Concentration des médias : la France au cœur d’un grand Monopoly

ENQUETE. De Vincent Bolloré à Bernard Arnault, de Patrick Drahi à Xavier Niel, en passant par Martin Bouygues, les grandes fortunes industrielles de l’Hexagone multiplient les acquisitions dans la presse ou l’audiovisuel. Pour ces milliardaires venus du monde du luxe, des télécoms, du BTP, de la logistique ou de l’énergie, les médias constituent souvent un moyen d’accroître, à finalement peu de frais, leur influence, et de servir leurs intérêts économiques, financiers voire politiques. Décryptage d’une recomposition qui va crescendo à l’approche de la présidentielle.
Pierre Manière
De gauche à droite: Xavier Niel (co-propriétaire du groupe Le Monde), Bernard Arnault (Les Echos, Le Parisien, Radio Classique), Vincent Bolloré (Canal+, CNews) et Martin Bouygues (TF1).
De gauche à droite: Xavier Niel (co-propriétaire du groupe Le Monde), Bernard Arnault (Les Echos, Le Parisien, Radio Classique), Vincent Bolloré (Canal+, CNews) et Martin Bouygues (TF1). (Crédits : Reuters)

En France, les liens entre le monde des affaires et celui de la presse ont toujours été étroits. L'intérêt des puissances d'argent pour les médias est une vieille histoire. La volonté de certains d'accumuler les titres pour asseoir leur domination et étendre leur influence, n'a rien, non plus, d'un phénomène nouveau. L'exemple de Jean Prouvost, qui a bâti un empire dans la presse dans l'entre-deux-guerres, en témoigne. Né en 1885, cet industriel, issu d'une famille bourgeoise du Nord, a d'abord fait fortune en fondant, avant la première guerre mondiale, la filature de La Lainière de Roubaix. Au début des années 1920, ce richissime homme d'affaires, séduit par le dynamisme des journaux aux Etats-Unis, se lance dans la presse. Il connaîtra un succès fulgurant.

En 1924, il rachète Paris-Midi, un quotidien de Bourse et de courses au tirage confidentiel de 4.000 exemplaires. En six ans, il le multipliera par vingt. Puis, en 1930, Jean Prouvost met la main sur un journal qui deviendra, plus tard, un titre phare en France : Paris-Soir. Sous sa coupe, le quotidien passe d'un tirage de 70.000 à près de 2 millions en 1939 ! De quoi faire rêver n'importe quelle publication actuelle. La diffusion du Monde, premier quotidien national français, ne s'élève aujourd'hui qu'à 420.000 dans l'Hexagone, dont les trois quarts en version numérique. La recette miracle de Prouvost ? L'importation en France des méthodes qui ont permis l'envolée la presse américaine. Pour séduire le chaland, il soigne la mise en page, use de gros titres, et ne lésine pas sur la photographie. L'homme d'affaires fait la chasse aux talents. Il embauche, parfois à grands frais, les plus fines plumes de l'époque. Parmi elles, Antoine de Saint-Exupéry, Joseph Kessel, ou encore un certain Pierre Lazareff, qui deviendra, plus tard, l'emblématique patron de France-Soir.

Au fil des acquisitions, Jean Prouvost façonne un empire dans la presse. Il rachète notamment le féminin Marie-Claire, et met le grappin sur Match. Rebaptisé Paris-Match après la seconde guerre mondiale, ce dernier titre deviendra une puissante référence populaire, en s'inspirant du grand hebdomadaire américain Life. Jean Prouvost investira aussi dans Le Figaro, Télé 60 (ancêtre de Télé 7 jours) ou encore dans la radio RTL. Les années 1970 sonneront le démantèlement progressif de cet empire tentaculaire. Il disparaîtra en 1978 avec la mort de son fondateur.

