Le bras de fer est parti pour durer. TF1 et Canal+ sont aujourd'hui à couteaux tirés. Leur désaccord concerne la rémunération de TF1 pour la diffusion de ses chaînes par Canal+. Le conflit a débuté au début mois, lors que ce dernier a décidé de couper le signal des chaînes de TF1. Mais aujourd'hui encore, les protagonistes refusent de revenir à la table des négociations. « Il n'y pas de reprise des discussions à date », nous indique TF1 ce jeudi. Mercredi, Thierry Thuillier, le directeur de l'information du groupe TF1, a indiqué sur Franceinfo que les deux groupes étaient dans une impasse. « Pour l'instant, la discussion n'a pas repris, a-t-il affirmé. Il est vrai que nous sommes dans un blocage sans perspective précise. »
Il faut dire que pour résoudre leur conflit, TF1 et Canal+ ont choisi la voie du tribunal de commerce. La filiale de Vivendi a remporté une première manche la semaine dernière. Le tribunal de commerce de Paris a débouté les chaînes du groupe TF1 de leur demande de rétablissement de leur diffusion sur Canal+, via TNT Sat. Le champion français de la télévision n'a pas caché sa déception. TF1 a décidé de faire appel de cette décision. En parallèle, Canal+ a, toujours dans ce dossier, assigné TF1 devant le tribunal de commerce de Nanterre.
« Une solution est à portée de main »
Lors d'une audition au Sénat, ce mercredi, Roch-Olivier Maistre, le président de l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel, a déploré qu'ici, « le consommateur » fait les frais de « ce litige commercial ». De fait, il existe, en France, environ 2 millions de foyers qui vivent dans des zones isolées, et qui ne peuvent recevoir la télévision que via le satellite. Et plus précisément TNT Sat de Canal+. « Le téléspectateur n'a pas à être pénalisé », a renchéri Roch-Olivier Maistre. Il a rappelé que « l'esprit de la TNT, c'est que tous les Français puissent y accéder gratuitement, sur l'ensemble du territoire national, y compris dans les zones blanches ».
Le président de l'Arcom a affirmé qu'il était à la disposition de TF1 et de M6 afin de jouer, si nécessaire, le médiateur dans leur conflit. « Je souhaite qu'on trouve une solution, a-t-il affirmé. Et pour bien connaître le dossier, je peux vous dire qu'elle est vraiment à portée de main... » Mais dans le cas où TF1 et M6 n'arriveraient pas à s'entendre, « il faudra que le législateur » prenne les choses en main, a poursuivi Roch-Olivier Maistre.
Le problème est simple: aujourd'hui, la loi « impose aux éditeurs une obligation de mettre à disposition leur signal », a-t-il précisé. « Mais elle n'impose pas au distributeur, au titre de la liberté du commerce, de reprendre ce signal... » Le président de l'Arcom se montre toutefois optimiste. « J'espère que la raison finira par l'emporter », a-t-il lâché, las de ces bisbilles à répétition entre les chaînes et leurs distributeurs.
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