Viendra, viendra pas. Bernard Tapie s?était un temps positionné pour reprendre une partie des activités de Groupe Hersant Médias, qui comprend notamment les journaux de presse régionale La Provence et Nice Matin. Pour ce faire, l?homme d?affaires avait fait une offre commune de 50 millions d?euros avec la famille Hersant. Toutefois, les banques n?ont pas soutenu son projet. Résultat : vendredi soir Bernard Tapie a annoncé qu?il jetait définitivement l?éponge. Dimanche, il a ainsi souligné que son retrait était bien "définitif".
Avant d?aller plus loin, en dénonçant une ingérence de l'Etat dans ce dossier qui relève pourtant, selon lui, de la sphère privée. "Je croyais que j'étais encore dans un pays où quand une société privée négocie son avenir avec une autre société privée, sous le contrôle du tribunal de commerce, l'Etat n'avait pas à intervenir, du moment qu'on ne lui doit pas d'argent et qu'on ne lui en demande pas", a-t-il expliqué. Il poursuit : "Mais quand Bercy fait le monde entier pour essayer de trouver, coûte que coûte, un repreneur, parce que celui qui est là ne lui plaît pas, alors on n'est plus dans le pays dans lequel je croyais encore me trouver. On est plus en Corée du Nord qu'en France, surtout quand il s'agit d'une entreprise de presse", a-t-il conclu.
La menace d?un redressement judiciaire
Pourtant le même jour, Dominique Bernard, le directeur général de GHM a assuré dans un entretien au Figaro.fr que la famille Hersant souhaitait son retour dans l'offre de reprise initiale. "Je demande au conciliateur Christophe Thévenot de solliciter Bernard Tapie pour qu'il revienne sur son retrait", a-t-il déclaré, en se disant "confiant" sur ce dossier. Le conciliateur a ainsi demandé au président du tribunal de commerce de Paris de prolonger sa mission jusqu'au 24 décembre, a poursuivi Dominique Bernard, qui estime que "l'initiative de Rossel appuyée par BNP Paribas nous a conduits dans une impasse".
Vendredi, quelques minutes avant que Tapie ne signe avec les banques et la famille Hersant la reprise du groupe éponyme, le groupe belge Rossel a ainsi présenté une offre de dernière minute qui a retenu l'attention de BNP Paribas, chef de file du pool de banques créancières de GHM qui leur doit 215 millions d'euros. "Vendredi, les banques totalisant 50,8% de la dette ont signé en faveur de l'offre déposée par Tapie avec Philippe Hersant, PDG du groupe, son frère et sa soeur", a souligné une source proche de GHM. Or GHM estime que l'offre Rossel "ne répond pas aux modalités fixées par les banques", a affirmé le directeur général de GHM. Il a qualifié le comportement de Rossel d'"inélégant" et s'est interrogé sur "la stratégie de BNP Paribas" dans cette affaire. Il a aussi brandi la menace d'une mise en redressement judiciaire du groupe GHM si aucune offre n'aboutissait d'ici Noël.
(Avec AFP)
Rachat du Groupe Hersant Médias : Tapie assure que son retrait est "définitif"
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