Prouvost et « la manipulation de l'information »

Alors qu'aujourd'hui, la concentration des médias entre les mains d'une poignée de milliardaires et riches industriels inquiète le grand public, beaucoup de journalistes, et le monde politique jusqu'à l'Elysée, l'« aventure » dans la presse de Jean Prouvost et sa boulimie d'acquisitions s'avèrent éclairantes. On y retrouve tous les questionnements, et surtout les craintes, du moment. Dans son ouvrage « Médias et journalistes de la République » (Odile Jacob, 1997), l'historien des médias Marc Martin s'interroge sur les raisons pour lesquelles un grand industriel a tant investi dans la presse. « Aucune nécessité économique n'a guidé [Jean Prouvost], surtout pas la recherche de profits que lui assuraient mieux ses usinesécrit-il. Les raisons de ce choix semblent bien intimes : le goût d'être dans le tout-Paris et d'y être remarqué, de faire partie des grands et d'être admiré des femmes, de réussir avec éclat, de mener le contraire, en somme, de la vie cossue mais discrète que s'impose alors cette bourgeoisie du Nord à laquelle il appartient. »

Ces affirmations ne sont toutefois pas partagées par tous. Dans un article paru dans la revue « La Pensée » (2016), Michel Diard, ancien journaliste et secrétaire général du Syndicat national des journalistes CGT pendant 16 ans, s'en offusque. « Si [Marc Martin] trouve des raisons 'bien intimes' à cette politique de rachats de journaux, il omet surtout les raisons politiques ayant présidé aux choix de Jean Prouvost, 'récompensé' par Paul Reynaud qui en fera son ministre de l'Information le 6 juin 1940, mais surtout par Pétain qui en fera, lui, son haut-commissaire à l'Information le 19 juin 1940 (il démissionnera moins d'un mois plus tard, le 10 juillet) », lance-t-il, de manière lapidaire. A ses yeux, si l'empire médiatique du tycoon Prouvost a constitué un succès économique, en jouant notamment la carte du « journal du bonheur dans un monde de crise », le journalisme n'en est pas sorti grandi. Au contraire. « Jean Prouvost avait porté la manipulation de l'information à un haut degré de sophistication, confisqué le débat d'idées, bref illustré la lutte idéologique, au seul profit de la classe des possédants », canarde Michel Diard.

Jean Prouvost n'est plus. Mais d'autres ont pris la relève. Les magnats des médias n'ont pas disparu. Ils font même un retour en force. Tous ont un point commun : il s'agit d'abord et avant tout de très puissants industriels, des leaders dans leurs secteurs respectifs. Il y a bien sûr la première fortune de France Bernard Arnault, patron de LVMH. Lui possède Les Echos, Le Parisien, Radio Classique, et près de la moitié de Challenges. Patrick Drahi, pour sa part, a bâti un empire dans les télécoms (Altice/SFR) des deux côtés de l'Atlantique en se dopant à la dette. Ce n'est qu'après qu'il se lance vraiment dans les médias en mettant la main sur BFMTV, RMC, Libération (désormais logé dans une fondation) ou L'Express (dont il détient encore 49%). Il y a aussi la famille Bouygues, leader du BTP et des télécoms, qui possède TF1, le premier groupe de télévision privé de l'Hexagone. Autre champion de l'Internet, Xavier Niel (Iliad/Free) possède des parts dans le Groupe Le Monde, comprenant le quotidien du soir ou L'Obs. Il a également multiplié les emplettes dans la presse régionale, en particulier dans le sud de la France (Nice-Matin, Var-Matin et La Provence), et dans l'audiovisuel via Mediawan.

Des journaux utiles pour l'« influence » qu'ils confèrent

Après avoir amassé une fortune dans la logistique - en Afrique notamment -, la publicité et la communication, Vincent Bolloré, lui, est arrivé dans les médias par l'intermédiaire de Vivendi (Canal+, CNews). Depuis, il a racheté les journaux de Prisma (Capital, Femme actuelle, Geo ou Voici). Fer de lance de l'industrie française de l'aéronautique et de la défense, la famille Dassault, elle, détient le puissant quotidien de droite Le Figaro. Petit nouveau dans le paysage, Daniel Kretinsky, le magnat tchèque de l'énergie, a pris des parts dans le groupe Le Monde. Il possède Marianne, Elle, Télé 7 jours ou encore le nouvel hebdomadaire Franc-Tireur. Citons également le groupe de transport maritime CMA-CGM, présidé par Rodolphe Saadé, qui bataille avec Xavier Niel pour racheter les 89% du groupe La Provence que détenait Bernard Tapie. Enfin, La Tribune est aujourd'hui la propriété de Franck Julien, par ailleurs à la tête d'Atalian, un géant diversifié de services aux entreprises.

