"Contagion émotionnelle" sur Facebook : la polémique enfle

La revue ayant publié l'étude controversée se dit "inquiète". Une plainte a été déposée auprès des autorités de régulation américaines pour violation des règles de protection de la vie privée.
En janvier 2012, Facebook a modifié les informations reçues par 700.000 utilisateurs pour étudier d'éventuels changements dans leur comportement | Reuters

Les Comptes rendus de l'Académie nationale des sciences (PNAS) - la revue américaine qui a publié l'étude de Facebook sur la "contagion émotionnelle" - a fait part jeudi de son inquiétude quant au respect des règles éthiques en matière de recherche scientifique.

>> Lire aussi : Facebook a-t-il violé la loi sur la vie privée ? Les britanniques enquêtent

Des règles à respecter avant de publier une étude

L'une des règles qui prévaut, et à laquelle la rédaction de PNAS est très attachée, est la publication de recherches auxquelles les sujets participent en toute connaissance de cause. Et c'est sur ce point précis qu'existe le doute sur l'enquête du réseau social.

En ouvrant leur compte, les utilisateurs de Facebook acceptent les "conditions d'utilisation" et la politique d'utilisation de leurs données.

"L'article peut être publié"

Pour Inder Verma, la rédactrice en chef de PNAS :

"La collecte de données par Facebook a pu se faire selon des pratiques qui ne cadrent pas parfaitement avec les règles qui garantissent le consentement des participants ou leur laissent le choix de se retirer d'une étude".

Néanmoins, la revue n'a pas retiré l'article de ses pages, estimant qu' "au vu des informations fournies par les auteurs (de l'étude, ndlr), l'article pouvait être publié".

Alors Facebook a-t-il violé les règles de protection de la vie privée ? L'autorité britannique de protection des données a ouvert une enquête mercredi. Idem pour les autorités de régulation américaines auprès desquelles une plainte a été déposée jeudi.

700.000 utilisateurs ciblés par l'étude

Dans son étude, le site de Mark Zuckerberg a manipulé les informations de ses utilisateurs sans les prévenir. Du 11 au 18 janvier 2012, Facebook et des scientifiques des universités Cornell et de Californie à San Francisco, ont cherché à savoir si le nombre de messages positifs ou négatifs lus par les utilisateurs influençait la teneur de ce qu'ils postaient eux-mêmes sur le site.

En utilisant les algorithmes du réseau social, ils ont modifié les informations reçues par 700.000 utilisateurs anglophones afin d'étudier l'impact sur leurs émotions. Selon les auteurs, les utilisateurs ciblés commençaient à utiliser davantage de mots négatifs ou positifs selon l'ampleur des contenus auxquels ils avaient été "exposés".

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