
Entre 80 et 90 milliards de dollars ! C'est, selon le Wall Street Journal, l'incroyable valorisation d'OpenAI, la startup californienne qui détient ChatGPT. Soit trois fois plus qu'il y a un an au moment du lancement en novembre 2002 de cette interface d'intelligence artificielle (IA) générative, dont le succès a popularisé cette technologie.
Aujourd'hui, son fondateur, Sam Altman envisage de céder une partie du capital, détenu à 49% par Microsoft, qui a investi 10 milliards de dollars dans la startup. Plus qu'une augmentation de capital, OpenAI compte autoriser ses employés à vendre leurs actions.
Les prévisions financières dopent la valorisation. La startup a indiqué à des investisseurs qu'elle tablait sur un milliard de dollars de chiffre d'affaires cette année et plusieurs milliards en 2024.
Evaluée à 29 milliards de dollars avant le lancement de ChatGPT
En février dernier, OpenAI était évaluée à 29 milliards de dollars, « alors qu'on estime qu'elle a perdu 500 millions de dollars » en 2022, avait alors noté Wayne Hu, associé au sein de la société de capital investissement SignalFire.
Depuis, OpenAI est devenue une véritable star de la Silicon Valley. Les capacités impressionnantes de la dernière génération d'IA, capable de produire du texte, des images, du code ou des sons sur simple requête en langage courant, ont conquis des millions de personnes, et la renommée de cette entreprise a explosé. Surtout, le groupe de Windows, de Microsoft 360 et de Bing a intégré de nombreuses fonctionnalités d'IA générative dans ses logiciels, pour les transformer en « copilotes » des utilisateurs.
De nouvelles fonctionnalités payantes
OpenAI a aussi renforcé ces services. Les abonnés à ChatGPT Plus, la version payante du chatbot (20 dollars par mois) vont bientôt pouvoir « converser » avec l'interface ou encore lui soumettre des images. Ils pourront, par exemple, prendre une photo d'un monument et « avoir une conversation avec ChatGPT sur l'histoire du bâtiment, ou encore montrer au logiciel ce qu'il y a dans leur frigo pour qu'il leur propose une recette », suggère OpenAI dans un communiqué. Autres cas d'usages possibles selon la start-up: aider ses enfants à faire leurs devoirs (en prenant une photo d'un problème de maths par exemple) ou encore demander au chatbot de leur raconter une histoire avant de dormir.
La startup vend aussi des licences aux entreprises qui veulent utiliser son modèle de langage pour construire leurs propres applications d'IA générative. Spotify a ainsi annoncé en début de semaine un partenariat avec OpenAI pour traduire les podcasts directement avec de l'IA.
Amazon a investi des milliards dans une rivale d'OpenAI, Google fait évoluer Bard
Les géants de la technologie ne regardent pas passer le train. Amazon a annoncé lundi jusqu'à quatre milliards de dollars d'investissement dans Anthropic, une rivale d'OpenAI qui a développé son propre chatbot, Claude, suivant des principes éthiques réputés plus stricts que ceux appliqués à ChatGPT. Les développeurs et ingénieurs du géant du e-commerce vont pouvoir, grâce aux modèles d'Anthropic, incorporer des capacités d'intelligence artificielle et créer de nouvelles expériences sur internet pour les clients d'Amazon, à travers toutes ses activités, indique la compagnie dans son communiqué. De son côté, Anthropic va utiliser les puces d'AWS, développées spécifiquement pour la création de modèles d'apprentissage machine, et accélérer le développement de futurs modèles de chatbot.
Google a par ailleurs annoncé que Bard, son chatbot d'intelligence artificielle générative, pourrait désormais se connecter à d'autres services de l'entreprise - boîte mail, YouTube, Maps (cartographie), etc - un pas de plus dans la course au déploiement de cette technologie. « Par exemple, si vous préparez un voyage dans le Grand Canyon (un projet qui mobilise plusieurs onglets), vous pouvez demander à Bard d'aller récupérer les dates qui marchent pour tout le monde dans Gmail, chercher des vols et hôtels, vérifier le trajet pour l'aéroport dans Google Maps et même regarder des vidéos tirées de YouTube sur des activités à faire sur place - le tout dans la même conversation », explique un communiqué du groupe américain. La course à l'IA est internationale. Fin août, le géant chinois de l'internet Baidu a ainsi lancé son robot conversationnel Ernie Bot, uniquement disponible pour le marché chinois dans un premier temps.
(Avec AFP)
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