Tous ces grands industriels ont fait le grand écart vis-à-vis de leurs secteurs respectifs pour accumuler des médias. L'influence n'est jamais, arguent-ils généralement, leur motivation première. C'est pourtant, de fait, la première chose qu'ils acquièrent et dont ils profitent. Posséder des journaux de premier plan, des chaînes de télévision ou des radios nationales constitue la voie royale pour changer de dimension auprès du grand public, du monde économique, tout comme, bien sûr, de la sphère politique et des pouvoirs publics. Xavier Niel en sait quelque chose. Après ses débuts dans le Minitel, rose notamment, le fondateur de Free est longtemps passé pour un ovni dans le monde des affaires. Le milliardaire a longtemps joui d'une réputation « anti-establishment », qui l'a bien aidée à installer son opérateur télécoms dans le paysage économique. Désormais, il est une figure presqu'institutionnelle du monde des affaires, et côtoie le gratin du pouvoir, jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. C'est la conséquence de ses succès dans les affaires, certes, mais personne ne peut ignorer, et encore moins bouder, l'un des propriétaires du Monde... Son rival dans les télécoms, Patrick Drahi, était pour sa part largement inconnu du grand public avant son rachat de SFR. Mais c'est surtout son acquisition de Libération en 2014, comme de l'Express, puis de BFMTV et de RMC l'année suivante, qui l'ont propulsé sur le devant de la scène.

Difficile, en revanche, d'expliciter tout ce qui se cache derrière la notion d'« influence ». Elle permet d'abord de soigner ses relations avec le gouvernement, et plus largement avec le monde politique. Ce qui n'est jamais anodin, surtout lorsqu'on bataille dans un secteur très concurrentiel, ou régulé. Il s'agit d'un « joker » qui peut, le moment venu, s'avérer diablement efficace. Bernard Arnault a notamment bénéficié, l'an dernier, d'un incroyable soutien gouvernemental. Jean-Yves le Drian, le ministre des Affaires étrangères, a produit une lettre qui a permis au patron de LVMH d'enterrer, sans frais, l'acquisition pour 14 milliards de dollars du joaillier américain Tiffany.

Posséder des médias constitue en parallèle un atout pour défendre certains business. Au Figaro, la rédaction est généralement aux petits soins vis-à-vis du Rafale du groupe Dassault, dont la famille est propriétaire du journal. En 2011, alors que l'avion de chasse suscitait des critiques, notamment pour ses difficultés à l'export, Charles Edelstenne, alors PDG de Dassault Aviation, a bénéficié d'un long entretien en double page du « saumon », le cahier économique du quotidien. Son intervieweur n'était autre qu'Etienne Mougeotte, alors directeur des rédactions du Figaro.

Quand Drahi vantait la consolidation de la presse

Si la volonté de protéger ses affaires, ou de les favoriser, n'est jamais évoquée par les tycoons des médias pour consolider leurs empires dans la presse et l'audiovisuel, l'argument économique, lui, est souvent brandi. Un titre isolé serait, en grossissant le trait, voué à mourir, tandis que son avenir serait assuré dans un grand groupe, en mutualisant certaines activités. Lors d'une audition par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, en 2015, c'est ainsi que Patrick Drahi a justifié sa politique de rachats tous azimuts. « La seule façon de constituer un groupe pérenne est de le consolider, en l'élargissant à d'autres titres et en l'étendant à d'autres pays », a-t-il fanfaronné devant les députés.

Celui qui avait racheté un peu plus tôt SFR tablait aussi sur cette fameuse « convergence » entre les tuyaux des télécoms et les contenus, écrits et audiovisuels, pour exploser les profits. Las, la mayonnaise n'a jamais pris. Les mauvais résultats de SFR, en 2017, et ses difficultés à monétiser des droits du foot, achetés à prix d'or à l'époque, ont obligé l'homme d'affaires à faire machine arrière. Il s'est depuis recentré sur les télécoms et le désendettement de son groupe. Sa frénésie d'achats dans les médias est retombée comme un soufflé. Aujourd'hui, Patrick Drahi continue de développer BFMTV et RMC. Mais il s'est séparé de L'Express, et surtout de Libération. Il ne s'est, en outre, pas porté candidat au rachat de M6 cette année.

