En dépit de "la grande muraille d'Internet", de la censure de mots-clés, d'une politique réaffirmée, au sein d'un livre blanc publié en 2010 par les autorités chinoises, de "réguler" le Net au nom du "respect des lois locales" et du "maintien de la stabilité", le nombre d'internautes chinois ne cesse de grandir.
Ils étaient 485 millions à surfer fin juin, selon le Centre d'information sur l'Internet en Chine (CNNIC). Soit un taux de pénétration de 36,2% sur l'ensemble du territoire, à mettre en perspective avec le taux américain, de 70%.
Si la croissance se poursuit, elle ralentit néanmoins, passant de 9,8% au premier semestre 2010 à 6,1% en 2011, soit 27,7 millions d'internautes supplémentaires. Selon la Banque mondiale, ils n'étaient que 140 millions en 2006, un chiffre multiplié par plus de trois en cinq ans. Devant les Etats-Unis, la Chine est donc le pays qui compte le plus d'utilisateurs au monde.
Explosion des micro-blogs, pas de la libre parole
Fait marquant : 318 millions de Chinois surfent avec leur téléphone portable, soit près de trois sur quatre. De plus, 40% des internautes possèdent un compte micro-blog. Mais là-bas, ce n'est pas sur Twitter, qui n'est pas vraiment le bienvenu dans l'empire du milieu, mais plutôt sur Sina.com ou Sohu.com.
L'accroissement des échanges ne va pas vraiment de pair avec une expression plus libre. A la longue liste des mots censurés par le régime, tels « dalaï-lama » ou « démocratie », se sont ajoutés des termes comme "jasmin", "Tunisie" ou encore "Egypte", en réaction contre les révolutions arabes, en cours depuis le début de l'année.
Le CNNIC révèle enfin que qui dit censure ne dit pas forcément sécurité. Depuis le début de l'année, près de la moitié des internautes ont été victimes d'attaque par des virus ou des « chevaux de Troie », tandis que 8% d'entre eux ont été la cible de fraudes suite à des achats en ligne.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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