Lunettes connectées : Snapchat mise sur le style pour éviter le flop Google glass

Une designer de lunettes de luxe et une promotion inspirée du monde de la mode, Snap Inc. parie sur l'apparence pour séduire son public, constitué en grande majorité de jeunes.
Jean-Christophe Catalon
Pour fabriquer les Spectacles, Snap Inc. a racheté Vergence Labs, un fabricant de lunettes connectées stylisées, et embauché la designer Lauryn Morris. .

Snapchat a fait sensation en lançant dimanche ses lunettes-caméra. Baptisées "Spectacles" (lunettes en anglais), elles permettent de prendre des photos par un simple clic sur les branches et de les envoyer directement par wifi sur son téléphone pour les partager avec ses amis via l'application.

Accoler une caméra à une paire de lunettes, Snapchat (fraîchement rebaptisé Snap Inc.) n'est pas le premier à y avoir pensé. Google avait pris les devants avec son prototype de Google glass il y a plus d'un an, mais leur commercialisation a été suspendue dès 2015 avant même leur sortie en France. Le public mettait notamment en cause les atteintes à la vie privée que pouvait générer leur utilisation.

> Lire aussi : Pourquoi les Google Glass font tant frémir

Avec ses Spectacles, Snapchat compte bien séduire son public. Pour cela, l'application phare des 18-35 ans (70% des utilisateurs) a largement misé sur le design de son produit, en particulier sur son apparence.

Des lunettes à la mode à l'inverse du style cyborg des Google glass

Visuellement, la différence est flagrante entre le prototype de Google et le produit fini de Snapchat. Alors que le premier donne l'air d'un cyborg tout droit sorti d'un blockbuster américain, les courbes des Spectacles ont été plus étudiées et leur lancement aussi.

Google glass

Un journaliste de Reuters porte ses Google glass lors d'une interview en 2014. (Crédit: Reuters/Denis Balibouse)

Le Pdg de Snap Inc., Evan Spiegel a d'ailleurs posé avec ses nouvelles lunettes de soleil pour en faire la promotion. Ses attitudes et l'édition des photos rappellent de façon évidente les publicités de marques de prêt-à-porter. Sans doute a-t-il reçu quelque conseils de son épouse, le mannequin Miranda Kerr.

Une designer de lunettes de luxe

Pour designer son nouveau produit, Evan Spiegel a fait appel à des pointures. Snap Inc. a racheté Vergence Labs, un fabricant de lunettes connectées stylisées et embauché la designer Lauryn Morris. Cette dernière est connue pour avoir dessiné les paires de lunettes de grands créateurs, comme Zac Posen et Michael Kors.

"En faisant ressembler les Snap Spectacles à des lunettes de soleil de luxe, la marque donne le signal que leur utilisation en intérieur est inappropriée par défaut", analyse le co-fondateur de Clear Design Lab, Andrew Edman sur Medium.

Alors que les Google glass semblaient intrusives en pouvant être utilisées à tout moment, l'usage des Spectacles est plus segmenté. Celles-ci sont conçues pour être portées lors d'événements particuliers, comme les concerts ou les barbecues entre amis l'été. Le produit est plus vendu comme un appareil photo "main libre", que comme un équipement à usage constant. Son prix de 130 dollars, bien loin des 1.500 dollars des Google glass, renforce cette idée de gadget à utiliser selon les envies.

Evan Spiegel, le "Kanye West de la Silicon Valley"

Cet accent porté sur le design des Spectacles paraît d'autant plus évident que le patron de Snapchat y est accro. Evan Spiegel a développé l'application alors qu'il n'était encore qu'un étudiant en design à la prestigieuse université de Standford. D'ailleurs, il a révélé être est lui-même l'auteur du logo en forme de petit fantôme de Snapchat, lors du festival de la créativité Cannes Lions.

Le milliardaire de 26 ans fait aussi beaucoup plus attention à son style vestimentaire que ses homologues de la Silicon Valley. Alors que Mark Zuckerberg fait la couverture de Vanity Fair avec son fameux t-shirt gris, Evan Spiegel s'affiche en costume branché en Une de L'Uomo Vogue. Il porte même un manteau de fourrure dans les pages du magazine, lui valant de la part de certains médias le surnom de "Kanye West de la Silicon Valley", référence au célèbre rappeur américain.

 > Lire aussi : Evan Spiegel, l'homme qui refuse les milliards (de Facebook)

Jean-Christophe Catalon

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Commentaire 1
à écrit le 29/09/2016 à 9:51
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N'importe quoi cet article, les Google Glass étaient bien plus qu'un simple appareil photo connecté. Forcément qu'il y a une différence de prix et de marketing...

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