Le pluralisme des médias menacé

Martin Bouygues et TF1, en revanche, ont sauté sur l'occasion. La mégafusion en cours d'examen avec M6 a beau faire hurler les défenseurs du pluralisme dans les médias, les deux plus grands groupes privés de télévision de France ont un argumentaire bien rôdé. Pour ces géants du petit écran, il s'agirait, là encore, d'assurer leur survie économique dans les années à venir. Malgré des résultats plus qu'honorables, l'état-major de TF1 affirme avoir le couteau sous la gorge. La menace est identifiée : les géants américains du Net, qui bousculent, il est vrai, le modèle économique de la télévision linéaire.

Dans ce domaine où les contenus permettent d'accoucher d'audiences, lesquelles sont monétisées par le biais de revenus publicitaires, TF1 se dit attaqué de toutes parts. Premier problème: les contenus, en particulier américains, qui seraient de plus en plus chers et difficiles d'accès. Les studios comme Disney, qui disposent leurs propres plateformes de diffusion, sont, d'après la direction de TF1, de plus en plus réticents à céder leurs pépites. Côté audiences, la durée d'écoute par individu de la télévision linéaire baisse fortement au profit des champions de la VOD comme Netflix, et plus globalement des géants d'Internet. La publicité, elle, en pâtit mécaniquement, d'autant que les annonceurs investissent de plus en plus la Toile. TF1 comme M6 affirment, en particulier, être obligés d'augmenter leurs tarifs auprès des annonceurs pour préserver leurs revenus. Mais tous deux arguent que cette logique atteint ses limites.

En résumé, ce mariage avec M6, synonyme de course à la taille, est d'abord présenté par TF1 comme un impératif pour assurer sa pérennité sur la télévision linéaire. En dopant les revenus, il pourrait aussi constituer un levier pour mettre les bouchées doubles sur le « non linéaire ». Cette manne financerait, dans cette perspective, une offre payante de vidéo à la demande (SVOD). Un vrai poids lourd, alimenté par des contenus premiums. En la matière, Salto a récemment constitué une première réponse. Mais elle s'avère timide. Personne ne voit aujourd'hui cette plateforme, fruit d'une union entre TF1, M6 et France Télévisions, rivaliser un jour avec les géants Netflix, Amazon Prime, ou Disney Plus... Si le mariage avec M6 devait capoter, TF1, s'il est déterminé à se développer franchement sur ce créneau stratégique mais coûteux du non-linéaire, pourrait examiner d'autres options. Il n'y en a, en réalité, pas beaucoup. Cela passerait, sans doute, par d'importantes économies de coûts, et possiblement des réductions d'effectifs...

TF1-M6 : Bouygues et Niel encore à couteaux tirés

Quoi qu'il en soit, la fusion TF1-M6 n'est pas gagnée. Elle doit décrocher deux feux verts : celui de l'Arcom (ex-CSA), le régulateur de l'audiovisuel, et celui de l'Autorité de la concurrence. Cette dernière doit notamment se pencher sur un point déterminant : quel est le « marché pertinent », en matière de publicité, pour examiner le deal ? L'ensemble TF1-M6 pèserait plus de 70% de la publicité à la télévision. Ce qui constitue forcément un problème. Mais sa part de marché serait bien moindre en incluant la publicité numérique... Pour certains, y compris TF1 et M6 bien sûr, c'est le sens de l'histoire. L'Autorité de la concurrence, qui rendra sa décision à l'été prochain, a d'ailleurs bien autorisé la fusion Fnac-Darty, en 2016, en considérant la concurrence d'Amazon et de PriceMinister dans la vente de l'électroménager en ligne. Difficile, aujourd'hui, de savoir de quel côté la balance va pencher.

TF1 et M6 bénéficient, malgré tout, du soutien du gouvernement pour cette opération. « Cette fusion ne m'inquiète pas, a déclaré Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, en août dernier sur France Info. Nous avons besoin de groupes forts dans l'audiovisuel privé qui assurent des programmes gratuits de qualité. » Cette sortie a son importance. Ce type de grande opération « est très politique », nous confiait, cet été, un haut cadre de l'Autorité de la concurrence. Et ce même si Emmanuel Combe, le président de l'institution par intérim, a récemment clamé qu'il n'a « jamais eu à connaître la moindre pression ou influence externe sur une prise de décision ». L'indépendance de l'autorité, a-t-il juré lors d'une audition au Sénat mi-décembre, « est une réalité de terrain ».

