Santé : le fonds pour soutenir l'innovation n'est "pas à la hauteur des enjeux"

La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé le lancement d'un fonds d'investissement public doté de 100 millions d'euros pour soutenir les start-ups qui peinent à faire commercialiser leurs produits, faute de capitaux. Plusieurs acteurs privés estiment que la somme est insuffisante et dénoncent des barrières administratives plombant l'innovation.
Les groupes pharmaceutiques ont salué l'annonce, par la ministre Marisol Touraine, de la création d'un fonds d'investissement pour les start-ups innovantes dans le domaine de la santé mais dénoncent les contradictions du gouvernement.

Eviter aux startups de traverser une "vallée de la mort financière". Tel est l'objectif du fonds d'investissement public de 100 millions d'euros, annoncé ce lundi 5 octobre par la ministre de la Santé Marisol Touraine, en faveur des entreprises innovantes en matière de santé. Le fonds, qui entre dans le cadre des Programmes d'investissements d'avenir (PIA) sera mis en place "dans les prochaines semaines", a précisé la ministre.

 Des besoins en capitaux

"Les start-up françaises se heurtent malheureusement trop souvent à la "Vallée de la mort" financière avant de parvenir à la commercialisation. Faute de capitaux suffisants, elles s'essoufflent dans une recherche permanente de financement", a déclaré la ministre dans un discours prononcé à l'occasion de l'inauguration d'une start-up, Eligo Bioscience, qui entend développer une nouvelle génération d'antibiotiques "intelligents".

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Difficultés administratives persistantes

"Nous nous en réjouissons", a réagi le PDG du groupe pharmaceutique Ipsen et du G5 santé, Marc de Garidel. "Mais en prenant certaines mesures de réglementation qui ne sont pas en cohérence avec l'innovation, il y a une certaine contradiction (du gouvernement) entre la volonté et les actes", a-t-il déploré.

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"En France ce qui marche très bien c'est aider les entreprises à innover. Ce qui marche moins bien, c'est l'accès au marché commercial, en raison de difficultés administratives comme les négociations sur les remboursements de ces produits par l'assurance-maladie, a taclé Yves L'Epine, le directeur général de Guerbet, groupe de produits de contraste pour l'imagerie médicale.

Le président de l'association France Biotech, Pierre-Olivier Goineau, un tel fonds de 100 millions d'euros "n'est pas à la hauteur des enjeux" pour les quelque 150 start-up dans la santé qu'il faudrait financer, a-t-il dit lundi soir à l'AFP. Selon lui le vrai sujet serait plutôt de permettre l'éclosion en France de davantage de fonds de capital-risque de stature internationale, pour pouvoir financer et développer ces jeunes entreprises: "Il faut surtout s'atteler à faire en sorte que l'argent privé revienne dans le champ de l'investissement à risque".

(Avec AFP)

Publié le 05/10/2015 à 19:14. Mis à jour le 06/10/2015 à 09:47.

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Commentaires 6
à écrit le 06/10/2015 à 13:30
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pantalonnade ridicule! ils ont demoli le capital investissement, vomissent sur les investisseurs a longueur d'annees, expliquent qu'un investissement se doit d'etre ' pas rentable' ' ce qui est juste', puis decouvrent la bouche en coeur qu'il n'y a...

à écrit le 06/10/2015 à 12:22
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Pas le moindre petit mot sur la grève des médecins. Non événement sans doute : le tout numérique fera très bien tout ça sans eux, comme il l' a fait pour vous. Au revoir la Tribune.

à écrit le 06/10/2015 à 11:33
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de la poudre aux yeux y a pas argent sauf pour alimenter l europe et ces banques qui donne des notes et ces labos qui profite sur le dos des malades car en plus ils ont de l argent du téléton .voila ou va l argent . les politiques vont finir par no...

à écrit le 06/10/2015 à 9:11
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Depuis plus de 20 ans, les gouvernements RPR UMP SOCIALOS UDI RIPOUBLICAINS déversent des flots d'argents sur fond d'endettement de la France dans les caisses des voyous de la finance qui trustent les laboratoires et la production de médicaments foir...

à écrit le 06/10/2015 à 6:38
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Encore de l'économie dirigée Made In Socialiste ...! si les résultats ressembleront au fiasco ..., de l'invention bluffante Montebourg , du ministère du redressement productif ,qui n'a jamais rien produit ni redresser ,nous devons dés maintenant ...

à écrit le 06/10/2015 à 0:31
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Les start-up sans capitaux doivent avoir un problème de crédibilité alors le contribuable paiera. La France en est restée là. On imagine déjà les gaspillages, les copinages et les abus que ce système étatisé va donner. Lamentable comme toujours. Ce p...

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