Ouganda : l’intelligence artificielle utilisée pour lutter contre le braconnage

Des chercheurs américains ont développé une intelligence artificielle pour lutter contre le braconnage, quatrième commerce illégal au monde.
Anaïs Cherif
Le braconnage est le quatrième commerce illégal au monde.

Utiliser des algorithmes pour prédire les prochaines attaques des braconniers. L'Ouganda est le premier pays en Afrique à tester une intelligence artificielle au Queen Elizabeth National Park. Milind Tambe, professeur à l'université de Californie du Sud, est parti d'un constat : « L'idée de base est que vous avez des ressources limitées, vous ne pouvez pas être partout en même temps, raconte-t-il à Quartz. Où et quand patrouiller ? »

Pour épauler les gardes forestiers, il développe depuis 2013 « Protection Assistant for Wildlife Security » (assistant de protection pour la sécurité de la faune). Avec ce système, Milind Tambe espère lutter contre le braconnage - quatrième commerce illégal au monde, derrière les armes, la contrefaçon et les êtres humains. Environ 20.000 éléphants sont tués chaque année selon le comité de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune).

125.000 données analysées

« PAWS » a permis l'analyse de 125.000 données compilées pendant une dizaine d'années par les gardes forestiers du Queen Elizabeth National Park et l'ONG Wildlife Conservation Society. Cette base de données répertorie toutes les coordonnées GPS des pièges, des restes d'animaux et autres signes de braconnage, liste National Geographic. Ces informations sont ensuite croisées pour conseiller des itinéraires de maraudes aux gardes forestiers.

Sur le terrain, « les patrouilles sont aléatoires afin de ne pas devenir prévisibles pour les braconniers », explique Milind Tambe. C'est pourquoi « PAWS » recourt à la théorie des jeux. Ce modèle mathématique permet d'évaluer le comportement qu'un être humain pourrait avoir. En fonction des résultats obtenus, il modifie les circuits pour les patrouilles.

En Chine, 1 kilo d'ivoire s'achète 1.100 dollars

Encore en phase de test, « PAWS » n'a permis aucune arrestation pour le moment, mais il a permis de détecter dix pièges pour antilopes et éléphants dans les derniers mois. Un score bien meilleur que celui obtenu habituellement, souligne Reuters. Mais avec une faible réception de réseau Internet dans le parc, les gardes pourraient avoir des difficultés à utiliser le logiciel en temps réel.

« Le braconnage des éléphants a commencé à augmenter au cours des cinq dernières années, ce qui est une préoccupation majeure, déclare à Reuters Andy Plumptre, directeur du programme Albertine Rift à la Wildlife Conservation Society, en Ouganda. Cela est lié au prix global de l'ivoire. » Très convoité en Asie, un kilo d'ivoire s'achetait environ 1.100 dollars en Chine l'année dernière, selon l'organisation Save the elephants.

Anaïs Cherif

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Commentaires 3
à écrit le 06/10/2016 à 9:49
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C'est vrai qu'on ne peut pas mettre un cornac à chaque éléphant, mais un algoritme me semble un peu limite. Faudra sans doute passer à la surveillance par drone, satellites à basse altitude, on peut imaginer l'intégration des éléphants dans un systè...

à écrit le 05/10/2016 à 9:18
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"vous ne pouvez pas être partout en même temps, raconte-t-il à Quartz. Où et quand patrouiller ?" Il suffirait de multiplier le nombre de gardiens non ? Ah mais oui c'est vrai il faut travailler plus en étant moins nombreux.

à écrit le 05/10/2016 à 9:05
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y a pas que la theorie des jeux dans la vie y a aussi les reseaux de neurones, les algorithmes genetiques, le recuit simule, les reseaux de neurons avec ou snas deep learning, la modelisation statistique, l'econometrie, le boosting, la recherche ope...

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