L'emblématique directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) Guillaume Poupard a quitté son poste le 31 décembre, après presque 9 ans de service. Mais l'intérim n'aura pas duré longtemps, le voilà déjà remplacé. Lors du conseil des ministres de ce mercredi 4 janvier, le gouvernement a nommé Vincent Strubel, un ancien de la maison, pour lui succéder.
15 ans d'expérience au sein de l'Anssi
Vincent Strubel arrive en terrain connu, puisqu'il a lui-même travaillé pendant 15 ans au sein de l'agence, dont plus de 5 ans en tant que sous-directeur expertise entre octobre 2014 et juillet 2020.
Ce polytechnicien et ingénieur des Mines l'avait ensuite quittée pour prendre la direction de l'Opérateur des systèmes d'information interministériels classifiés (Osiic), créé au même moment. Sous l'autorité du Secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale (SGDSN) comme l'Anssi, cette agence composée de plus de 300 employés a notamment pour mission la gestion des moyens de communication classifiés du président et du gouvernement, de leur conception à leur mise en œuvre.
Inconnu du public, Vincent Strubel hérite d'un rôle que Guillaume Poupard a transformé pendant son mandat. Le directeur de l'Anssi est devenu le visage de la cybersécurité française et un véritable porte-parole de la politique publique. L'agence est « sortie de son bunker », et s'est ouverte vers l'extérieur, et notamment vers le privé, pendant plus de 8 ans. Le nouveau dirigeant de l'Anssi va-t-il reprendre ce rôle de figure politique ?
Des chantiers déjà en cours
Sous Poupard, les effectifs de l'agence ont plus que doublé : de 300 personnes à sa prise de poste, à 500 personnes en 2017, puis 675 en 2022, avec pour objectif d'atteindre la barre des 1.000 agents à moyen terme.
L'Anssi a aussi multiplié les politiques de certification, pour créer un écosystème d'entreprises privées de confiance. Guillaume Poupard ne cessait de le répéter : l'agence ne peut plus opérer seule face à la montée des cybermenaces, et a besoin de l'appui du privé, par exemple pour répondre à l'impressionnante croissance des cyberattaques par rançongiciel.
Parmi les chantiers en cours, Vincent Strubel va devoir orchestrer la mise en œuvre de la mise à jour de la directive européenne NiS, baptisée NiS 2, ou encore la poursuite et le renforcement des politiques de prévention à destination des entreprises et du grand public.
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