Facebook veut ajouter de la musique à ses vidéos pour concurrencer Youtube

Les publications et les visionnages de vidéos sur Facebook ont connu un succès important ces dernières années. Problème, plusieurs d'entres elles contiennent des musiques pour lesquelles Facebook n'a pas (encore) les droits d'exploitation.
Le réseau social le plus populaire au monde serait prêt à payer des labels de musique pour permettre à ses utilisateurs d'ajouter de la musique aux vidéos.

Et si la musique était l'une des dernières pièces manquantes du puzzle Facebook ? D'après les informations de Bloomberg, le plus important réseau social au monde serait prêt à offrir plusieurs centaines de millions de dollars à des labels et à des maisons de disques afin d'acquérir les droits d'auteur des musiques utilisées par ses membres. Le média étasunien révèle aussi ce mardi que Facebook négocierait un accord depuis des mois avec des importants acteurs de l'industrie musicale, pour éviter de subir les violations de droits d'auteur. Aujourd'hui, les personnes titulaires de ces droits doivent demander au réseau de supprimer les vidéos contenant des musiques non libres de droits. Les détails de l'accord n'ont pas encore été rendus publics.

Après avoir promis d'élaborer un système qui identifie et marque ces musiques illégales, son processus d'installation pourrait être finalement trop long pour Facebook - au moins deux ans. C'est pourquoi la société californienne souhaite rapidement conclure un accord, qui servirait à calmer la frustration aussi bien de ses utilisateurs privés de vidéos, que de ses partenaires qui hébergent des vidéos illégales, ou encore de ses annonceurs, qui se préserveraient ainsi de quelques maux de têtes juridiques.

Devenir le premier hébergeur mondial de contenu vidéo

Dans une stratégie d'expansion de ses activités, non seulement ses membres seront libres de télécharger des vidéos intégrant des morceaux sans craindre une sanction, mais ils pourront aussi profiter de sa nouvelle plateforme de streaming vidéo, Watch, qui accueillerait rapidement des productions originales - essentiellement des séries - financées par le géant du web. Facebook espère ainsi accroître de plusieurs milliards de dollars ses revenus publicitaires dans les années à venir, et défier par la même occasion le numéro un mondial de contenus et de revenus publicitaires liés à la vidéo sur internet, YouTube.

| Lire aussi : Facebook dévoile Watch, son service de streaming pour rivaliser avec Youtube

Car, si jusqu'à présent la société filiale d'Alphabet règne sans partage sur le monde du partage et de l'hébergement de vidéos, le PDG et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, n'entend pas baisser les bras aussi facilement. Lors de l'annonce des résultats du deuxième trimestre, le chef d'entreprise a souligné le rôle essentiel que la vidéo allait avoir dans le développement de la compagnie au cours des années à venir, en précisant que leurs futurs performances seraient déterminées par les résultats de cette branche. Le milliardaire en a profité pour rassurer les investisseurs, en affirmant la volonté de Facebook de poursuivre son expansion dans ce secteur : pour lui, l'avenir se dessine sous le prisme du partage de vidéo, et non plus de photos ou de textos.

Préserver l'industrie musicale en devançant YouTube

L'émergence des plate-formes de streaming, comme Spotify, Apple Music, ou la française Deezer, n'ont pas complètement détruit l'industrie musicale. Les ventes auraient même augmenté de 5,9% dans le monde en 2016, selon la Fédéréation Internationale de l'industrie phonographique (IFPI). Des groupes comme la propriété de Vivendi, Universal Music - le plus gros label mondia l-, ou encore Warner Music Group -le troisième groupe le plus important -, ont enregistré des hausses de 15,5% et 13% respectivement.

| Lire aussi : Streaming : Spotify s'entend sur le long terme avec Universal Music

Pourtant, la plus grosse croissance provient des services en ligne Spotify et Apple Music, et surtout du développement des ventes de publicités sur YouTube. Les industriels se plaignent du manque de sanctions réservées au service vidéo de Google, qui ne respecterait pas la propriété intellectuelle et paierait trop peu les musiciens. Et l'accord que prépare Facebook ne changera pas grand chose à une réalité compliquée à entendre : le cadre juridique actuel peut difficilement empêcher les utilisateurs de télécharger des vidéos avec du contenu musical illégal.

Aussi, les directeurs des différents labels espèrent qu'avec l'achat de licences musicales par le groupe Facebook, la pression sera un peu plus importante sur les épaules de YouTube, afin que le site web d'hébergement de contenu vidéo se comporte de la même manière. Toutefois, en autorisant davantage le réseau social à héberger de la vidéo et de la musique, ils risquent également de créer un "YouTube bis" : une excellente source de promotion, mais une porte ouverte à la consommation de masse sans revenus équivalents.

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