"Code is bug" : la sécurité de la technologie blockchain en question

La "blockchain" ("chaîne de blocs"), technologie de stockage et de transmission d'informations sans organe de contrôle, pourrait révolutionner le paiement dans les années à venir, mais n'est pas encore tout à fait sûre, s'accordent à dire des experts et acteurs du secteur.
Laurent Lequien

Tout l'attrait de la Blockchain fait aussi son risque : rapide et économique, elle constitue une base de données comportant l'historique de tous les échanges effectués par ses utilisateurs depuis sa création, mais sans organe de régulation comme une banque centrale. Une Blockchain peut être privée, mais quand elle est publique, elle s'apparente à un grand livre de comptes où chaque transaction est cryptée et associée à un jeton (token) ou à une monnaie programmable (comme le Bitcoin).

La Blockchain, qui pourrait aussi servir à transférer d'autres actifs (titres, votes, actions, obligations...), manque cependant encore de maturité pour soutenir un nouveau système, soulignent les acteurs du secteur.

"C'est comme Elon Musk et les voyages sur Mars : on ne va pas y habiter demain, mais il faut tester dès maintenant", dit Julien Maldonato, de Deloitte, faisant référence aux ambitions du milliardaire américain, propriétaire de la fusée SpaceX.

Une technologie qui reste (malgré tout) prometteuse

Les géants financiers étudient la technologie Blockchain qui permet d'établir de façon aussi irréfutable que transparente qu'une transaction s'est réalisée entre deux parties. Mais son manque de maturité technologique et son organisation iconoclaste incitent les acteurs du paiement à la prudence.

Après le succès mitigé du bitcoin, ceux qui sont passés à côté du début de la transformation digitale redoutent peut-être de passer à côté de la Blockchain, gonflant les attentes de cette technologie, estime Didier Brouat, responsable de Payline, filiale de Monext (groupe Crédit mutuel Arkea).

Le principe de Blockchain en lui-même ne me semble pas particulièrement exposé à l'insécurité, estime de son côté Martina Weimert, du cabinet Oliver Wyman.

"C'est plutôt ce que les utilisateurs en font : y a-t-il suffisamment de participants ? Est-ce possible de dominer la chaîne, d'en prendre la majorité et d'en changer le code ?"

Les blockchains privées, réservées à un cercle restreint autorisé sont plus faciles à sécuriser, précise-t-elle.

(Avec agences)

Laurent Lequien

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