E-commerce : les grandes enseignes tirent leur épingle du jeu face à Amazon et consorts

Dopé par le contexte sanitaire, le commerce en ligne poursuit sa forte progression en France. Il pourrait réaliser un chiffre d'affaires total de près de 110 milliards d'euros pour l'année 2020, selon une étude publiée ce mardi par la Fédération du e-commerce (Fevad).
Anaïs Cherif
Les sites Internet des enseignes traditionnelles tirent leur épingle du jeu depuis le début de l'année, notamment en raison de la fermeture des magasins et des différentes restrictions sanitaires.
Les sites Internet des enseignes traditionnelles tirent leur épingle du jeu depuis le début de l'année, notamment en raison de la fermeture des magasins et des différentes restrictions sanitaires. (Crédits : Regis Duvignau)

Amazon, Cdiscount, eBay, Alibaba... Les principales marketplaces (en français, places de marché) ont été données comme les grandes gagnantes du commerce en ligne depuis le début de la crise sanitaire et économique provoquée par le coronavirus. Mais ce ne sont pas les seules.

Les sites Internet des enseignes traditionnelles tirent également leur épingle du jeu depuis le début de l'année, notamment en raison de la fermeture des magasins et des différentes restrictions sanitaires. C'est ce qu'il ressort de l'étude de la Fédération du e-commerce (Fevad) sur les chiffres du commerce en ligne au troisième trimestre 2020 (de juillet à septembre), publiée ce mardi.

Lire aussi : Confinement et fermeture des commerces non essentiels : une autoroute pour Amazon ?

Les Français restent attachés à leurs enseignes...

Au cours du troisième trimestre, les ventes en ligne des chaînes de magasin ont bondi de 29% (par rapport à la même période de 2019) et continuent de progresser plus rapidement que celles des plateformes uniquement en ligne, qui ont tout de même grimpé de 11%.

"Depuis janvier, cette progression s'élève à 41% pour les sites des enseignes traditionnelles - contre 8% pour les sites pure-player. Pour les magasins, il s'agit donc d'une progression trois fois plus importante que ce qui était observé sur la même période en 2019 (+13%), montrant l'attachement des Français à leurs enseignes magasins", souligne l'étude de la Fevad.

Les marketplaces ne sont pas en reste. Leurs ventes "poursuivent leur accélération et constituent un amortisseur économique pour les commerces physiques administrativement fermés", note l'étude.

Mais les marketplaces restent indétrônables

La Fevad a également publié le Top 15 des sites et applications de commerce en ligne les plus consultées au cours du troisième trimestre, réalisé par Médiamétrie. Le trio de tête reste inchangé depuis le début de la crise sanitaire. Sans surprise, Amazon occupe la première place avec plus de 32 millions de visiteurs uniques par mois, suivi de Cdiscount (22 millions) et de la Fnac (15,6 millions).

Parmi les acteurs de la grande distribution, figure Carrefour - à la 6ème position, avec 13,1 millions de visiteurs uniques par mois - et Leclerc à la 8 ème position, avec un peu moins de 13 millions... Loin devant eBay, le groupe japonais Rakuten, et le géant chinois Alibaba, tous aux alentours de 10 millions de visiteurs uniques par mois.

Le e-commerce français, en route pour engranger près de 110 milliards d'euros en 2020

Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes en ligne ont généré 77,9 milliards d'euros (+5% sur un an), chiffre la Fevad, qui anticipe une augmentation de 8,5% au dernier trimestre avec la période cruciale des fêtes de fin d'année.

"Internet a joué le rôle d'un amortisseur de la crise Covid-19 pour les commerçants, estime François Momboisse, président de la Fevad. Jusqu'ici, deux raisons principales poussaient les consommateurs à acheter sur Internet : le prix - "je fais des bonnes affaires" - et la praticité "j'achète où je veux, quand je veux". Désormais, une troisième raison s'installe : sanitaire, qui pousse les clients à éviter les magasins pour se protéger."

C'est pourquoi la fédération anticipe un chiffre d'affaires pour le commerce en ligne (produits et services confondus) de 109,6 milliards d'euros en France pour l'ensemble de l'année 2020 - soit une hausse de 6% sur un an. Au début de l'année, la fédération tablait initialement sur un chiffre d'affaires total d'environ 115 milliards d'euros, a précisé Marc Lolivier.

Malgré ces performances au regard de la crise économique et sanitaire, cela constituerait un ralentissement par rapport à la croissance observée en 2019, qui s'élevait à 11,5% pour un chiffre d'affaires de 103,4 milliards d'euros. En cause : la chute importante de la demande en ligne pour les services (voyages, loisirs...), dû au contexte sanitaire, et notamment au premier confinement strict au printemps.

Anaïs Cherif

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Commentaire 1
à écrit le 09/12/2020 à 8:38
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Vu la campagne de dénigrement européenne qui frappe amazon et les GAFA en général cela semble logique, maintenant aux profits de grandes ensignes qui ne sont pas du tout vertueuses non plus cela ne sert à rien.

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