Autre difficulté pour TF1 et M6 : ils doivent composer avec les piques de leurs concurrents. Beaucoup voient leur mariage d'un mauvais œil. Comme souvent dans ce type de situation, certains, comme Canal+ ou Altice, pourraient en profiter pour négocier, et pourquoi pas récupérer quelques beaux morceaux, dont des chaînes. Mais d'autres rivaux, eux, sont déterminés à « tuer » le deal. A l'instar de Xavier Niel, candidat malheureux au rachat de M6. Maxime Lombardini, le vice-président d'Iliad-Free, a notamment déclaré, lors d'une audition par le CSA, que l'opération instituerait un « quasi-monopole de la télévision privée ». Un jeu « d'autant plus dangereux », a-t-il poursuivi, que « le pluralisme » est déjà « affaibli » avant la présidentielle. Pour faire capoter la fusion, Xavier Niel souhaite que ce soit Bruxelles et sa Direction de la concurrence, réputée très dure vis-à-vis des consolidations au niveau national, qui examine le mariage, et non l'autorité française. Il a engagé des manœuvres en ce sens. Sans succès jusqu'à présent.

Les desseins très politiques de Bolloré

L'acharnement de Xavier Niel dans ce dossier n'est pas sans rappeler l'opposition féroce avec laquelle Martin Bouygues a voulu plomber, sans y arriver, l'arrivée de Free dans la téléphonie mobile en 2012. Entre les deux businessmen, les relations sont depuis longtemps extrêmement tendues, conflictuelles, et empreintes de défiance. Avec la fusion TF1-M6, les deux milliardaires ont, visiblement, trouvé un nouveau terrain d'affrontement.

Voir Xavier Niel brandir la défense du pluralisme et de la démocratie pour s'opposer à ce deal peut faire sourire. Lui-même multiplie depuis des années les emplettes dans la presse. Mais Xavier Niel joue malgré tout une corde qu'il sait très sensible à l'heure où un homme, en particulier, fait trembler le secteur. Il s'agit de Vincent Bolloré. Son appétit pour les médias semble sans limite. Déjà à la tête de Canal+ et de CNews, son groupe Vivendi a lancé une OPA sur Lagardère, dont il est déjà le premier actionnaire. Il mettrait ainsi la main sur Hachette, le leader français de l'édition, le JDD, Paris Match et Europe 1. Vincent Bolloré, tout comme Bernard Arnault, a même formulé, récemment, une offre pour Le Figaro. Même si son propriétaire, la famille Dassault, se refuse pour le moment à en céder les rênes.

Là où Vincent Bolloré se démarque de ses rivaux, c'est qu'en pleine présidentielle, ce si redouté homme d'affaires a visiblement des desseins très politiques. Son empire profite en premier lieu au candidat d'extrême droite Eric Zemmour. Ex-journaliste au Figaro, le polémiste a longtemps eu son rond de serviette sur CNews. Il en fut le chroniqueur vedette avant que le CSA l'oblige, en pleine course à l'Elysée, à rendre son micro. Ce qui n'empêche pas, aujourd'hui, une large diffusion de ses idées à l'antenne.

« L'information impertinente, ce n'est pas son truc »

L'ex-iTélé s'est, il est vrai, ultra-droitisée sous la coupe de Vincent Bolloré. La chaîne privilégie dorénavant l'opinion à l'information. Dans une enquête publiée en juin dernier, Libération a fait le calcul : sur une année, 36% des invités politiques de CNews étaient d'extrême droite ! Petite nouvelle au sein de la galaxie Bolloré, Europe 1 a, elle-aussi, eu droit à un sévère recadrage au printemps dernier. Après avoir fait grève, plus de 70 salariés de la station ont été poussés vers la sortie, ou sont partis, de peur de voir leur radio devenir le miroir radiophonique de CNews... Las, des passerelles et codiffusions ont été consolidées entre ces deux médias. Laurence Ferrari, qui officie sur CNews, a notamment été recrutée par Europe 1. Adjoint au service politique, Louis de Raguenel a été bombardé rédacteur en chef. Lui qui vient du très droitier hebdomadaire Valeurs Actuelles, et dont l'arrivée avait suscité une immense levée de bouclier dix mois plus tôt...

