Philips accuse sa plus forte perte trimestrielle depuis dix ans

Philips a accusé une perte nette de 1,35 milliard d'euros au deuxième trimestre, du jamais vu depuis dix ans. Le groupe néerlandais, dont la division "éclairage" ne joue plus son rôle de relais de croissance, a annoncé un nouveau plan de réduction des coûts, de 500 millions d'euros.
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Philips n'avait pas menti. Le 22 juin, le conglomérat néerlandais avait lancé une sévère alerte sur ses résultats du deuxième trimestre. De fait, le groupe a clos la période avril-juin sur une perte nette de 1,3 milliard d'euros, la plus lourde perte trimestrielle jamais accusée par le Néerlandais depuis dix ans. Pour mémoire, ce dernier avait dégagé un bénéfice net de 262 millions d'euros au deuxième trimestre 2010.

A l'origine de cette contre-performance : des dépréciations d'actifs, qui s'élèvent à 1,4 milliard d'euros et concernent les divisions éclairage et santé, autrement dit les deux relais de croissance du groupe. Depuis quelques années, celui-ci se désengage en effet de l'électronique grand public, comme l'a illustré la vente de sa branche téléviseurs en avril, pour se développer sur les marchés à priori plus porteurs de l'électronique professionnelle (imagerie médicale) et de l'éclairage.

Mais ce secteur ne joue plus son rôle de relais de croissance. Frans van Houten en personne, le patron de Philips, a jugé "décevants" les résultats du pôle éclairage, avec une marge (avant impôts, intérêts et amortissements) de 4,6% au deuxième trimestre, contre 12,6% un an auparavant.

Tout numéro un mondial de l'éclairage qu'il soit, Philips commence à subir la concurrence des fabricants asiatiques de composants électroniques comme Panasonic et Samsung dans la technologie des LED (diodes électroluminescentes), ainsi que celle des enseignes de grande distribution dans le marché des lampes à basse consommation. A quoi s'ajoutent des difficultés conjoncturelles, comme la frilosité des consommaeurs en Europe de l'Ouest et la mauvaise tenue du marché de la construction dans l'ensemble des pays matures.

Résultat des courses, le groupe a annoncé un nouveau programme de réduction des coûts, de 500 millions d'euros. Ce qui devrait lui permettre de tenir son objectif 2013, à savoir une marge de l'ordre de 12%. Enfin, face à un cours de Bourse en chute de 20% depuis son arrivée aux commandes du groupe, début avril, Frans van Houten a annoncé un programme de rachat d'actions de deux milliards d'euros. Histoire de rentrer quelque peu en grâce auprès des investisseurs.

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