Contesté sur le marché publicitaire, Google affiche sa plus faible croissance depuis 2015

Alphabet, la maison mère de Google, a publié des résultats trimestriels décevants. Son taux de croissance est au plus bas depuis 2015, la faute à une croissance des revenus publicitaires en baisse face à la concurrence de Facebook et d'Amazon.
François Manens
Sur le premier trimestre 2019, Google affiche son taux de croissance le plus faible depuis 2015.
Sur le premier trimestre 2019, Google affiche son taux de croissance le plus faible depuis 2015. (Crédits : Toby Melville)

Alphabet, maison mère de Google, n'affiche "que" 17% de croissance de son chiffre d'affaires entre le premier trimestre 2018 et le premier trimestre 2019. Ce standard exceptionnel s'avère décevant pour son statut de géant de la tech, et est sa pire performance depuis 2015. Malgré ses 36,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur le trimestre, le cours de clôture de Alphabet a chuté de 7%. A l'ouverture de la bourse aujourd'hui, cette tendance pourrait se traduire par une baisse historique de la valorisation du groupe, de plus de 60 milliards de dollars. Car en plus d'une croissance limitée, le bénéfice net de Google a chuté de 29,2% à 6,6 milliards de dollars, notamment à cause d'une amende de 1,7 milliards de dollars infligée fin mars par l'Union Européenne.

Google bousculé dans la publicité

Malgré sa stratégie de diversification, Google tire la très grande majorité de son chiffre d'affaires de la publicité. D'après des données réunies par Bloomberg, celui-ci n'a augmenté que de 15%, son score le plus bas depuis 2015. Si la publicité mobile se porte bien, la publicité sur ordinateur stagne. Le nombre de clics sur les publicités de Google ont augmenté de 39% par rapport à 2018, encore une fois un taux au plus bas depuis 2016. Le tout alors que le prix des publicités par clic a baissé de 19%.

Sur le marché de la publicité, le groupe doit composer avec la concurrence de Facebook (+26%), et le gain d'ampleur de Amazon (+34% à 2,76 milliards de dollars), qui essaye de pousser les clients à faire leurs recherches directement sur sa plateforme. Et alors que ses deux concurrents ont affiché leur belle santé au premier trimestre - malgré une amende de plus de 3 milliards de dollars pour Facebook -, Google ralentit.

Une baisse au-delà de l'amende de 1,7 milliards de dollars

Pour justifier la baisse de croissance de son chiffre d'affaires, Google pointe un cours d'échange désavantageux, qui enfoncerait de deux points supplémentaire cette tendance. Le bénéfice net du groupe a chuté de 29,2% par rapport au premier trimestre 2018 tandis que la marge opérationnelle du groupe - un indicateur clé - a chuté à 18% du chiffre d'affaires, contre 25% en 2018. La faute, en partie, à l'amende de 1,49 milliards d'euros (1,7 milliards de dollars), infligée par l'Union Européenne contre les pratiques anti-concurrentielle de Google sur AdSense.

 >> Lire aussi : Abus de position dominante : l'Europe sanctionne Google d'une troisième amende

Mais même sans l'amende, la marge opérationnelle de la firme de Mountain View a baissé de deux points d'une année à l'autre (à 23%). En effet, l'ensemble de ses coûts ont augmenté, notamment en R&D (+19,6% à 6 milliards de dollars). "Nous présentons une croissance robuste menée par la recherche mobile, YouTube, et le Cloud", a déclaré Ruth Porat le directeur financier d'Alphabet dans un communiqué. Mais impossible de confirmer ces propos, puisque comme à son habitude, le groupe ne détaille pas les chiffres d'affaires générés par ses différentes branches. D'après les analystes, YouTube représenterait environ 15% des ventes de Google, et le groupe a dû investir pour sécuriser la plateforme, cible de plusieurs scandales.

Seul point positif, Google a dépassé un effectif record de 100.000 employés à plein-temps, derrière un recrutement de 18.000 nouvelles personnes. Le groupe californien a notamment recruté en masse dans des forces commerciales pour vendre ses services Cloud, un marché sur lequel il accuse un important retard derrière Microsoft et Amazon.

François Manens

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