Quelques années auparavant, c'est Canal+ qui a fait l'amère expérience d'une brutale mise au pas. La chaîne cryptée a essuyé un gigantesque coup de balai. Exit l'« esprit Canal », l'humour grinçant des Guignols de l'info, le Zapping... Ancien rédacteur en chef adjoint de Spécial Investigation, émission d'enquêtes qui a aussi été supprimée, Jean-Baptiste Rivoire décrit ainsi la « Bollorisation » de la chaîne :

« L'information un peu impertinente, un peu indépendante, un peu enquêtée, ça on sait très bien que ce n'est pas du tout son truc [à Vincent Bolloré, Ndlr], lâche le journaliste dans le documentaire « Le Système B », publié en septembre dernier par Reporters sans frontières. Donc l'investigation [Spécial Investigation], il va la censurer, l'abîmer, et finalement la supprimer en juin 2016. » Jean-Baptiste Rivoire évoque un Vincent Bolloré « qui gère par la terreur ». « Il n'est pas question que qui que ce soit résiste aux oukases de l'actionnaire, surtout pas en matière d'information, poursuit-il. [...] Il faut comprendre que Vincent Bolloré, ce n'est pas l'information qui l'intéresse, c'est l'influence. Et donc pour avoir une influence qui lui permette soit d'être ami avec les politiques, soit de signer des contrats en Afrique, eh bien il faut qu'il donne l'impression qu'il a une influence médiatique importante. »

« Ca ne coûte pas très cher de racheter des médias »

Cette sortie n'a visiblement pas été du goût de Vincent Bolloré. Le 14 décembre dernier, Jean-Baptiste Rivoire, qui a depuis lancé le site d'enquêtes Off Investigation, a indiqué qu'une société de production de Canal+ l'avait assigné aux Prud'hommes pour ses propos. Attaquer les publications dérangeantes est une pratique courante de l'homme d'affaires breton. Les journalistes le savent très bien. Or cette peur est un bâillon. La crainte de s'embourber de longues et coûteuses procédures judiciaires peut accoucher, dans bien des rédactions, d'un phénomène, aussi invisible que puissant, d'autocensure.

Aux yeux de beaucoup de journalistes, Vincent Bolloré fait désormais figure d'épouvantail. C'est bien lui qui est visé, en premier lieu, par une tribune dénonçant « l'hyper-concentration » des médias, publiée le 15 décembre dans Le Monde. Dans ce billet, 250 professionnels de la presse y fustigent « un fléau médiatique, social et démocratique »« La concentration a un impact majeur sur la qualité et la diversité de l'information délivrée au public, alertent-ils. Elle réduit l'espace consacré au décryptage. Elle favorise l'opinion et fragilise la liberté de la presse ainsi que l'indépendance des journalistes. »

En définitive, chaque tycoon français des médias a sa propre logique. Difficile de tous les loger à la même enseigne. Mais à la différence d'un Jean Prouvost qui, malgré les critiques, était un homme de presse, les richissimes hommes d'affaires d'aujourd'hui ne montrent parfois que peu d'appétence pour cette industrie en tant que telle. Il ne s'agit, dans bien des cas, qu'un investissement utile, qui a l'avantage d'être peu coûteux quand on détient une fortune à dix chiffres. « Ça ne coûte pas très cher de racheter des médias », souligne l'économiste Julia Cagé, fervente opposante à la consolidation.

Un arsenal législatif anti-concentration obsolète

Et pour cause : cette industrie, mise au pied du mur par l'effondrement des marchés publicitaires et la tornade du numérique, souffre depuis des années. La valeur des médias a globalement dégringolé. Ce qui permet aux milliardaires de faire leurs emplettes sans réelles difficultés. « Quand les titres vont très mal, le législateur comme les journalistes sont moins regardants, ou moins préoccupés, d'une certaine manière, par la situation de concentration », relève Julia Cagé. L'occasion, dans ce contexte, pour certains grands industriels d'endosser en prime un costume de « sauveur ». A l'instar d'un Patrick Drahi lorsqu'il a racheté Libération en 2014. Lors de son audition à l'Assemblée nationale l'année suivante, il a justifié cette acquisition par sa magnanimité :

