Comment taxer Google, Apple et Amazon, se demande Bercy

Bercy a annoncé le lancement d'une mission d'expertise sur la fiscalité de l'économie numérique. Le but à peine caché : trouver une solution pour taxer les grands acteurs de l'Internet, notamment américains, qui ne paient pas d'impôts ou presque en France.
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Copyright Reuters (Crédits : <small>Reuters / source Google, août 2012</small>)

Taxe Google, chapitre II ? C'est ainsi que les acteurs du secteur ont interprété l'annonce par Bercy du lancement d'une mission d'expertise sur la fiscalité du numérique. Cette mission confiée au conseiller d'Etat Pierre Collin et à l'inspecteur des Finances Nicolas Colin, qui avait notamment travaillé sur le rapport Zelnick (sur l'offre légale de contenus culturels sur Internet), devra remettre ses conclusions « à l'automne. » Dans le communiqué conjoint des ministres Pierre Moscovici (Economie et Finances), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Jérôme Cahuzac (Budget) et Fleur Pellerin (PME et Economie numérique), Bercy explique que « notre système fiscal appréhende difficilement les nouvelles formes de transactions issues du développement de l'économie numérique. Il en résulte un manque à gagner pour les finances publiques et un désavantage compétitif pour les entreprises françaises, par rapport aux groupes internationaux qui s'organisent pour éluder ou minorer leur imposition. » Comprendre Google, Amazon et Apple.

Attention aux actions unilatérales, prévient Google
« La mission dressera un inventaire des différents impôts et taxes qui concernent aujourd'hui ce secteur, effectuera sur ce sujet une comparaison internationale et évaluera la situation des sociétés au regard de cette fiscalité » indiquent les ministres Enfin, les deux rapporteurs devront formuler « des propositions visant à créer les conditions d'une contribution à l'effort fiscal du secteur mieux répartie entre ses différents acteurs et favorable à la compétitivité de la filière numérique française. » Plus précisément, il s'agit de se concentrer sur les sujets de « localisation et d'imposition des bénéfices, du chiffre d'affaires, ou, éventuellement, sur d'autres assiettes taxables. » Se sentant visiblement visé, Google France a immédiatement réagi, affirmant à l'AFP « soutenir pleinement la nécessité de mener une concertation » mais en soulignant qu'il est « important d'éviter des actions unilatérales qui ne sont pas coordonnées au niveau européen. » Le syndicat des régies Internet (SRI) a réagi également, se disant « en faveur d'une réflexion sur la neutralité et l'équité fiscale » mais mettant en garde : « il faut faire attention à ne pas passer à côté de la cible une nouvelle fois. »

Interdire les frais de port gratuit, "établissement virtuel stable", etc

A l'inverse, la Fédération française des télécoms (FFT) s'est réjouie que Bercy se saisisse du sujet. La proposition du sénateur Philippe Marini (UMP) de « taxe Google », une taxe de 1% sur l'achat de publicité en ligne qui risquait en fait de pénaliser les acteurs français, avait finalement été abandonnée en 2011. Les ministres indiquent qu'ils seront « parallèlement attentifs aux réflexions issues du Conseil national du numérique », en pleine crise après la remise en main décidée par Fleur Pellerin, « ainsi qu'à l'évolution des travaux parlementaires en cours » sur ces sujets de fiscalité du numérique très complexes. Parmi les propositions qui circulent, on évoque notamment l'interdiction de la gratuité des frais de port dans l'e-commerce, une pratique d'Amazon notamment critiquée par les libraires. Le CNN, qui s'était mobilisé contre la « taxe Google », avait fait des propositions en juin 2011, comme la création, au niveau européen, du statut d'« établissement virtuel stable, dès lors qu'un acteur exerce des activités régulières sur Internet auprès des consommateurs en France. »
 

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Commentaires 23
à écrit le 05/08/2012 à 10:32
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FH a trouvé la solution à la crise : des impots encore des impots ,les économies au niveau de l'état ou des collectivitées locales qui eux dépensent sans compter c'est NORMAL ,des sénateurs à 7000 euros par mois qui ne servent à rien c'est NORMAL , d...

à écrit le 15/07/2012 à 8:59
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Piller nos entreprises et nos concitoyens actifs en augmentant les prélèvements fiscaux, les impôts directs et indirects et les taxes de toute sorte n'est- ce pas une solution de facilité qui permet à la fois de repousser les contraintes de réduction...

