David Layani, le patron de Onepoint, déboule au conseil d'administration d'Atos

Le groupe informatique français a annoncé l'entrée dans son conseil d'administration de David Layani, président de Onepoint, actionnaire de référence d'Atos depuis novembre avec 11,4% du capital.
David Layani, patron de Onepoint
David Layani, patron de Onepoint (Crédits : DR)

Nouveaux changements chez Atos. Ce jeudi, au lendemain de l'annonce de l'échec des négociations avec Daniel Kretinsky concernant la vente de Tech Foundations, le groupe informatique français a annoncé l'entrée dans son conseil d'administration de David Layani, président de Onepoint, actionnaire de référence d'Atos depuis novembre avec 11,4% du capital. Présidente de LB Associés, Helen Lee Bouygues a également été nommée pour représenter Onepoint.

« David Layani a dirigé la croissance de Onepoint en France et à l'étranger depuis 2002 et apporte à Atos sa vision et son expertise de l'industrie de la tech et de la transformation digitale », explique Atos dans son communiqué.

Le conseil d'administration a par ailleurs approuvé la nomination de Mandy Metten en qualité d'administratrice représentant les salariés.

Pour rappel, Onepoint, était entré au capital avec une ambition forte : pousser la direction à renégocier l'accord avec Daniel Kretinsky à des conditions « significativement améliorées » et obtenir trois sièges d'administrateur, sans envisager toutefois de prendre le contrôle d'Atos.

Report de la publication des résultats annuels

Ces annonces interviennent alors que le groupe, en grande difficulté financière, a reporté la publication de ses résultats annuels au 20 mars, dans l'attente d'une certification indépendante des comptes de l'entreprise. En attendant le 20 mars, le groupe a annoncé dès mercredi que son chiffre d'affaires en 2023 s'élevait à près 10,7 milliards d'euros, contre 11,3 milliards en 2022, et que sa marge opérationnelle était de 4,4% sur l'exercice.

Avec la fin des négociations entre Atos et la société EPEI de Daniel Kretinsky, l'avenir du groupe plonge un peu plus dans le flou. Le projet de restructuration, entamé avec la scission d'Atos en deux entités annoncée à l'été 2022, patine, et son action a été dévaluée de plus de 70% depuis le début d'année. Elle a fini en hausse de 4,06% mercredi à la Bourse de Paris, à 2,41 euros. L'entreprise a renoncé début février à une augmentation de capital à hauteur de 700 millions d'euros.

Tech Foundations, qui regroupe les activités historiques d'infogérance, reste en vente, a précisé auprès de l'AFP une source proche du dossier. Pour l'instant, aucun autre repreneur ne s'est fait officiellement connaître, les discussions menées avec Daniel Kretinsky faisant l'objet d'une clause d'exclusivité.

Cet abandon pourrait provoquer la mise en marche d'autres projets de cession. En octobre, Atos avait indiqué que « si l'opération avec EPEI n'[avait] pas lieu, le groupe devra[it] accéder aux marchés de capitaux (dettes et actions) ou envisager la vente d'actifs supplémentaires, afin d'assurer une liquidité adéquate pour faire face aux échéances de la dette en 2025 ».

Cessions cruciales

Le projet de vente à Airbus des activités Big Data & Security (BDS), dévoilé début janvier, est quant à lui toujours en cours, les deux parties ayant entamé une phase de due diligence (consultation des comptes). Ces cessions sont cruciales pour Atos, dont le niveau d'endettement affole les investisseurs, avec 3,65 milliards d'euros d'emprunts et obligations à rembourser ou refinancer d'ici fin 2025.

Dans son communiqué publié mercredi, Atos a précisé que son flux de trésorerie disponible pour le second semestre « s'est élevé à -109 millions d'euros » et que son endettement financier net était « de 2.230 millions d'euros en fin d'année 2023 ».

Afin de se refinancer auprès de ses créanciers, le groupe a annoncé début février la nomination d'une mandataire ad hoc, Hélène Bourbouloux, qui s'est notamment chargée des dossiers Casino et Orpea. Celle-ci s'est vu confier la mission de négocier avec 22 établissements bancaires, sous l'œil attentif de Bercy. Atos possède en effet des supercalculateurs, notamment utilisés dans le secteur de la défense et le nucléaire, qui posent des enjeux de souveraineté.

« Nous suivons étroitement les négociations avec les financeurs du groupe », a indiqué la secrétaire d'État chargée du Numérique, interrogée à l'Assemblée nationale mercredi. Marina Ferrari a répété que la situation d'Atos était « étroitement surveillée » par le gouvernement.

Une mission d'information sénatoriale s'est également emparée du sujet et a déjà débuté avec des auditions à huis clos. Les dirigeants actuels, Jean-Pierre Mustier (président) et Paul Saleh (directeur général) seront entendus en public le 10 avril.

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Commentaires 3
à écrit le 01/03/2024 à 7:34
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Décidément seul Thierry Breton sort gagnant de toutes les entreprises qu’il a gèrè.

à écrit le 29/02/2024 à 9:57
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Grandeur et décadence D'ATOS !

à écrit le 29/02/2024 à 9:39
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Il ressemble à SBF !

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