Depuis quelques mois, les jeunes Français titulaires de la carte d'étudiant se voient proposer une application mobile qui remplace petit à petit le titre matériel. L'un des deux fabricants en Centre-Val de Loire de ce « sésame » estudiantin avec la société également tourangelle Horoquarz, Cap monétique, a d'ores et déjà intégré plusieurs fonctionnalités dans sa version dématérialisée. Directement depuis leur smartphone, les étudiants peuvent ainsi accéder à leur planning de cours et à la disponibilité des salles. L'application leur permet également de connaître le solde de leur porte-monnaie électronique Izly ou encore leur quota disponible de photocopies. Enfin, elle donne un accès direct dans certains campus.

« Le dispositif dématérialisé proposé par Cap monétique a vocation à s'enrichir largement en 2023, assure Barbara Billac, directrice générale de l'entreprise et fille du fondateur historique, Ghislain Moreau. A court terme, la mini application actuelle permettra aux étudiants d'accéder à l'ensemble des services disponibles au sein  ». Le groupe a également lancé l'année dernière une application digitale pour réserver à distance des salles de mairies, avec pour premiers clients les villes de Quimper et de Cholet. Le même dispositif destiné à remplacer les cartes à puces pour le lavage automobile reste en revanche encore peu utilisé par les consommateurs. Un revers, associé aux restrictions d'eau en raison de la sécheresse, qui pousse le fabricant à investir d'autres domaines comme les hôpitaux.

Constitué en 1994 à Descartes, dans le sud de l'Indre-et-Loire, le groupe Cap monétique fédère huit sociétés opérant dans quatre secteurs principaux. Sedeco, créée en 1979, ainsi que Cartax, proposent des solutions d'impression, notamment pour les photocopies dans les universités, les écoles et les entreprises. Ce pôle compte aussi DMS, éditeur à destination des ateliers de reprographies racheté en 2020. AD Carte ainsi que Moneparc sont quant à elles spécialisées dans le contrôle d'accès aux parkings et aux espaces équipés de portiques électroniques. La fabrication de badges et d'automates de lavage automatique constitue les deux derniers champs d'expertise de Cap monétique avec les sociétés Monecarte et EAS. Le groupe a aussi ajouté la structure mancelle Dialog à son portefeuille. ll y a trois ans, centrée sur la billetterie digitale pour manifestations sportives.

Avec un effectif de 115 salariés, Cap monétique a réalisé 15 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022. Il vise un objectif de croissance de l'ordre de l'ordre15%, d'ici 2025.

Collectivités et centres commerciaux dans le viseur

Le groupe tourangeau, dont les cartes multi-services sont déjà en service depuis 2022 dans les hôpitaux de Niort dans les Deux Sèvres, de Metz Thionville en Moselle et de Salins-les-bains dans le Jura, compte d'une part développer ce marché avec un objectif d'une dizaine de centres hospitaliers équipés à la fin de l'année. Le marché des centres de vacances du CSE de la SNCF, une dizaine au total, a d'autre part été gagné par Cap monétique qui a commencé à les équiper depuis le dernier trimestre 2022. « L'objectif de la SNCF est d'éviter à l'avenir toute circulation d'argent dans ses centres, précise Barbara Billac. Grâce à nos cartes, les estivants pourront notamment utiliser les laveries mais aussi payer leur restauration ». Sur ce créneau du tourisme outdoor, le groupe prospecte actuellement les grands acteurs privés comme les clubs Belambra, ainsi que les opérateurs de camping de taille suffisamment importante.

Cap monétique teste enfin deux nouvelles cibles. En premier lieu, il expérimente depuis un an ses solutions de paiement pour les toilettes publiques des centres commerciaux, à l'instar d'Euralille. Le groupe serait d'ores et déjà en discussion avec cinq ou six autres lieux, comme le CNIT à la Défense et Forum des Halles dans la Capitale. Cap monétique déploie en second lieu une démarche d'audit des besoins des habitants à l'échelle des villes de toutes tailles. En partenariat avec l'Association pour le développement des usages numériques dans les territoires (ADCET), la société a embarqué début 2023 les agglomérations de Strasbourg et de Rennes comme Beta testeurs de ses solutions. A la clé, la mise à disposition de « pass citoyens » pour accéder à l'ensemble des services proposés aux habitants, comme les déchetteries, les bibliothèques ou les musées. Un marché exponentiel tant les applications sont variées, mais où la PME se heurte aux géants de la monétique comme Orange.