BlackBerry n'est finalement plus à vendre !

La groupe canadien va lever un milliard de dollars et continuer d'exister sous sa forme actuelle selon un communiqué officiel. Ce lundi marquait la date limite de dépôt des offres de reprise du fabricant de téléphones.
Vendredi, le titre a clôturé à 7,77 dollars et des analystes, comme ceux de la maison de courtage Jefferies, n'écartent pas la possibilité que Fairfax ramène finalement son offre à 7 dollars.

Surprise en ce jour J pour Blackberry: le fabricant canadien de smartphone renonce à se vendre au fonds d'investissements Fairfax. Il va lever un milliard de dollars pour continuer sous sa forme actuelle et l'équipe dirigeante devra être remplacée suite au départ de l'actuel Président Directeur Général (PDG) Thorsten Heins, annonce un communiqué du groupe publié ce lundi, citant des sources proches du dossier. Ce 4 novembre marquait la date limite pour la confirmation officielle des offres de reprise. L'ancien fleuron canadien du smartphone devait voir se clarifier les intentions de son premier actionnaire Fairfax à son égard.

Le 23 septembre dernier, BlackBerry et Fairfax avaient pourtant signé une "lettre d'intention" en vue de son rachat pour 4,7 milliards de dollars américains mais cette proposition a été accueillie fraîchement par le marché. Elle prévoyait que BlackBerry soit retiré de la Bourse. Preuve du scepticisme des investisseurs à l'égard de la capacité de Fairfax à trouver les financements, depuis que ce dernier a fait part de ses intentions, l'action de BlackBerry est restée largement sous les 9 dollars qu'il propose.

Vendredi, le titre a clôturé à 7,77 dollars et des analystes, comme ceux de la maison de courtage Jefferies, n'écartaient pas la possibilité que Fairfax ramène finalement son offre à 7 dollars.

Une "lettre d'intention" de Fairfax approuvée par BlackBerry

Ce refus de vente est d'autant plus surprenant que plusieurs repreneurs potentiels  s'étaient manifesté depuis que le Wall Street Journal a annoncé début septembre que le fabricant canadien de smartphone était en quête d'un repreneur et prêt à se vendre aux enchères.

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Il y a d'abord eu l'offre de Fairfax le 23 septembre. Un communiqué de BlackBerry indiquait alors que le fonds Fairfax Financial - qui détenait d'ores et déjà 10% du capital- allait lancer une offre publique sur le reste des titres qu'il ne possède pas, selon une lettre d'intention approuvée par le conseil d'administration du groupe.

>> BlackBerry se fait racheter par un fonds canadien pour 4,7 milliards de dollars

Le 5 octobre, l'agence Reuters affirmait que la piste de la vente par appartement était privlégiée. Selon l'agence, il était question de vendre le portefeuille de brevets de BlackBerry et à son système de messagerie sécurisé, à des marques comme Google, Cisco, Intel, l'allemand SAP et les sud-coréens Samsung et LG.

>> BlackBerry pourrait vendre ses brevets et son système sécurisé à Google, SAP ou Cisco

Les co-fondateurs sur le coup

Puis le 11 octobre, on apprenait que Mike Lazaridis et Douglas Fregin, deux co-fondateurs de BlackBerry, avaient conclu un accord et examinaient la possibilité de déposer une offre conjointe de rachat du groupe.

>> BlackBerry: une nouvelle offre de reprise étudiée par... deux de ses fondateurs

Le 18 octobre, nouvelle rumeur: le fabricant informatique chinois Lenovo venait d'être autorisé à examiner de près les comptes du canadien en difficultés BlackBerry selon le Wall Street Journal. Si Lenovo jouit d'une capacité d'investissement non négligeable, il part toutefois avec un handicap : il n'est pas canadien. En effet, une offre chinoise pourrait susciter des réserves au sein du gouvernement, qui peut opposer un veto aux prises de contrôle de sociétés canadiennes par des entreprises étrangères s'il les juge contraires à l'intérêt national.

>> Le chinois Lenovo se branche à son tour sur la reprise de BlackBerry

Enfin, le 30 octobre, le Wall Street Journal affirmait que des dirigeants du groupe canadien  avaient rencontré quelques jours auparavant des représentants de Facebook pour évaluer l'intérêt d'une offre de reprise.  Pour Facebook, acheter BlackBerry pourrait être un moyen de commercialiser directement ses propres appareils et de diminuer sa dépendance à l'égard des constructeurs de téléphons. Mais les dirigeants du réseau social ne faisaient alors aucun commentaire et n'apportaient aucune confirmation de leurs intentions.

>> Facebook serait entré en contact avec BlackBerry

Samsung en embuscade?

Le fonds d'investissement américain Cerberus a bien manifesté son intention pour l'acquisition du groupe au début octobre, mais n'a pas confirmé par la suite.

Le PDG de Fairfax, Prem Watsa, n'a rien fait pour clarifier le jeu vendredi 1er novembre lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. "Nous ne pouvons faire de commentaires sur BlackBerry puisque nous avons fait une offre sur l'entreprise", a-t-il dit, au moment où Fairfax annonçait une perte nette de 571 millions de dollars au troisième trimestre.

Un analyste interrogé par l'Agence France Presse (AFP), Carl Simard, gestionnaire de fonds de placement chez Medici et spécialiste des technologies, s'est dit persuadé depuis le début que Fairfax entretient sciemment le doute sur ses capacités financières à boucler l'opération pour éviter de faire "monter les enchères". Selon lui, Fairfax n'était qu'un acquéreur "intermédiaire" et l'acquéreur "stratégique" qui se profilait derrière n'était autre que Samsung, "parce qu'il est le seul aujourd'hui des quatre (grands avec Apple, Google et Microsoft) à ne pas contrôler son système d'exploitation". Samsung utilise le système Android de Google.

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Commentaires 2
à écrit le 05/11/2013 à 14:07
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Des avocats étudient certainement les conséquences des ces manipulations de titres. Black pompe sans vergogne un peu d'argent extérieur aux spéculateurs transformés en pigeons. Comme celle de Dell la marque gagne à sortir de la bourse pour que ses di...

à écrit le 04/11/2013 à 19:59
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Je trouve amusant que les Canadiens soient piégés par leur propre piège :-) C'est pas tellement que Blackberry ne voudrait pas être rachetée, mais plutôt le fait que les lois canadiennes rendent extrêmement difficile l'entrée au capital d'entreprises...

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