à écrit le 15/07/2012 à 7:36
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Taxez donc tous ces gens qui ne paient pas d?impôts en France tout en y faisant leur beurre ! Taxez aussi les patrons qui mettent leur argent en Suisse, les dirigeants des grandes surfaces délocalisés en Belgique... mais faites le vraiment au lieu de...

à écrit le 13/07/2012 à 7:12
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Plutôt que d'interdire le franco de port (qui existe depuis très longtemps) pourquoi ne pas essayer de concurrencer directement en le proposant aussi ?

le 13/07/2012 à 11:39
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C'est un problème d'échelle. Quand vous avez un site international comme Amazon (qui rappelons le ne paie aucun impôt sur les sociétés dans tout ses principaux marchés européens et qui est enregistré dans un tout petit pays le Luxembourg qui ne répré...

à écrit le 12/07/2012 à 23:01
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Il serait plaisant que Google bloque unilatéralement son accès aux serveurs français (un bug inopportun et malencontreux ferait l'affaire, du style "oh zut alors, pas de chance"), juste une semaine ou un mois, pour observer in vivo les conséquences e...

le 13/07/2012 à 1:07
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ca c est vraiment une idée a la con !

le 13/07/2012 à 9:34
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moi je trouve pas car cette suppression c'est encore une forme de taxe

le 13/07/2012 à 11:52
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Google serait le premier perdant dans cette affaire, vous vous imaginez 1 semaine ou ne serait ce qu'un jour sans chiffre d'affaire pour google france, ils y perdraient bien plus que le peu de taxe qui serait/sera demandé, sans compter les poursuites...

à écrit le 12/07/2012 à 22:45
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Eh bien pour reprendre les recettes épropuvées on pourrait faire un mix: un impot à assiette large et un pour les riches. Pour l'assiette large, il suffit de faire un impot forfaitaire qu'on appelerait taxe dédiée pour ne pas alourdir les chiffres...

le 13/07/2012 à 12:09
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Vous caricaturez quand même au maximum. Les récentes annoncent concernant la fonction public et son train de vie ne se sont jamais vu sous la droite (non remplacement de 2 fonctionnaires sur 3, réductions des coûts de fonctionnement), et certainement...

à écrit le 12/07/2012 à 22:23
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Vous remarquerez à chaque fois la technique de la taxe à 1%, puis qui sera réévaluée à 1,75% pour x raisons dans 2 ans, puis 2,5% l'année d'après parce que c comme sa, puis 4%,5%, 7% etc parce que, hop dans ton cul

le 13/07/2012 à 8:47
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J adore le zook

le 13/07/2012 à 11:59
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rassurez vous quand certaines taxes augmentent d'autres baissent, c'est le cas d'ailleurs sur l'imposition de bénéfices des entreprises qui est passé en quelques années à 25% en moyenne en Europe contre 40% aux USA (dans tous les états)

à écrit le 12/07/2012 à 21:56
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Heu, à part taxer et accroître les impôts, ce qui est à la portée du premier imbécile venu, ils savent faire quoi ?

le 12/07/2012 à 22:18
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bah rien

le 13/07/2012 à 11:30
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donc pas mieux que ceux d'avant et ceux d'après

à écrit le 12/07/2012 à 21:51
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Et oui, "taxer", voilà l'apanage des gens de gauche. C'est certain qu'il est plus facile de ponctionner que de créer de la valeur. Plutôt que de taxer les google et compagnie, pourquoi ne pas créer un terrain favorable à l'éclosion d'un google franç...

le 13/07/2012 à 11:29
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"L'éclosion d'un google à la française", je pense là que vous rêvez, comment un acteur français arrivant avec 20 ans de retard sur le marché pourrait bien damner le pion à un acteur international comme google, quand même Microsoft avec son Bing n'y a...

le 13/07/2012 à 12:34
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je crois que c'est déjà le cas dans certains pays ou il n'est pas possible d'obtenir une extension sans que son entreprise soit enregistrée dans le pays auquel correspond l'extension

le 13/07/2012 à 15:58
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Quand je parle de google à la française, je ne parle pas d'une boite française qui se lance dans les moteurs de recherche sur internet, mais plutôt une boite française qui innove dans des technos afin de proposer des services et/ou produits high tech...

à écrit le 12/07/2012 à 21:05
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depuis le 7 mai on entend le mot TAXER au moins 20 fois par jour, ce devait les démanger depuis longtemps

le 13/07/2012 à 8:59
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Oui depuis 1981!!!

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