Données personnelles : le français Criteo visé par une enquête de la Cnil

Le spécialiste du ciblage publicitaire enchaîne les difficultés. La veille, son titre s'échangeait autour de 9,29 dollars à la bourse de New York, en baisse de 6,26%. Le Français ne serait pas le seul acteur de la publicité en ligne à ne pas se conformer aux nouvelles exigences du RGPD, selon l'association Privacy International.

Le gendarme français des données personnelles, la Cnil, a lancé en janvier une enquête sur le groupe français de ciblage publicitaire sur Internet Criteo, ont confirmé mardi 11 mars le régulateur et l'entreprise.

L'association britannique Privacy International avait porté plainte en novembre 2018 contre sept entreprises procédant à la collecte à grande échelle de données, dont Criteo, la star française de la publicité en ligne.

"Nous espérons que cette enquête mènera à une plus large prise en compte des pratiques de l'industrie de la publicité en ligne (et qu'elle) entraînera des changements dans cet écosystème", s'est félicitée lundi l'association de défense de la vie privée, informée début mars du démarrage de l'enquête de la Cnil sur Criteo.

L'opacité des pratiques commerciales

La plainte "remettait en question de manière générale les pratiques des courtiers en données, des sociétés de technologie publicitaire et des sociétés de notation de crédit", a précisé Criteo dans une déclaration transmise à l'AFP.

"Nous collaborons actuellement avec la Cnil dans leur enquête et restons totalement confiants dans nos pratiques de confidentialité", a ajouté le groupe.

Contactée par l'AFP, la Cnil a confirmé le début des investigations sans préciser leur teneur, couverte par "le secret de l'instruction".

Les entreprises ciblées par la plainte de Privacy International sont les courtiers en données Acxiom et Oracle, les sociétés de technologies publicitaires Criteo, Quantcast et Tapad et les agences de notation de crédit Equifax et Experian.

Le non-respect du RGPD

L'association reprochait notamment à ces entreprises de ne pas se conformer aux règles de protection des données prévues par le Règlement européen sur les données personnelles (RGPD), ni de respecter l'obligation de recueillir le consentement des internautes à l'utilisation de leurs informations personnelles.

Entré en vigueur dans l'Union européenne en mai 2018, le RGPD prévoit des amendes qui peuvent aller jusqu'à 20 millions d'euros ou 4% du chiffre d'affaires mondial.

Seule Criteo dépend de l'autorité de la Cnil. Quantcast fait l'objet d'une enquête du régulateur irlandais des données personnelles, tandis que son équivalent au Royaume-Uni investigue sur les pratiques d'Acxiom, Experian et Equifax, a précisé l'association Privacy International.

Criteo, dont le modèle est menacé par les limitations croissantes, techniques et réglementaires, apportées au traçage des internautes, a subi l'an dernier un recul historique de son chiffre d'affaires (-2% à 2,3 milliards d'euros) et s'attend à une chute encore plus prononcée cette année.

Mardi à 16h00 GMT, son titre s'échangeait autour de 9,29 dollars à la bourse de New York, en baisse de 6,26%.

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Commentaires 2
à écrit le 11/03/2020 à 14:35
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Il faut ajouter les sociétés RemailMe et SLS Data et Mailody qui fouillent votre PC depuis un site Web pour trouver les cookies gentiment déposé par votre service de webmail (comme SFR) afin de récupérer votre adresse mail alors que vous regarder sim...

à écrit le 11/03/2020 à 11:56
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l anonymat est un leurre à l heure ou on est tracé au mètres près et ou même si son wifi est censé être en veille on nous reconnait car il ne l est pas, sauf à avoir coché la case que personne ou presque ne connait, celle qui masque notre n° IMA

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