mis en place en 2010 une nouvelle version "plus fluide" qui évite à l'utilisateur d'ouvrir une nouvelle fenêtre pour réaliser sa transaction et surtout il n'a plus besoin de taper systématiquement son mot de passe. Une simplification compensée par un renforcement en amont du système de sécurité, assure toutefois Alexandre Hoffman.
Pas question non plus pour Paypal d'ignorer Facebook; surtout depuis que le trafic du plus célèbre des réseaux sociaux a dépassé celui de Google. Paypal essaie donc de s'immiscer dans les transactions réalisées au sein de Facebook- baptisées F-Commerce. D'autant moins facile que Facebook a mis en place un système de monnaie virtuelle, les "Facebook credits" achetés à un guichet virtuel et dépensés dans des jeux ou applications proposés sur le réseau. "Je ne crois pas à la monnaie virtuelle car on impose ainsi au consommateur d'avoir plusieurs portefeuilles" répond le dirigeant qui plaide plutôt pour un portefeuille universel. Pour l'heure en France, La Redoute a lancé la première boutique intégrée sur Facebook avec Paypal.
Mais tout l'enjeu pour le groupe est également de se tourner vers le paiement physique; c'est-à-dire ne pas passer par Internet mais être directement dans une boutique et régler son achat avec son téléphone et non plus avec son portefeuille. Un usage possible en installant sur les téléphones une application dédiée comme par exemple la communication en champ proche, ou NFC ("near field communication"). "Le NFC va jouer un rôle", estime Alexandre Hoffman et qu'il s'agisse de cette technologie ou une autre, Paypal y voit un grand potentiel "dans un horizon à 10 ans".
Starbucks pour commencer
En attendant, Paypal tente déjà le coup aux Etats-Unis avec la chaîne de magasins Starbucks depuis fin janvier. Les quelques 7.000 boutiques du pays sont ainsi équipées de terminaux spécifiques. Le consommateur doit pour sa part avoir téléchargé l'application '"Starbucks Mobile Card" sur son smartphone (iPhone ou son BlackBerry). Ce dernier recharge alors "Starbucks Card" via Paypal, passe sont téléphone sur un code barre et effectue ainsi son achat sans sortir un centime sonnant et trébuchant. En France en revanche, des expériences pilotes doivent être mises en place cette année. Mais pour accélérer tout cela, des partenariats avec les opérateurs mobiles semblent nécessaires. "Ce sont des partenaires potentiels", répond simplement Paypal.
Rappelons néanmoins que début février, Bouygues Telecom, Orange et SFR ont annoncé la naissance de Buyster, une coentreprise à laquelle s'est également associée Atos Origin. La solution qui se positionne d'emblée comme un concurrrent de Paypal doit permettre à un internaute, abonné auprès d'un opérateur mobile, de faire ses emplettes en ligne sans avoir à saisir ses coordonnées bancaires.
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