M6 a profité du rebond du marché de la publicité en 2021

À l'instar de son rival TF1, Groupe M6 a fait état de solides résultats pour l’exercice 2021. Alors que ses revenus publicitaires avaient dégringolé l’année précédente, au plus fort de la crise sanitaire, ceux-ci sont repartis à la hausse, et ont même dépassé ceux de 2019.
Pierre Manière
Nicolas de Tavernost, le patron de M6.
Nicolas de Tavernost, le patron de M6. (Crédits : Reuters)

L'exercice 2021 a été un bon cru pour Groupe M6. Le cador de la télévision, également propriétaire de RTL, a fait état, ce mardi, de solides performances l'an dernier, quelques jours après la publication des très bons résultats de son rival TF1. Le groupe dirigé par Nicolas de Tavernost a réalisé un chiffre d'affaires de près de 1,4 milliard d'euros, en hausse de 9,2% par rapport à l'exercice précédent. Celui-ci a été porté par une hausse sensible des recettes publicitaires. Celles-ci se sont élevées à 1,14 milliard d'euros. C'est beaucoup plus qu'en 2020, année marquée par la crise sanitaire et la fuite de nombreux annonceurs - où elles étaient tombées sous la barre du milliard d'euros. Elles dépassent même, de 30 millions d'euros, celles de 2019.

Résultat : M6 a achevé 2021 sur un résultat net de 280 millions d'euros. Il atteint ainsi « son plus haut niveau historique, hors exercice 2006, qui avait été marqué par la cession de TPS [et l'encaissement d'une plus-value de 257 millions d'euros, Ndlr] », se félicite le groupe dans un communiqué.

Les voyants semblent au vert

Ce rebond du marché de la publicité, en particulier au quatrième trimestre, est d'abord lié à l'amélioration de la conjoncture économique. Surtout, la durée d'écoute individuelle de la télévision (DEI) « s'est maintenue à un niveau élevé en 2021, atteignant 3 heures et 41 minutes en moyenne par jour », rappelle M6. En parallèle, le groupe a préservé ses audiences. Ses quatre chaînes en clair (M6, W9, 6ter et Gulli) « atteignent 14,3% de part d'audience sur les 4 ans et plus (-0,3 point par rapport à 2020) », précise le groupe, et surtout « 22,8% sur la cible commerciale des femmes responsables des achats de moins de 50 ans (+0,1 point) ». RTL, elle, profite des difficultés d'Europe 1. La radio a vu sa part d'audience progresser de 0,7 points, à 13,3%. C'est-à-dire « son deuxième score historique », se félicite le groupe.

En résumé, tous les voyants semblent au vert. Ce qui donnera de l'eau au moulin des opposants au projet de fusion entre M6 et TF1. Pourquoi diable autoriser ce mariage entre les deux groupes privés de télévision les plus puissants de l'Hexagone au regard de si bons résultats ? Nicolas de Tavernost reprendra certainement à son compte les arguments de Gilles Pélisson, le PDG de TF1, interrogé à ce sujet ce lundi par la commission du Sénat sur la concentration des médias. Selon lui, avec l'essor des plateformes américaines de vidéo à la demande, la DEI est attendue en nette baisse ces prochaines années. Ce qui impactera mécaniquement les audiences et les recettes publicitaires de la télévision linéaire.

En outre, il est vrai que M6 augmente le volume et le prix des publicités sur ses antennes. Mais ces manœuvres s'avèrent risquées. Trop de publicité pourrait susciter un ras-le-bol des téléspectateurs, et les précipiter dans les bras des Netflix, Disney Plus ou Amazon Prime Video...

Dans ce contexte, Nicolas de Tavernost répète que ce deal avec TF1 constitue un impératif pour trouver d'autres relais de croissance, à côté d'une télévision linéaire qu'il estime menacée. Le dirigeant souhaite, en particulier, « accélérer dans le streaming » pour rivaliser, au moins dans l'Hexagone, avec les champions américains de la VOD.

Pierre Manière

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