5G : Londres donne son feu vert à la participation de Huawei

Selon la presse britannique, Theresa May est en passe d’autoriser le géant chinois des équipements à prendre part au déploiement de la 5G dans le pays. Toutefois, Huawei devrait faire face à certaines limitations.
Pierre Manière
Theresa May, la Première ministre britannique.
Theresa May, la Première ministre britannique. (Crédits : SIMON DAWSON)

Le Royaume-Uni a dit « oui ». Selon la presse britannique, la Première ministre Theresa May a donné son feu vert à la participation de Huawei au déploiement de la 5G dans le pays. C'est ce qu'ont rapporté ce mercredi le Daily Telegraph et le Financial Times. Une décision importante, puisque le pays était sous pression. Les Etats-Unis, qui ont chassé le géant chinois des télécoms du marché de la 5G en arguant des risques d'espionnage pour le compte de Pékin, mènent depuis plusieurs mois une intense campagne de lobbying pour pousser l'Europe à s'aligner sur sa position. Allié de longue date des Etats-Unis et membres des Fives Eyes (l'alliance des services de renseignement britanniques, australiens, canadiens, néo-zélandais et américains), Londres a ainsi choisi de ne pas emboîter le pas à Washington.

Toutefois, les équipements de Huawei ne devraient pas être tolérés partout. Le fabricant chinois n'aura vraisemblablement pas accès aux « cœurs de réseaux » (où transitent toutes les données et informations). Mais il pourra déployer ses infrastructures dans certaines antennes, jugées moins sensibles. En outre, il faut rappeler que plusieurs cadors des télécoms ont déjà pris la décision de limiter très fortement les équipements Huawei dans leurs réseaux. C'est le cas de BT. L'opérateur historique a annoncé qu'il allait retirer certains équipements du groupe chinois déjà en service de ses réseaux 3G et 4G. Le géant Vodafone, lui, a suspendu ses achats d'équipements Huawei dans toute l'Europe.

Des risques « gérables »

La décision de Theresa May a été prise mardi, lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale (NSC), qui est composé de ministre et de hauts responsables de la sécurité. La Première ministre aurait validé la participation de Huawei malgré l'opposition affichée de plusieurs membres du gouvernement. Parmi eux, il y a notamment le ministre de l'Intérieur Sajid Javid, celui des Affaires étrangères Jeremy Hunt, de la Défense Gavin Williamson et du Commerce international Liam Fox.

Theresa May a vraisemblablement décidé de suivre l'avis du NCSC, le service de renseignement britannique pour la cybersécurité, qui a récemment jugé que les risques posés par Huawei étaient « gérables ». Pourtant, plusieurs autres rapports s'étaient montrés alarmistes vis-à-vis de l'équipementier chinois. C'est en particulier le cas du HCSEC, le comité de surveillance du centre d'évaluation de cybersécurité, un organe piloté par le gouvernement. Dans un rapport, celui-ci a mis en garde contre les « nouveaux risques » que Huawei ferait peser sur la sécurité du pays.

Forte pression de Washington

En parallèle, le lobbying anti-Huawei provenant des Etats-Unis est allé crescendo. Ce samedi, soit deux jours avant la décision de Theresa May, c'est un quotidien britannique, The Times, qui a écrit, en citant une source non-identifiée, que la CIA jugeait que Huawei était financé par l'appareil sécuritaire de la Chine. Auparavant, Washington avait déjà mis une forte pression sur ses alliés européens. Le mois dernier, les Etats-Unis se sont fendus d'une lettre à Berlin pour le prévenir que leur coopération en matière de renseignement serait revue si l'Allemagne n'interdisait pas Huawei dans la 5G.

De son côté, Huawei, qui a toujours démenti les accusations d'espionnage venant des Etats-Unis, s'est félicité de la décision britannique. « Huawei salue les informations selon lesquelles le gouvernement britannique est en passe de permettre au groupe de participer aux réseaux 5G », a déclaré, sans traîner, l'industriel dans un communiqué.

(avec AFP)

Pierre Manière

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Commentaires 6
à écrit le 25/04/2019 à 10:18
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Les anglais la jouent perso comme d'hab, pendant ce temps là NOKIA se meurt faute de contrats.

à écrit le 24/04/2019 à 19:38
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Les britanniques n'obéissent pas aux USA: on aura tout vu !

à écrit le 24/04/2019 à 18:50
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les chinois sont des nationaliste et veulent imposer leur doctrine partout dans le monde la 5G leur permettra de contrôler l'adversaire pas besoin de sortir de polytechnique pour le comprendre La Theresa May à une carence en numérique...

à écrit le 24/04/2019 à 18:40
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Le problème est qu'en matière d'équipements réseau 5G Huawei dispose d'une avance technologique qui le rend incontournable (un peu comme Cisco il y a quelques années pour les équipements de réseau internet). Alors deux possibilités, ou on diffère le ...

à écrit le 24/04/2019 à 17:55
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Ce n'est que le commencement de leur trahison ! Ils ne sont même pas solidaires de leurs camarades américains et encore moins de l'Europe. Ils ont toujours été le vers dans le fruit mur Il faut qu'il quitte l'Europe immédiatement car ces pirate...

à écrit le 24/04/2019 à 17:32
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Toujours la tentation de faire cavalier seul ces anglais.

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