E-santé : comment Resilience veut devenir le leader de la télésurveillance contre le cancer

La pépite fondée il y a un an à peine par Céline Lazorthes (Leetchi) et Jonathan Benhamou (PeopleDoc) lève 40 millions d'euros avec l'ambition de devenir le leader européen de la télésurveillance médicale pour les patients touchés par le cancer. Elle compte faire rapidement une percée dans les hôpitaux européens.
Sylvain Rolland
Jonathan Benhamou et Céline Lazorthes, cofondateurs de Resilience.
Jonathan Benhamou et Céline Lazorthes, cofondateurs de Resilience. (Crédits : DR)

Céline Lazorthes et Jonathan Benhamou ne perdent pas de temps. Pour leur deuxième aventure entrepreneuriale après Leetchi pour la première - revendue au Crédit Mutuel Arkea en 2015 - et PeopleDoc pour le second - vendue en 2018 à un groupe américain -, les deux serial-entrepreneurs avancent vite et bien. Même s'ils découvrent un nouvel univers, celui de la santé, les deux stars de la French Tech déroulent pour l'instant leur feuille de route sans anicroche. Suite au succès rencontré en onze mois à peine sur le terrain, Resilience, leur startup spécialisée dans la télésurveillance et le suivi thérapeutique des patients atteints de cancer, lève 40 millions d'euros supplémentaires - après 5 millions d'euros d'amorçage dès sa création - pour déployer sa solution.

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Concrètement, Resilience est une plateforme dont la mission principale est la télésurveillance des patients, dans un contexte où entre 25% et 50% des thérapies, selon les cancers, se font désormais en ambulatoire. Pour ce faire, Resilience a racheté, à peine cinq mois après sa création, la startup Betterise, créée en 2013, et a désormais terminé son intégration. L'outil "permet d'établir le profil de chaque patient selon de très nombreux critères dont l'historique médical, le traitement et comment le patient y réagit", explique Céline Lazorthes, qui précise que le but de cette télésurveillance, qui est devenu depuis le 1er janvier 2022 un acte remboursé par la Sécurité Sociale, est "d'être plus réactif dans le suivi du traitement et d'anticiper les besoins du patient".

Cette télésurveillance se fait via une application, gratuite pour les patients et le personnel médical, qui se veut aussi comme un coach pour les malades. "Nous avons conçu entièrement une immense bibliothèque d'articles, de vidéos et de podcasts, réalisés avec des professionnels de santé, pour répondre de manière pédagogique à toutes les questions que se posent les patients sur leur maladie, leurs symptômes et les traitements, et les aider à vivre avec leur maladie avec des séances de méditation ou des conseils alimentaires et de sommeil", précise Céline Lazorthes. Pour l'heure, la startup a développé uniquement des contenus pour le cancer du sein mais compte à terme proposer une bibliothèque de contenus adaptés à chaque maladie.

Accélérer l'intégration dans les hôpitaux de France et d'Europe

En moins d'un an d'existence, Resilience a déjà déployé ses solutions dans les centres hospitaliers Côte Basque, de Valenciennes, au Centre de cancérologie Les Dentellières (Valenciennes), au CHU de Bordeaux, ainsi que chez Gustave Roussy, partenaire cofondateur de l'entreprise et cinquième centre de lutte contre le cancer au monde. "L'application de télésurveillance et les contenus qu'on y ajoute sont une réponse adaptée à l'explosion du nombre de cancers dans le monde, au manque de temps du personnel médical et au développement des thérapies orales prises à la maison", estime le cofondateur Jonathan Benhamou.

Ces succès ont permis d'attirer des investisseurs issus à la fois du monde la tech mais aussi de la santé. Le tour de table de 40 millions d'euros est mené par les fonds tech français Cathay Innovation (Heetch, Drivy...) et Singular. Trois fonds européens participent également à l'opération financière (Exor en Italie, Picus Capital en Allemagne et Seaya Ventures en Espagne) ainsi qu'un consortium d'acteurs de la santé dont MACSF Ventures, Vivalto Ventures, Ramsay Santé et la Fondation Santé Service.

La liste des investisseurs révèle peu ou prou les ambitions et la feuille de route de la startup. Après 5 millions en amorçage, ces 40 millions d'euros représentent un très gros premier tour de table, qui en appelle d'autres encore plus massifs pour devenir dans les prochaines années une autre licorne française dans la e-santé après Doctolib. D'autant que la présence d'investisseurs européens indique la volonté des cofondateurs de Resilience d'attaquer rapidement le marché européen, alors même que la commercialisation de leur solution débute à peine en France. "Le développement à l'international est indispensable dès le début car il va y avoir une bataille autour de la télésurveillance et on veut être le leader", explique Jonathan Benhamou, qui estime que le secteur de santé vit un tournant numérique.

Sylvain Rolland

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Commentaire 1
à écrit le 25/01/2022 à 12:55
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En mettant des caméras dans les chaines de fabrication agro-industrielles ? En effet ça marcherait mais ils voudront pas hein, pas fous les gars quand même, cupides, dangereux, profondément bêtes mais pas fous.

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