« Quant à mon aventure dans la presse, je vais vous raconter l'anecdote, a déclaré le tycoon. Lors d'un entretien organisé par Arthur Dreyfuss [à l'époque en charge de la communication d'Altice, et désormais PDG d'Altice Media et secrétaire général de SFR, Ndlr] avec une journaliste de Libération, celle-ci m'a fait remarquer que j'allais dépenser 14 milliards [d'euros] pour racheter SFR et que Libération n'avait besoin que de 14 millions pour être sauvé. À l'issue de l'entretien, j'ai dit à Arthur que nous allions nous saisir du dossier pour sauver ce titre, car, enfin, il s'agissait d'investir un pour mille de l'argent investi dans SFR. »

Désormais très critique et inquiète à l'égard de la concentration des médias, la sphère politique a pourtant une lourde responsabilité dans cette situation. L'arsenal législatif qui permettrait de la limiter les consolidations est depuis longtemps obsolète. La loi anti-concentration de 1986 prend la poussière. Elle n'est plus du tout adaptée, et date d'un temps où l'information sur Internet n'existait pas. « Le marché a complètement changé, expliquent Corinne Khayat, spécialiste en droit de la concurrence, et Anne-Marie Pecoraro, spécialiste des médias, associées du cabinet UGGC Avocats. Nous avons besoin d'une nouvelle loi, dont les critères ne se limitent pas à la diffusion hertzienne, et soient élargis à l'écosystème numérique. En France, nous sommes encore en retard dans ce domaine. »

La loi Bloche ? « On s'en sert peu »

Et que dire de la loi Bloche ? Celle-ci, du nom du député socialiste Patrick Bloche, a vu le jour en 2016 pour protéger le pluralisme des médias. Aussi appelée loi « anti-Bolloré », en référence à la mise au pas de Canal+ après son rachat par l'homme d'affaires breton, elle a vocation à protéger, via des chartes de déontologie, les journalistes vis-à-vis des pressions des actionnaires comme des annonceurs. Mais aussi récent soit-il, cet outil est très critiqué pour son inefficacité. Il semble même, en clair, avoir disparu du paysage. « Nous ne voyons pas cette loi tellement utilisée en pratique, affirme Anne-Marie Pecoraro. Sur le terrain, on s'en sert peu. »

A l'approche de la présidentielle, le gouvernement s'est, semble-t-il, réveillé. En novembre dernier, il a lancé, en toute discrétion, une mission visant à réviser la vieille loi de 1986. L'exécutif constate notamment « les lacunes du dispositif anti-concentration en vigueur ». Son but est d'apporter des correctifs pour sauvegarder, in fine« l'objectif constitutionnel de sauvegarde du pluralisme » des médias. Problème : ses conclusions, attendues au premier semestre 2022, n'influeront, quoi qu'il en soit, aucunement les opérations en cours. Et en particulier les deals Vivendi-Lagardère et TF1-M6. Cette réaction des pouvoirs publics a sans doute le mérite d'exister. Mais elle apparaît pour le moins tardive. Pas de quoi freiner, pour l'heure, cette folle course à la concentration.

Pierre Manière

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Commentaires 43
à écrit le 13/01/2022 à 14:34
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 14:32
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 14:31
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 14:28
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 14:27
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 14:24
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 14:21
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 12:22
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Quand on voit les possiblement procédures baillons que certains pourraient (pure hypothèse bien sûr) intenter contre certains journalistes, qui évoquent ce "monopoly", on se dit que ces journalistes devraient se porter partie civile : le droit pénal ...

à écrit le 13/01/2022 à 11:46
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:37
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:37
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:35
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:35
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:33
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:32
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:25
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:24
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:24
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:24
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:23
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:22
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:21
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:21
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 13/01/2022 à 11:20
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des éle...

à écrit le 12/01/2022 à 19:27
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Il n'y a plus de médias, ce sont juste des acteurs avec scripts. Je suis effaré que des gens écoutent encore ces propagandes ?

à écrit le 11/01/2022 à 21:02
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Voilà la vraie raison de la prétention croissante des politiques. L'espace médiatique est aux mains de quelques uns. D'où l'impossibilité de voir une vraie alternance.

à écrit le 11/01/2022 à 19:04
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Du moment que leurs alégeances va à la France cela me va .Qu'ils s'en servent pour du business ou des vus politique ,je dirais qu'ils seraient bête de ne pas le faire . Que la plupart des medias politiques me racontent n'importe quoi , je dirais que...

