Carlili, la startup qui propose une location de voitures clefs en main

Un "carsitter" s'occupe du côté administratif (état des lieux, etc.) et amène la voiture au client à son domicile. Plus besoin de se déplacer, tout transite via la plateforme numérique.
Mounia Van de Casteele
Le client n'a plus besoin de se déplacer. Un "livreur", viendra lui déposer le véhicule en bas de chez lui le jour du départ, et le récupérera au même endroit (ou pas, en fonction du souhait du client), au moment du retour.

Profiter d'un service de location de voiture sans en supporter ni la paperasse ni les inconvénients. Tel est le concept développé par la jeune pousse Carlili. Une nouvelle solution de mobilité qui devrait plaire aux usagers les plus phobiques en matière administrative.

Concrètement, le client peut louer un véhicule, comme il le ferait en se rendant chez le loueur professionnel le plus proche de son domicile, mais via une plateforme baptisée Carlili. Plus besoin de se déplacer. Un "livreur", viendra le lui déposer en bas de chez lui le jour du départ, et le récupérera au même endroit (ou pas, en fonction du souhait du client), au moment du retour.

Gérer le service de A à Z

Le "carsitter" s'occupe de tout : état des lieux, contrat de location, etc. A la remise des clefs de voiture au client - dont il vérifie tout de même l'identité avec son permis de conduire qui doit être en cours de validité - le "livreur" lui fait un petit état des lieux rapide que le client n'a plus qu'à signer sur tablette numérique.

Le fondateur de l'entreprise, Vincent Moindrot, 33 ans, ingénieur de formation souhaitait réinventer l'usage de la location de voitures. Avec pour cible les ménages CSP+ dont le revenu dépasse 100.000 euros par foyer. Une cible peu adepte de la location de voiture entre particuliers type Drivy, selon lui, mais également rebutée par la location de voiture telle que proposée par les loueurs traditionnels. Il y avait donc un créneau à prendre : celui d'un service "clef en main", explique Vincent Moindrot.

"Le panier moyen est très compétitif : 38 euros pour la location d'une Smart avec une distance parcourue de 50 km pour une journée, essence comprise", précise-t-il (le carburant est offert pour moins de 450 kilomètres). Le modèle économique est simple : la startup compte une dizaine de loueurs partenaires en grande couronne. Ce qui lui permet de proposer des prix inférieurs ou alignés à ceux des loueurs de proximité comme Hertz, le service "clefs en main" en plus. Ses partenaires touchent en effet l'intégralité du prix acquitté par le client, puis en reversent une partie aux "carsitters", ainsi qu'une commission de 12% à la plateforme Carlili.

Un certain succès

Et le succès est au rendez-vous. Du moins, 95% des 250 personnes qui ont testé le service l'adorent, assure le fondateur de la startup. Alors le jeune patron a lancé officiellement son entreprise début 2016, qu'il finance grâce à des fonds propres.

Selon Vincent Moindrot, le succès repose sur la fiabilité et le professionnalisme de ce service innovant sur un segment jusque là inexploité. Il ne s'agit pas de voitures de particuliers dont on peut douter de l'état ou de la propreté, explique-t-il, mais de véhicules récents et propres, entretenus par des professionnels de l'automobile, et surtout l'offre est extrêmement fiable. A tire d'illustration, Carlili anticipe le trafic et peut suivre la voiture en temps réel grâce à un système de géolocalisation. L'entreprise ne lésine pas sur la ponctualité (sur 500 "convoyages", la plateforme déplore un seul retard de plus de 10%). Et mise beaucoup sur la flexibilité du service. Il est ainsi possible de changer d'avis sur l'horaire de retour par exemple : il suffit de prévenir la plateforme au moins une heure avant pour modifier l'heure et/ou le lieu du rendez-vous. Carlili vérifiera alors seulement que la demande est compatible avec les plannings de ses loueurs partenaires.

Si la remise du véhicule se fait de nuit, aucun problème : les "carsitters" sont équipés d'une lampe frontale fournie par la plateforme, qui les a formés pour ce type de situation.

Des livreurs auto-entrepreneurs jonglant avec les plateformes

"Les livreurs gagnent en moyenne 18 euros par convoyage, ce qui leur prend 1h30. Et peuvent toucher jusqu'à 45 euros par livraison, ce qui leur fait un revenu net horaire d'1,5 smic", assure l'entrepreneur. "Ces bikers auto-entrepreneurs sont souvent des étudiants qui cumulent plusieurs jobs", tels que livreurs pour des plateformes de FoodTech type Deliveroo. D'où l'importance de limiter leurs temps de trajet, explique-t-il.

Par ailleurs, à terme, l'objectif est de proposer aux meilleurs quelques CDD, voire des CDI. Le jeune chef d'entreprise envisage ainsi de salarier une personne sur dix.

Pour l'heure, la startup vient de rejoindre la nouvelle promotion du Welcome City Lab, l'incubateur parisien leader dans le domaine du tourisme. Et devrait annoncer une levée de fonds très prochainement.

Mounia Van de Casteele

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