Le monde a-t-il vraiment besoin des géants du web pour avoir internet ?

Le créateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a dévoilé une photo des lasers qu'il compte utiliser pour alimenter les 2/3 de la population en réseau internet. Mais les populations très inventives des pays en développement ont-elles vraiment besoin de son aide ? Pas si sûr...
Contrairement à cette photo, les lasers qui permettront de fournir du réseau devraient être invisibles.

"Connecter le plus grand nombre d'êtres humains n'ayant pas accès à internet" : voilà le rêve fou de Mark Zuckerberg. Et celui-ci commencerait apparemment à prendre forme. Le créateur de Facebook a dévoilé mercredi soir sur son profil facebook une photo d'un laser, accompagnée d'un message laissant entendre que le programme baptisé Internet.org lancé en août 2013, se dessinait petit à petit.

"Notre laboratoire sur la connectivité est en train de développer un système de communication laser, qui peut envoyer du réseau via ses rayons, depuis le ciel vers le sol. Cela va spectaculairement augmenter la vitesse d'envoi des données sur une longue distance", assure Mark Zuckerberg.

Le programme Internet.org, qui a été étendu à 14 pays en développement depuis son lancement, serait déjà parvenu à aider "3 millions de personnes à accéder à internet", notamment en distribuant des appareils aux Philippines et au Paraguay. Presque philanthropique, ce projet prévoit de permettre aux populations recluses d'utiliser le web, "sans payer de frais pour leurs abonnements internet sur mobile".

Un drone pouvant voler 14 jours grâce à l'énergie solaire

A l'avenir donc, des drones fourniront du réseau à la planète à l'aide d'un laser. Outre des ingénieurs de la Nasa, ceux qui composent le "Connectivity Lab" service créé spécialement pour l'occasion -, sont les géants du secteur technologique. Il regroupe par exemple Samsung, Ericsson, Qualcomm (leader mondial des technologies sans fils), ou encore Mediatek.

Des employés d'Ascenta, entreprise britannique, font aussi partie du "Connectivity Lab". Eux, ce sont les concepteurs de Zephyr, un drone propulsé à l'énergie solaire détenteur du record du monde de vol (14 jours). Fonctionnant grâce à l'énergie solaire​​, Marc Zuckerberg a déclaré qu'il attendait que le drone puisse voler à plus de 60.000 pieds, pendant des mois d'affilée...

"Dans le cadre des efforts d'Internet.org, nous sommes en train de travailler sur des façons d'utiliser les drones et les satellites pour connecter un milliard de personnes qui ne vivent pas dans des endroits où il y a des réseaux sans fils existant. Et normalement, vous ne serez pas capable de voir les rayons, ils devraient être invisibles.", a-t-il ajouté.

Mais finalement, les pays en développement ont-ils attendu le fondateur de Facebook pour être "connecté" ? Leurs besoins seront-ils comblés par l'innovation que l'occident voudrait leur apporter ? Pas vraiment. Et même s'ils manquent toujours d'infrastructures de base, ils disposent de nombreuses idées ingénieuses.

L'exemple africain, champion du monde de l'innovation débrouillarde

L'Afrique, continent si convoité par les géants du web, n'a par exemple pas attendu Marck Zuckerberg pour innover. Les contraintes, et notamment le manque de moyens, auxquelles les habitants sont confrontés, sont un terreau idéal à l'innovation débrouillarde, et même dans la haute-technologie.

Par exemple, pour combler le fossé qui sépare les pays "en voie de développement" des pays développés, de plus en plus d'applications, parfois "made in Africa", sont inventés avec "les moyens du bord".

Petit florilège d'innovations africaines; Infographie réalisé par le site Arte.tv :

A la Havane, un réseau internet clandestin

Cuba témoigne aussi du dynamisme des pays en développement.  Là encore, c'est la contrainte a conduit les habitants à devoir se débrouiller. Pour contrer l'embargo américain sur l'île - qui les a privé d'interaction avec le reste du monde - des câbles couvrent les rues et les toits de la Havane. Ce sont en fait des antennes wifi "clandestines", et c'est par cette alternative que les Cubains comblent la rareté du réseau internet de l'île.

Dans un reportage de l'agence de presse américaine AP, ils racontent comment les Cubains se connectent à ce réseau improvisé, intitulé SNet (pour "Street Net"). Et à l'instar de la générosité de Mark Zuckerberg, ce réseau est totalement gratuit.

Les ingénieurs qui ont créé ce réseau en 2001, admettent toutefois que les autorités cubaines connaissent parfaitement ce réseau "clandestin". Ces derniers ferment les yeux sur SNet, tant que la loi, et que leur conception du web (pas de pornographie ni de discussions politiques) sont respectés.

"Le pouvoir de la pensée" ou la télépathie

Et si vous pensez toujours que fournir les populations en réseau grâce à des drones est une idée spectaculaire, sachez que Mark Zuckerberg a plus d'un tour dans son sac.

Il a déclaré que les réseaux sociaux allaient bientôt utiliser la télépathie pour "aider les gens à communiquer par le pouvoir de la pensée". "Ce n'est qu'un projet de connectivité sur lequel nous travaillons, mais j'étais excité de le partager avec vous", a-t-il conclu.

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Commentaire 1
à écrit le 04/07/2015 à 9:37
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Quand je lis une phrase comme "les populations …. des pays en développement…" je ne peux que rire de notre stupide arrogance occidentale. Développement dans quel sens ? pour devenir français? ou américain ? nous aussi, nous sommes de pays "en dévelop...

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