L'union fait la force. Pour lutter contre les faux sacs et les polos Lacoste contrefaits, les plateformes du commerce électronique et des marques de luxe vont signer une charte commune sous l'égide de la Commission européenne. "Nous allons signer un memorendum of understanding au niveau européen avec d'autres marques de luxe", a confirmé Nathalie Moullé-Berteaux, en charge des affaires publiques chez Lacoste, à l'occasion du troisième bilan dressé par PriceMinister sur la contrefaçon.

De bonne source, du côté des plates-formes, Amazon, eBay, PriceMinister, et la filiale Internet du groupe sud Africain Naspers, MiH, qui possède surtout des activités en Europe de l'Est ou en Allemagne, avec des sites comme Allegro, Ricardo, vont apposer leur paraphe en bas du document. Outre Lacoste, Burberry a déjà donné son accord. La question est toujours en débat chez LVMH. Les services de Michel Barnier, en charge du marché intérieur négocient cette charte depuis deux ans. Elle devrait être officialisée début mai. eBay ira à contre-courant de la politique adoptée jusqu'ici. Tout en assurant collaborer de son mieux, le site d'enchère n'a jamais accepté de signer le protocole de coopération proposé par les douanes françaises.

Une baisse du nombre de contrefacteurs sur PriceMinister

En attendant, PriceMinister a constaté à l'occasion de son troisième bilan de lutte contre la contrefaçon une baisse du nombre de comptes de vendeurs bloqués de 42,7% à 1.503 comptes. Le nombre de marques concernées a aussi reculé de 29% à 172. "Cela ne signifie pas forcément une baisse en volume. Mais les contrefacteurs se lassent de venir sur le site", a indiqué son patron Pierre Koscisuko-Morizet.

Des fournisseurs chinois en masse

La quasi-totalité des contefacteurs bloqués par PriceMinister sont établis en France. Ils peuvent même avoir pignon sur rue, un vrai magasin qui sert d'écran pour des activités illicites. "Les vendeurs chinois sont beaucoup plus faciles à identifier. Souvent, ils ne savent même pas que les produits sont interdits », indique Pierre Kosciusko-Morizet. Tendance lourde, la contrefaçon trouve ses origines en Chine. 39% des vendeurs disent avoir passé commande sur des sites chinois, contre 32% en 2009). Pour lutter contre ce fléau, « le gouvernement veut maintenant associer à la charte signée en 2009 sur la contrefaçon les moyens de paiement et les transporteurs", a indiqué le PDG. Pas seulement. Gros pourvoyeur de produits contrefaits, les "plateformes d'"e-commerce"". Selon des sources internes, la technique consiste à se fournir sur eBay où foisonnent les commerçants chinois notamment pour revendre sur PriceMinister.

Succès des produits à la mode

iPad, iPhone, doudoune Montcler, chemise Armani, la contrefaçon suit la mode. "Dans les articles de sport, nous avons constaté un pic sur les Comverse et les baskets Feiyue. Des marques comme Abercrombie entrent dans le classement. Les bracelets Power Balance, les clefs USB Kingston ou les casques audi noirs et rouges Monster Beats Studio on aussi beaucoup de succès", a indiqué Benoit Tabaka, directeur des affaires règlementaires du site. Ainsi, dans les produits "high tech", les smartphones (HTC, Blackberry), le système d'exploitation Windows  7 sont aussi très courus.