à écrit le 11/01/2022 à 16:20
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Article très bien écrit. Il montre que du début du début du siècle à maintenant, la concentration de la presse a toujours existée, que la collusion du "pouvoir politique" et de la presse est aussi une réalité. Maintenant, il est vrai que l'on arrive...

à écrit le 11/01/2022 à 14:33
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cela fait un moment que cela s'organise ! hollande ayant rien dit lorsque bolloré a viré les gens sur canal. Donc c'est un choix, de ceux qui sont censé nous représenter, mais ceci se sont vendus au plus offrant ! Il suffit de regarder la tv pour c...

à écrit le 11/01/2022 à 12:45
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C'est étonnant comment ceux qui prétendent défendre le pluralisme ne le font que quand il s'agit de renforcer le monopole de leurs idées. "Dans une enquête publiée en juin dernier, Libération a fait le calcul : sur une année, 36% des invités politiq...

le 11/01/2022 à 13:05
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Jusqu'à présent l’extrême droite n'a jamais fait 30% dans une élection. De plus 30% des votants ne fait absolument pas 30% des français. Cependant sur ce point il est difficile de connaitre précisément les opinions des non votants.

le 11/01/2022 à 14:02
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@ gringo: Encore un retraité du sud est de la France qui connait souvent trois candidats d'extrême droite (FN, ligue du nord et ligue du sud) aux 3 premières places électorales depuis plus de dix ans maintenant, il faut le comprendre pour lui ça y e...

le 11/01/2022 à 14:51
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Tous les sondages nous montrent que 30% des français veulent voter dan ce sens. En 2017 MLP + dupont-aignan = 26%. Si on ajoute que pour libé même ceux qui votaient Fillon étaient d'extrême droite ça donne 46% et si on ne compte que la moitié des ...

à écrit le 11/01/2022 à 11:14
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Et surtout ne taxons pas les ultrariches, qu'ils puissent acheter tous les instruments de pouvoir et s'en servir pour nous laver le cerveau.

à écrit le 11/01/2022 à 10:02
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Voyons le bon côté des choses : au stade où en est l'architecture en France, ils feront moins de dégâts qu'en voulant s'immortaliser dans la pierre.

le 11/01/2022 à 12:10
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C'est pour ça que le maçon avec l'appui de son copain, s'est lancé depuis longtemps dans la télé ,il vient de recevoir le groupe M6, et pour diversifier un peu il vient de recevoir une branche d'Engie.

à écrit le 11/01/2022 à 8:46
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Je trouve cela très bien, je me souviens étant jeune certains amis comme Niel qui me parlait de leurs ambitions dans le minitel ou dans les télécom, perso j'avais autre chose à faire entre le Windsurf, l'équitation et autres activités ludiques autrem...

à écrit le 11/01/2022 à 8:18
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Comment voulez vous qu'il n'y ai pas "renvoi d'ascenseur" dans ce monde néolibéral? Je te tiens, tu me tiens par la barbichette...! Nous ne sommes plus qu'un peuple de consommateur et nous ne servons qu'a les enrichir!

le 11/01/2022 à 8:54
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Il est pourtant simple de ne pas consommer. Ou bien boycotter, que sais-je ? Lire un bon livre par exemple, ou plus simplement un canard d'economie, au hasard, la Tribune.

le 11/01/2022 à 10:51
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Vous avez raison, interdisez la pub et autre propagande... ainsi la "politique de l'offre" disparaitra pour le plus grand bien de notre planète.

à écrit le 11/01/2022 à 8:00
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En attendant, les faits sont têtus. Il n'y a que sur certains groupes et chaînes privés (pas toutes) que le pluralisme démocratique est assuré. La France, future province occidentale de l'Allemagne, avec la bénédiction de Bruxelles et de Macron.

le 11/01/2022 à 11:20
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Le pluralisme ? Vous parlez des ouvriers, des paysans, des employés de bureau, des infirmières, des artisans, des petits commerçants ? Personnellement, je n'en vois jamais dans les "débats" sur notre société. Par contre, j'y vois toujours les mêmes m...

le 11/01/2022 à 17:19
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@Sinclair : je parlais des courants politiques, de pensée, voire philosophiques, etc... Quant à la représentativité de la société française, là je vous rejoins, c'est autre chose.

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